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Interview Magali Declunder

15/08/2012

Publié par jérémie picart

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© © Kozoom.com
Magali Declunder change de cap et sera de retour aux affaires au Cadre 71/2 à la mi-septembre à Andernos

Arrivée à Andernos à la fin du mois de juin, la France aura le plaisir de voir, à nouveau, évoluer la meilleure joueuse de tous les temps aux jeux de séries puisque Magali Declunder a décidé de quitter la Grèce pour s’installer sur le bassin d’Arcachon.

Magali est cinq fois championne de France à la partie Libre Féminines de 1985 à 1989 et dix fois championne d’Europe dans cette même catégorie en autant de participations entre 1985 et 1998.

C’est également la seule Féminine de l’histoire en mesure de rivaliser avec les Masters et elle compte 8 participations (cinq à la Libre, une à chacun des trois Cadres) en finale Masters à 8 joueurs en poule unique (4 finales) ou à 16 joueurs en triple KO (4 finales).

Voici le portrait d’une joueuse hors-norme au palmarès inégalé autour d'une vingtaine de questions lors d’une interview réalisée début août :

 

JP : Bonjour Magali et merci d’avoir accepté de te prêter au jeu de cette interview pour les lecteurs de Kozoom. Dans quelles circonstances as-tu découvert le billard ?

MD : Mes parents avaient une salle de billard/café/tabac/loto à Saint-Pol-sur-Mer et j’ai commencé ainsi à l’âge de 14 ans et demi.

JP : A quel moment as-tu pris conscience que ce sport ferait partie intégrante de ta vie ?

MD : Ma passion pour ce jeu devient évidente lors de mon premier championnat de France Féminine dans la salle Wagram à Paris lors duquel je me classe sixième. Quand j’ai vu la championne de France (Jeanne Thomas) avec la médaille d’or autour du cou, je me suis dit : « l’année prochaine, c’est moi qui serai à sa place ». Tout a commencé ainsi !

JP : Quels sont les différents clubs que tu aies connus ?

MD : Saint-Pol-sur-Mer, Lambersart puis Villeneuve d’Asq.

JP : Quels ont été tes formateurs ?

MD : Tout d’abord Georges Bourezg qui m’a découvert à Wagram et qui m’a donné des leçons quelques week-ends sur Paris et ensuite Francis Connesson. J’ai également pris des cours avec le joueur belge Emile Wafflard.

JP : Après tes cinq titres nationaux à la Libre Féminines de 1985 à 1989, pourquoi n’as-tu pas continué à étoffer ton palmarès ?

MD : Je n’ai pas continué car la Fédération m’a surclassé en raison de mes performances et de mon passage sur 3m10 et par conséquent, je ne pouvais plus jouer sur 2m80 tout simplement.

JP : Tu as participé à dix championnats d’Europe à la Libre Féminines pour autant de victoires de 1985 à 1998 (4 années sans championnat), quel est ton plus beau souvenir international ?

MD : Indiscutablement, mon meilleur souvenir est le championnat joué à Bad Mondorf au Luxembourg en 1988 (Magali est alors âgée de 21 ans) lors duquel je réalise 62,50 de moyenne générale sur cinq rencontres si ma mémoire est bonne sur une distance de 150 points (sur 3m10 GC).

JP : Et la concurrence était bien réelle avec pas moins de quatre filles ayant régulièrement la série de 100 dont l’Allemande Suzanne Ponsing-Stengel (125 en 1997, 141 en 1998 …) mais aussi la Néerlandaise Rianne Bruijnzeel (145 en 1989), l’Autrichienne Ingrid Engelbrecht (110 en 1993) ou la Suissesse Diane Wild (105 en 1994 et 120 en 1998) aujourd’hui membre du comité directeur de la CEB ?

MD : effectivement, sur des distances courtes de 150 points à la Libre, une série de 100 est vite arrivée et donc une partie n’est jamais gagnée. C’est aussi pour cette raison que je militais, à l’époque, pour jouer en 200 points.

JP : Quelle est ta plus belle performance face aux Masters ?

MD : Il y a deux victoires qui m’ont fait très plaisir. Le premier beau souvenir est mon titre à la Libre 2ème catégorie face à Fernand Gonzales en finale (MG 36,75). Le second s’est déroulé lors d’un barrage à la Libre Masters contre Brahim Djoubri qui était champion d’Europe en titre à ce moment là et face à lui, je fais les 400 points en 2 reprises accédant ainsi à la finale de France.

JP : Est-ce difficile pour une femme de concourir et de s’imposer face aux hommes ?

MD : Bien sûr, c’est difficile car d’une part, j’étais toute seule et d’autre part, c’est un milieu très macho avec peu de femmes et à 25 ans, ce n’est pas évident de se mêler à tous ces hommes et on entend parfois des phrases qui ne font pas forcément très plaisir. C’est regrettable de compter si peu de femmes et j’aimerais que mon retour en France puisse servir de tremplin pour faire croître le nombre de joueuses de façon significative.

JP : Avec quel matériel joues-tu ?

MD : Une queue Longoni que m’avait offert Francis Connesson il y a 25 ans maintenant.

JP : Combien de temps es-tu partie en Grèce ?

MD : Je suis restée en Grèce près de 14 ans d’octobre 1998 à juin 2012.

JP : Quelle a été ta motivation pour revenir en France et pourquoi Andernos ?

