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Dernières reprises héroïques

13/06/2016

Publié par jérémie picart

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© Kozoom

Si l’on devait nommer six spécialistes de la série longue parmi les stars internationales du 3 Bandes, il y aurait de grandes chances d’y voir figurer le Turc Tayfun Tasdemir. Son jeu repose essentiellement sur le replacement et c’est une joie de le regarder manœuvrant délicatement et intelligemment sa bille numéro 2 dans le but d’obtenir le maximum d’options pour le coup suivant. Alors parfois, ça l’empêche d’atteindre 8 de série tandis que vous et moi serions ravis de marquer 3.

Plus tôt dans la saison, Torbjörn me racontait ses quelques jours passés en Turquie à l’occasion d’un tournoi au club de Tayfun Tasdemir. « Nous avons joué 100 points, distance idéale pour de la série longue. Si Tayfun a une position, il est rare qu’il ne fasse que 2 ou 3 points. Il va sortir encore un 11. Un 13. C’est implacable. »

Inutile de rappeler que Tayfun a un respect équivalent pour le jeu du Suédois qui a ouvert tant de portes pour les joueurs du monde entier. TB, à ce propos, a remporté le tournoi sur invitation en Turquie !

Le week-end dernier en finale de la Coupe d’Europe des clubs à Porto, Tasdemir a encore démontré son habileté dans l’exercice. Il jouait contre Palazon, était mené 22 à 28 en 14 reprises puis il termine sur 18 arrêtés ! Regardez ça sur Kozoom, c’est dans les Replays. Etes-vous d’accord avec moi que le 18ème est volé ?

Au sujet des séries sur les dernières reprises, je les classe en trois catégories. Comme vous le constaterez d’après les chiffres ci-dessous, la première catégorie est la plus difficile : la reprise égalisatrice réussie. La récente série de 15 de Nelin est la meilleure que je connaisse. Peut-être que quelqu’un a déjà égalisé sur 16 ou plus et que cela m’aurait échappé ? J’aimerais que ma liste soit complète mais je ne peux l’affirmer.

                                        

Les séries augmentent un peu pour la deuxième catégorie, les reprises égalisatrices qui ne vont pas jusqu’à l’égalisation. Caudron et Philipoom détiennent la palme avec 18 points sur les 19 requis. Mais qu’a ressenti John Tijssens en 2008 quand il boucle la distance contre Tasdemir 50 à 26 et qu’il retourne à sa chaise heureux et sans doute pas trop inquiet ? 15 minutes plus tard, l’arbitre annonce « Pour trois… ».

                                         

La troisième catégorie est celle de la série victorieuse et nous y trouvons là encore des choses extravagantes. World Cup à Ho Chi Minh, le talentueux Nikos Polychronopoulos termine son quart de finale contre Dani Sanchez avec une série de 22 alors qu’il était mené 26 à 18 après 10 reprises. Nikos a simplement refusé de rater, Dani a ajouté 4 sur la reprise égalisatrice. L’Espagnol n’a pas joué un seul mauvais coup sur ce match mais il s’incline 40 à 30 en 11 reprises. Ce match aussi est disponible dans les Replays et il est vivement recommandé d’y jeter un œil.

                                         

La plus belle série longue sur une dernière reprise d’un match de 3 Bandes s’arrête « seulement » à 15. Mais cette histoire reste gravée dans l’histoire en demi-finale d’un championnat du monde UMB. En 1986 à Las Vegas, Raymond Ceulemans affichait 1,807 de générale (beaucoup même pour lui à l’époque) quand il rencontre Avelino Rico. L’Espagnol était sorti de groupe à 0,937. Cela s’apparentait à une promenade de santé pour le Belge qui menait 48 à 35 mais Rico sort alors une série de 15 qui met fin au parcours de Ceulemans. Il laisse le Belge et le monde du billard pantois.

La foudre ne frappe-elle jamais deux fois au même endroit ? Rico devait être l’adversaire idéal pour le Suédois Blomdahl en finale, non ? L’outsider bat le Suédois 50 à 46 en 43 reprises et il devient Champion du monde 1986.

En parlant de Raymond Ceulemans, n’est-ce pas incroyable de le voir figurer deux fois sur cette liste, une fois en 1966 et l’autre fois en 2014 ?

Impossible de parler des séries héroïques sans évoquer cette anecdote :

Début des années 90, un joueur de mon club vaut 0,350 environ. Il rencontre un joueur de force équivalente sur une distance de 17 points. Beaucoup de coups de défense, de fausses-queues, de plaintes, regards au plafond, changement de flèche, prières et je ne sais quoi d’autre… bref horrible. Deux heures et demie exténuantes, quatre arbitres différents se succédant et 77 reprises au final quand le joueur visiteur termine et que l’univers s’éclaircit. Mon partenaire de club perd 17 à 9 soit 0,116 mais sur la reprise égalisatrice, il égalise sur 8 !

Si jamais vous tombez sur un Pundit qui prétend comprendre notre jeu, racontez-lui cette histoire.

(Traduit de la version en langue anglaise de Bert van Manen)

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