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A peine vingt visites à la table

09/03/2019

Published by jérémie picart

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© © Kozoom

La semaine dernière, l’UMB annonçait que les phases finales de World Cup et de championnat du monde seraient bientôt disputées en 50 points contre 40 aujourd’hui. Dans le même temps, le comité soulignait un appui massif des joueurs en faveur de ce changement. La raison principale pour les joueurs et l’UMB : le niveau de jeu en constante progression. Tout le monde dit que les matchs durent moins longtemps et nécessitent moins de reprises. Difficile de ne pas être d’accord mais j’estimais qu’il valait la peine de vérifier ces faits. Si quelque chose d’aussi important qu’un changement de format de jeu repose sur celui-ci, il convient de lever le doute. Ce niveau général en constante amélioration est-il juste une impression ou est-ce que les chiffres le confirment ?

 

Un coup d’oeil sur mes archives de World cup et je savais que l’analyse des quarts de finale serait la clé pour vérifier ou non les progrès réalisés. Pourquoi pas les finales ? L’échantillon serait insuffisant. Pourquoi pas le premier tour ? Ce serait plus de travail et je ne souhaitais pas le faire pour ce seul article. Le Top 8 me donnerait exactement ce que je cherche.

 

2007 (sets). Un bref voyage dans le temps et nous retrouvons Blomdahl en forme olympique. Il remporte quatre World Cups cette année-là : Sluiskil, Manisa, Porto et Hurghada. Sanchez gagne Suwon, Caudron gagne Corfou et Mexico. Sur les quatre quarts de finale, la moyenne est de 1,567 et le nombre de reprises moyen est de 28,25.

 

2010 (sets). Trois ans plus tard, 4 World Cups : Antalya, Suwon, Matosinhos et Hurghada. Les vainqueurs Kyung Roul Kim, Jaspers, Caudron et Kasidokostas. Peu de progrès comparé à 2007 : moyenne des quarts de finale 1,564 et 32,84 reprises en moyenne par match.

 

2013. Passage en 40 points, 5 World Cups : Antalya, Guri Peloponnèse, Medellin et Hurghada. Blomdahl, DK Kang, Blomdahl, Caudron et Merckx sont les vainqueurs. Le Suédois établit un nouveau record de moyenne générale en Grèce (plus tard égalé puis battu par Sanchez) à 2,739. La moyenne des quarts de finale 1,652, nouveau pas franchi comparé à 2010. Nombre de reprises moyen par match 20,70. Enorme différence comparé à 2010.

 

2016. Sept World Cups sur la liste : Bursa, Louxor, Ho Chi Minh, Porto, Guri, La Baule et El Gouna. Caudron gagne deux fois d’affilée à Ho Chi Minh et Porto. Une victoire pour Merckx, Jaspers, Bury, Coklu et JH Heo. Aussi exceptionnelle que fût 2007 pour Blomdahl, l’année 2016 a vu Jaspers en forme insolente avec une moyenne générale de 2,100 sur la saison ! Moyenne des quarts de finale 1,735 et 20,17 reprises en moyenne par match.

 

2019. Quatre World Cups à ce jour : Antalya, Ho Chi Minh, Blankenberge et Porto. Victoires pour Tasdemir, Caudron, Palazon et Jaspers. La victoire de l’Espagnol en Belgique est remarquable car sa moyenne de 1,666 est inférieure à celle du peloton ! Ce n’est que la troisième fois de l’histoire que cela se produit dans l’histoire des World Cups. La victoire de Palazon n’est pas usurpée, elle montre surtout à que point il est un fin et intelligent tacticien. Moyenne des quarts de finale 1,800 et des matchs de 19,26 reprises en moyenne.

 

Cette petite promenade au fil des ans confirme ce que nous pensions déjà savoir : le niveau se renforce de manière significative. Si un quart de finale se joue en moins de vingt reprises en moyenne, il existe deux raisons très solides de passer de 40 à 50 points. Premièrement, il faut que le public en ait pour son argent. Djokovic-Nadal peut facilement durer plus de 4 heures, la finale du championnat du monde de snober se déroule sur 2 jours. On ne peut se permettre d’avoir deux des meilleurs joueurs au monde disputer une finale de World Cup en 45 minutes, ce ne serait pas juste. Deuxièmement, la chance jouerait un rôle trop important sur le résultat final. Plus le match est court, plus l’outsider a des chances de l’emporter. Le 3 Bandes est un sport qui doit être traité comme tel et pris au sérieux. Il nous incombe de faire tout notre possible pour que le meilleur gagne.

 

Je pense que ce changement de 40 à 50 points ne suscitera pas beaucoup de controverses. Il est aussi logique qu’une infime minorité de fans soit en désaccord. L’autre « actualité » de l’UMB suscitera certainement plus de débats : les matchs en ko direct sans reprise égalisatrice. Sur ce point s’érige une armée de défenseurs et une légion d’assaillants tout aussi combatifs.

 

Voici quelques arguments POUR le maintien de cette reprise égalisatrice :

 

Le superbe suspense de la reprise égalisatrice et des prolongations encore plus époustouflant. Rappelez-vous Blomdahl-Kang en 2015 et Jaspers-Bury en 2018 ! Certains des meilleurs moments jamais vécus et nous n’aurions plus le loisir de les voir.

 

Est-il juste de proclamer un vainqueur qui aurait joué une reprise de plus que son dauphin ? Comment Caudron a-t-il pu perdre la demi-finale du championnat d’Europe 2013 avec une moyenne supérieure à celle de son adversaire ?

 

Le principal argument CONTRE le maintien de la reprise égalisatrice :

 

L’homme ou la femme qui marque le dernier point devrait pouvoir brandir sa queue en l’air et exploser de joie devant une foule debout applaudissant à tout rompre. A l’heure actuelle, il ou elle fait le dernier point et nous devons rester poliment silencieux à attendre que son adversaire joue son dernier coup lui aussi. Ensuite, l’adversaire rate et nous ne célébrons pas la victoire du premier comme il se doit car ce serait irrespectueux. On n’applaudit pas un échec dans le sport. Au final, un homme ou une femme gagne une World Cup ou un titre mondial et il n’y a pas de bon moment pour rompre la tension et s’emparer des vuvuzelas. Ce n’est pas normal.

 

Mon opinion : Malheureusement, il n’y a pas de solution gagnant-gagnant ici. C’est un compromis, il va falloir choisir la meilleure option. Je suis très sensible aux arguments POUR et si on supprime cette reprise égalisatrice, on accorde un rôle énorme au tirage à la bande. Tirage à la bande qui, au passage, est une compétence. Certains joueurs sont simplement meilleurs que d’autre sur cet exercice. Les prolongations me manqueront mais je crois que ce changement est inévitable. On demande déjà assez au public; laissez-les crier quand c’est le bon moment.

 

(Traduction de l'article de Bert van Manen en langue anglaise)

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