MD : D’une part pour des raisons personnelles mais aussi parce que cela faisait un bout de temps que je voulais revenir en France sans réellement trouver l’occasion de le faire. L’opportunité s’est présentée au mois d’août 2011 quand j’ai rencontré Nicolas Gérassimopoulos. Il a pour habitude de venir en vacances à cette période et je l’ai rencontré au club d’Athènes par hasard. On a discuté et je lui ai fait part de mon intention de revenir en France sans trop savoir où aller. Ensuite, en concertation avec Bernard Baudoin, il m’a proposé de travailler chez Intermarché et je peux dire aujourd’hui que ça a été la « chance de ma vie ».

JP : Depuis un mois que tu es ici, comment se passe ton intégration ?

MD : Très bien. J’ai pris mon rythme de travail au magasin et je m’entraîne environ deux heures par jour.

JP : Quels sont tes objectifs pour la saison prochaine ?

MD : Revenir doucement en m’entraînant sérieusement. Je veux surtout jouer à la Libre (notamment le championnat d’Europe de Brandenburg) et au Cadre 47/2 et pourquoi pas un peu au 3 Bandes comme me l’a conseillé Bernard avec éventuellement le championnat de France 3 Bandes Féminines si mon planning me le permet. Et également pouvoir prendre quelques parties lors des tournois nationaux voire me qualifier pour un championnat de France Masters.

JP : Penses-tu concilier les Jeux de Séries et le 3 Bandes ?

MD : Oui pourquoi pas. Avec deux heures d’entraînement quotidien, je pourrais peut-être pratiquer une heure à chaque mode de jeu. J’aimerais aussi accrocher quelque chose au 3 Bandes. Il faudra du temps mais l’avenir est devant moi.

JP : As-tu le temps de regarder les Jeux Olympiques de Londres ?

MD : Pas vraiment car entre le boulot et l’entraînement, il ne me reste pas trop de temps mais quand j’ai une heure de libre le soir, je regarde un peu. J’aime bien le sport en général.

JP : As-tu de l’admiration pour certains joueurs de billard ?

MD : A l’époque où je jouais au billard, j’adorais voir jouer le Japonais Kobayashi et le Néerlandais Jaspers parce que j’appréciais leur technique et leur façon de replacer les billes. Celui que j’adore aussi maintenant est le jeune Grec Kasidokostas pour les mêmes raisons et son jeu en mesure et en replacement se rapproche des jeux de séries. En ce qui concerne le cadre, j’adore voir jouer Louis Edelin.

JP : Est-ce difficile de concilier une activité professionnelle, une vie familiale avec ta fille Maria de 13 ans et la pratique d’un sport de haut niveau ?

MD : Dans la vie, je pense que si on veut quelque chose, on peut toujours l’obtenir. Il suffit de s’organiser en conséquence. Ma fille est assez grande pour me comprendre et suivre mes activités. Il faut juste avoir l’envie et une vie suffisamment saine : se coucher de bonne heure pour pouvoir ensuite faire ce que l’on a à faire.

JP : Après huit années sans jouer, tu as repris l’entraînement depuis sept mois environ. Quels sont tes derniers résultats au Cadre 47/2 ?

MD : Récemment, j’ai participé à un barrage à Athènes il y a 6 mois environ. J’ai bien joué en réalisant 29,32 de moyenne générale avec une partie de 200 points en 3 reprises et 179 de série. Je suis contente de ce résultat intervenu  7 mois après la reprise de l’entraînement et surtout après 8 ans d’arrêt.

Elle avait également régalé les spectateurs andernosiens avec une victoire au Cadre 71/2 en début d’année face au double champion de France de la spécialité Bernard Villiers : 150 points en 6 reprises avec une série de 106.

JP : Merci Magali et bonne chance dans ta nouvelle vie.

MD : Merci.

 

Voilà un petit aperçu d’une femme simple, humble et déterminée à vivre désormais pleinement sa passion. Certains d’entre vous la connaissent bien, d’autres peu ou pas du tout alors voici un récapitulatif non-exhaustif de ses performances et de son palmarès :

10 fois championne d’Europe Libre Féminines (3m10) :

1985 à Crosnes (FR) MG 4,76

1986 à Hengelo (NED) MG 11,71

1987 à Dongen (GER) MG 22,72

1988 à Bad Mondorf (LUX) MG 62,50

1989 à Salon de Provence (FR) MG 32,81

1992 à Enghien (FR) MG 28,37

1993 à Berkel-Enschot (NED) MG 42,85

1994 à St Wendel (GER) MG 24,19

1997 à Dongen (GER) MG 9,74

1998 à Vienne (AUT) MG 21,00

5 fois championne de France Libre Féminines (2m80) :

1985 à Plogoff MG 10,93

1986 à Morangis MG 22,22

1987 à Plogoff MG 16,00

1988 à Marcq-en-Baroeul MG 26,66

1989 à Etampes MG 22,40

Championnats de France Masters (3m10) :

Libre Masters en 1990 à Lyon (finale à 8) : 7ème MG 94.00

Libre Masters en 1993 (finale à 8) : 6ème MG 33,24

Cadre 47/1 Masters en 1993 (finale à 8) : 7ème MG 9.27

Cadre 47/2 en 1993 à Villers Saint Paul (finale à 16) : 13ème MG 18,79 (1V et 3D)

Cadre 71/2 Masters en 1994 (finale à 8) : 7ème MG 11,32

Libre en 1994 à Lunel (finale à 16) : 11ème MG 25,93 (2V et 3D)

Libre en 1995 à Florange (finale à 16) : 13ème MG 56,23 (1V et 3D)

Libre en 1996 à Ronchin (finale à 16) : 11ème MG 18,08 (2V et 3D)

Championne de France Libre 2ème catégorie (3m10) :

En 1988 MG 36,75

 

 

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