3 Bandes
Elle était pas trop mal la semaine passée, n’est-ce-pas ?
Six ou sept matchs inoubliables, de superbes moyennes et une multitude de points que j’ai l’intention de revoir chez moi grâce aux archives vidéo de Kozoom.
Jaspers, Blomdahl, Merckx, Caudron. Pas leur semaine mais ne pensez pas qu’il s’agit là d’un tournant dans leur carrière. Ils ont tous les quatre encore de beaux jours devant eux. Merckx a fait forte impression en qualification mais Jae Ho Cho a bien mérité sa victoire contre lui. Ni Caudron, ni Jaspers ne sont parvenus à assumer leur rôle de favori et Blomdahl est tombé sur une partie en 11 reprises de Marco Zanetti. Tous les quatre vont rapidement se retrouver dans un dernier carré (ou mieux) de World Cup avant 2018.
Semih est finalement récompensé de ses efforts pour retrouver le haut niveau depuis son come-back en septembre 2014. Ces deux dernières années avaient été très décevantes pour le Turc avec très peu de résultats. C’était juste ce que le médecin avait demandé : une demi-finale dans un tournoi majeur, une belle victoire en 10 reprises, une autre en 40 reprises, le coup du championnat et un haut niveau de discipline.
Leppens est presque l’histoire de ce championnat avec sa victoire spectaculaire contre Jaspers grâce à une série de 18 et un match nul tout aussi dramatique contre Bury. Comme ça ne suffisait pas, il s’est approché à un point de la finale pour se voir dépassé par Sanchez alors qu’il menait 39 à 30 en demi-finale. Combien de fois va-t-il se repasser les images de ses deux points manqués ? Le premier est un renversé puis 3 Bandes classique avec un contre difficile à éviter. Le second est un grande-grande-petite plus classique mais il se trompe d’un millimètre. Ne me dites pas que Leppens n’est pas un Winner, c’était un coup faisable. Il en a réussi beaucoup de semblables en Belgique mais ils deviennent bien plus difficiles en demi-finale de championnat du monde.
Haeng-Jik Kim est né sous une bonne étoile. Né pour connaitre le succès semble-t-il. Il a tout ce qu’il faut : le talent naturel, le bon tempérament et un peu de chance aussi de temps en temps. Son jeu est absolument merveilleux à regarder, son coup de queue extraordinaire et une bonne intuition de « ce qui marche », caractéristique Blomdahldesque. Ce qui me manque parfois chez Haeng-Jik Kim, l’émotion. Il est trop cool. Une série de 12, il s’assied le visage impassible. Une stupide erreur, il s’assied le visage impassible. Allez HJ, tu es un être humain quoi ! Montre-nous le feu qui brûle en toi.
Dani a des fans où qu’il joue et c’est assez surprenant. Pas seulement pour son jeu magnifique mais c’est aussi une belle personne. Très conscient de ce qu’il sait faire mais toujours modeste et peu communicant, il s’entend bien avec les Asiatiques, les Sud-Américains et les Européens. Et mon Dieu, quel coup de queue il possède ! La série de 8 contre Leppens en demi-finale entrera dans l’histoire, elle était monumentale. Ca commence par ce bande-avant, maximum d’effet contraire que le joueur moyen de 3 Bandes réussit tous les 23 ans. Elle se termine avec ce 7 Bandes jugé à la perfection comme un coup de poignard dans le cœur de Leppens.
Bordeaux 2016 est une nouvelle étape dans la bonne direction. Le produit que nous avons eu est magnifique. Si nous continuons à améliorer la capture télévisuelle, la commercialisation et les dotations aux joueurs, nous échapperons à notre image de connaisseur/retraité et commencerons à attirer des tas de Haeng-Jik Kim cachés. Et l’intérêt commercial.
(Traduit de l'article de Bert van Manen en langue anglaise)