3 Bandes
MARXUQUERA – Les deux meilleurs joueurs actuels au 3 bandes se retrouveront face-à-face du 27 au 30 juin au Défi Juanjo Trilles. Frédéric Caudron, numéro 1 mondial et Dick Jaspers, le champion du monde en titre s’apprêtent à jouer un match marathon en 600 points sur 4 jours avec des séances de 60 points. Le vainqueur empochera 10.000 euros et son dauphin 5.000 euros.
Sur les 18 derniers mois et selon la base de données Kozoom (données non-exhaustives), Frédéric Caudron a joué 148 matchs pour 119 victoires et 29 défaites soit 80.41 % de victoires avec 1.970 de moyenne générale. Dick Jaspers, pour sa part, a joué 153 matchs pour 123 victoires et 30 défaites soit 80.39 % de victoires avec 1.956 de moyenne ! Cherchez la différence !
En ce qui concerne les rencontres entre les deux hommes, toujours selon les mêmes critères, Jaspers mène 7 à 6 face à Caudron. Jaspers joue à 2.066 (564 en 273) contre Caudron et Caudron joue à 2.114 (573 en 271) contre Jaspers.
Ces chiffres nous prouvent qu’il est bien difficile de dégager un favori tant les deux hommes sont proches en terme de statistiques référencées sur Kozoom et le duel s’annonce passionnant.
Kozoom diffusera l’événement, son savoir-faire et ses compétences permettront une visibilité optimale de ce choc. Les détenteurs du Pass Premium pourront profiter de quatre jours d’images en direct, de rapports quotidiens, de replays et d’interviews exclusives.
Frédéric Caudron et Dick Jaspers ont hâte d’en découdre comme le montre cette interview réalisée par Frits Bakker :
FB : Y a-t-il quelque chose de spécial dans ce Défi ? Avez-vous joué un match similaire par le passé ?
DJ : J’ai un peu d’expérience de ce genre de confrontation puisqu’en 2001, Torbjörn Blomdahl et moi avons joué un match pour 100.000 florins (guldens) néerlandais (soit l’équivalent de 45.000 euros) en quatorze sets de dix points. Torbjörn avait remporté le match 14 à 6. Cependant ce Défi est très particulier pour moi. J’ai connu beaucoup de choses dans ma carrière et ce qui est unique est forcément spécial.
FC : Oui, bien sûr, c’est très spécial, je ne l’avais jamais vu avant. L’initiative vient de Xavier Carrer et est destinée à promouvoir notre sport. Il a trouvé avec Juanjo Trilles la personne qui est prête à faire quelque chose de spécial, c’est ainsi que l’idée du Défi est née.
FB : Que pensez-vous de la formule en 600 points ?
FC : Nous allons remonter dans le temps à l’époque des matchs marathons surtout à la libre et au cadre. En outre, nous pouvons gagner quelque chose avec ce Défi ce qui est essentiel pour nous en tant que joueurs professionnels.
DJ : L’initiative est venue comme une surprise. J’avais entendu des rumeurs et j’ai été très heureux de l’invitation. Je suis ravi d’être l’un des deux protagonistes de ce Défi. Torbjörn Blomdahl pensait qu’il était préférable de réunir le champion du monde et le vainqueur de la coupe du monde mais de toutes façons, je suis chanceux de pouvoir jouer.
FB : Pensez-vous, comme l’a annoncé l’initiateur de ce projet, que l’on obtiendra, sans conteste, LE meilleur joueur à l’issue d’un tel match ?
DJ : Oui, je pense qu’on peut affirmer que le vainqueur sera indiscutablement le meilleur joueur. Ca va être un combat loyal. Bien sûr, si le match se termine à 600 à 595 ou quelque chose du genre, il y a toujours le facteur chance qui peut intervenir à la fin.
FC : Nous ne pouvons pas affirmer que le vainqueur sera le meilleur. Le meilleur l’emportera sur ce match mais cela ne signifie pas qu’il est le meilleur sur une saison entière.
FB : Comment préparez-vous ce marathon ? Beaucoup seraient tentés de pratiquer un grand nombre d’heures d’entraînement ?
FC : Je ne dirai pas vraiment que c’est un match marathon. Nous allons jouer environ 180 points par jour alors que j’ai déjà joué cinq matchs de 60 points à New-York. Ca, c’est un véritable marathon. Je ferai ce que je fais habituellement : beaucoup de repos et beaucoup d’entraînement…
DJ : En priorité, je dois me préparer à la règle des 40 secondes. C’est un problème sur les positions difficiles car c’est très contraignant. Malgré tout, je m’y fais. Je pense que c’est une bonne règle mais on doit l’appliquer partout. Au sujet du marathon, je suis un vrai diesel donc je ne pense qu’il n’y aura pas de problème en jouant une telle distance.
FB : Quelle est l’importance du physique et de la remise en forme dans un tel match pour tenir la distance et être performant jusqu’à la fin ?
FC : Je ne pense pas que ce sera une course épuisante mais vous devez veiller à être prêt pour le match et être en très bonne forme. Je ne pense pas changer mes habitudes pour cette échéance.
DJ : Je suis toujours en bonne condition et je ne m’attends pas à une bataille d’usure. Bien sûr, nous jouerons dans un pays chaud mais c’est une belle salle entièrement climatisée. Donc, il n’y aura pas de souci à être performant.
FB : Que pensez-vous sur le fait qu’un jour pourra être complètement différent de l’autre en terme de performances ? Est-ce possible dans le haut-niveau ?
DJ : Je ne pense pas que cela arrivera. Nous jouons deux séances de 60 points le premier jour donc nous pourrons trouver le rythme et nous habituer au rendement de la table. Il n’y aura pas énormément de performances irrégulières d’une journée à l’autre. Nous devrions, tous les deux, jouer à un très bon niveau.
FC : Oui, c’est possible avec deux séances par jour, de jouer une bonne session puis une moins bonne. On sait tous que cela peut arriver. Le billard est un sport très étrange où l’émotion joue un rôle important et, par conséquent, il y aura forcément des hauts et des bas.
FB : Est-ce qu’il sera difficile de maintenir un haut niveau de concentration à chaque instant ?
FC : On est habitué à se concentrer et la différence de dotation entre le premier et le second nous aidera à conserver une attention optimale. Automatiquement, le score également.
DJ : Il y aura certainement quelques baisses de régimes mais c’est aussi un match prestigieux donc je pense que la concentration sera permanente.Nous aurons, tous deux, à cœur de faire de notre mieux. En outre, nous jouerons l’offensive pour parvenir rapidement au dénouement et ainsi offrir du spectacle.
FB : Qui l’emportera, le joueur le plus en forme à ce moment ou le joueur qui parviendra à maintenir son plus haut niveau jusqu’à la fin ?
FC : Sans aucun doute, le joueur du moment car c’est ce qui ressort toujours dans une rencontre de ce niveau.
DJ : J’ai travaillé pendant quatre ou cinq mois pour me sentir bien de nouveau.Je pense, comme Frédéric, que la forme du moment sera décisive. L’endurance ne jouera pas un rôle majeur car nous sommes, tous les deux, suffisamment en forme pour ce travail. Nous n’aurons pas à voyager, nous dormirons près de la salle, les conditions sont idéales. Je pense que nous pouvons jouer une sorte de chasse dès le départ et nous arriverons très motivés et très concentrés. La chance ne devrait pas jouer de rôle prépondérant dans un match si long. Le meilleur et le joueur le plus affûté l’emportera.