Carambole
S’il y a un endroit où il fallait être aujourd’hui pour tous les amoureux des Jeux de Séries, c’est devant son écran ou mieux encore, à Brandenburg pour suivre la finale du championnat d’Europe au Cadre 47/2.
Eddy Leppens et Raymund Swertz ont livré un duel sans faute, extraordinaire et extrêmement rare. Technique sans faille, gestion de la pression environnante, tout y était dans ce match éblouissant qui se termine 250 à 250 en 1 reprise !
Le Belge démarre le premier et enchaine ses 250 points en 1 petite heure à la moyenne de 261 pts/heure.
Eddy Leppens : « Je n’ai pas été souvent en difficulté sur cette série ce qui signifie beaucoup pour moi car je ne m’entraine que très peu au cadre. Je me sentais Champion d’Europe en rejoignant ma chaise pendant 30 minutes environ. Puis je ne l’étais plus, puis je le suis redevenu…»
Raymund Swertz prend quelques minutes de répit avant d’entamer sa reprise, regroupe vite les billes et enchaine dans son tempo habituel (400 pts/heure). La pression ne semble pas le gêner, il est brillant même quand les billes semblent lui échapper et il parvient à égaliser.
Le recours à la prolongation pour départager ces deux génies est alors nécessaire : Leppens attaque le premier, fait deux points et se retrouve dans une situation compliquée.
Eddy Leppens : « Je savais que c’était risqué de jouer ce coup à fond pour regrouper les billes. Après avoir manqué, je retourne à ma chaise en me disant que c’est fini pour moi. »
Raymund Swertz s’approche de la table, prend trop fin sur le point d’entrée et rate !
Raymund Swertz : « Quel dommage que je ne gagne pas cette finale mais je peux être fier de la façon dont j’ai joué. J’ai montré que je pouvais supporter la tension. Contre Grétillat en demi-finale puis contre Leppens en finale, j’ai joué mon meilleur cadre. Je peux me réjouir de ça. »
Eddy Leppens : « La manière dont Raymund joue au cadre, c’est comme ça qu’il faut jouer. Son feeling, son contrôle, son timing, c’est parfait. J’admire son style de jeu et sa facilité. Mon jeu est plus ouvert car j’ai perdu les sensations des Jeux de Séries. Le regarder travailler la ligne me rend un peu honteux. Mais bon, j’ai gagné le titre, non ? Je suis très heureux car c’est mon premier titre durant toutes ces années. J’ai aussi manqué beaucoup d’échéances internationales car il y avait toujours Frédéric Caudron devant moi. Il reste le meilleur dans toutes les disciplines et nous devons vivre avec ça. »
En demi-finale, Raymond Swertz bat Xavier Grétillat 250 à 238 en 3 reprises alors que la partie semblait acquise au Suisse. Une inexplicable erreur alors qu’il ne restait que 12 points à jouer pour Grétillat et le jeune Néerlandais prend les billes pour ne plus manquer, série de 250. Grétillat manquera même la reprise égalisatrice.
Même scénario pour Raul Cuenca face à Eddy Leppens. Une erreur incompréhensible de l’Espagnol à 165 et Leppens saisit sa chance en marquant les 161 points restants.
Côté français, Willy Gérimont est le mieux classé et ne s’incline que 222 à 250 contre le futur Champion d’Europe. La France rate globalement cette épreuve tout comme il avaient manqué le rendez-vous de la Bande.
Il reste maintenant le 71/2 pour le clan français en ce qui concerne les Jeux de Séries.
