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Jérémy Bury seul au monde

04/09/2016

Publié par jérémie picart

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© Kozoomp Korea
Jérémy Bury enchaine sa deuxième victoire majeure à l'international en individuel en un mois à peine

L’exploit est historique pour la France. Jérémy Bury, en moins d’un mois, vient de s’offrir le monde. Lui qui n’avait aucune victoire majeure à l’international en individuel vient de gagner, coup sur coup, le Verhoeven de New-York puis la première World Cup de sa carrière à Guri ce dimanche.

A 35 ans, il dispose en finale du Vietnamien Tran Quyet Chien pour qui c’était la première finale sur ce type d’événements 40 à 30 en 20 reprises.

C’est une vraie pépite que cette victoire pour Bury qui a su contenir les assauts asiatiques des Coréens et des Vietnamiens lors des deux dernières rencontres. Il réintègre par la même occasion le Top 12 en pointant en 9ème place. Il l’avait quitté le 14 septembre 2014 soit il y a près de deux ans.

Jérémy Bury s’impose dans le chaudron du Guri Gymnasium devant près de 1000 spectateurs venu encourager l’enfant chéri Myung Woo Cho en demi-finale.

Jérémy Bury : "Ca me rend tellement heureux d’avoir gagné ici tout comme à New-York. Et quelle coïncidence puisque la victoire new-yorkaise correspondait aux 5 années de ma fille et qu’aujourd’hui pour ce succès en World Cup, il s’agit du jour de mes 5 ans de mariage avec Isabelle. Cela rend ces moments encore plus forts."

La carrière du Français a redémarré avec la finale de World Cup à Louxor plus tôt dans l’année face à Eddy Merckx. Cette métamorphose était assez inattendue à vrai dire puisqu’il y a deux ans au moment de l’arrêt d’Agipi, Bury avait envisagé d’arrêter sa carrière de haut-niveau. Il était revenu à son activité professionnelle d’enseignant mais ses réelles ambitions ont vite repris le dessus. Depuis qu’il est entraineur de la Fédération Française de Billard et découvreur de jeunes talents, il semblerait que cela ait influé sur son propre jeu.

La réputation de joueur lent qui étudie chaque position sous tous les angles est effacée et elle fait maintenant place à l’admiration. A New-York comme à Guri, Jérémy Bury a bien joué, souvent offensif et plus rapide dans le jeu. Son attitude n’a pas varié, son fighting spirit est toujours admirable.

Jérémy Bury : "Je dois mettre le maximum d’énergie dans mon jeu, c’est mon point fort." dit-il entre la demie et la finale. Mais plus qu’avant, Bury est capable de faire abstraction de ce qui l’entoure, des événements extérieurs : "J’adore l’ambiance ici, les encouragements, le bruit même si ces démonstrations ne me sont pas toujours destinées. C’est un public fantastique et juste en Corée du Sud et c’est un plaisir de jouer ici."

Bury a d’abord joué à 2,580 sur ses deux matchs de qualification avant de battre Ma Xuan Cuong 40 à 11 en 15, Eddy Merckx 40 à 23 en 22, Javier Palazon 40 à 34 en 22, Myung Woo Cho 40 à 24 en 20. Son dernier opposant en finale Tran Quyet Chien est vite débordé : 15 à 9 après une série de 10 à la 2ème reprise. Bury accentue encore son avantage à la pause mais Tran revient à 27/31. Mais on sentait bien que cela ne pouvait lui échapper aujourd’hui, que la victoire serait française.

Tran s’est ouvert le chemin de la finale grâce à des victoires sur Choong Bok Lee 40 à 30 en 25, Tayfun Tasdemir 40 à 21 en 14, Torbjörn Blomdahl 40 à 40 en 18 puis 3/2 en prolongation et Dick Jaspers en demie 40 à 24 en 23.

Tran Quyet Chien est père d’une fille et bientôt d’un deuxième enfant. L’apogée de sa carrière s’est déroulée ce week-end avec deux victoires sur Blomdahl puis Jaspers. La victoire du Vietnamien face au Néerlandais a fait l’effet d’une bombe dans son pays, Jaspers disant même "J’ai joué maintes fois des Vietnamiens dans ma carrière et je n’ai jamais perdu."

Lors de la dernière World Cup d’Ho Chi Minh, Jaspers avait sorti coup sur coup quatre Vietnamiens à la suite dira Tran tout tremblant au sortir de sa brillante victoire lui qui s’affiche désormais comme le vengeur des Vietnamiens.

Dick Jaspers, cherchant des raisons à sa défaite après trois matchs extraordinaires en 9, 14 et 20 reprises (générale provisoire alors à 2,790 sur les bases du record du monde), confessait : "J’ai senti une baisse d’énergie et cela a affecté ma mécanique. Cela prouve encore une fois combien il est fatigant de jouer de l’autre côté de la planète."

Après les 9000 dollars de New-York, Jérémy Bury ajoute 5500 euros dans sa tirelire avec Guri. Sur le podium, le Français est entouré de Tran Quyet Chien, de Dick Jaspers et du jeune Myung Woo Cho.

Les points forts de cette WC de Guri sont dans le désordre : les matchs de Tolgahan Kiraz (30 en 10), de Jun Tae Kim (30 en 11) et Sang Dae Lee (30 en 11 et 30 en 12) lors du premier jour de qualification. Les deux matchs express de Bury en qualification le 4ème jour en 14 et 17 reprises (MG 2,580). Les matchs de Lütfi Cenet (40 en 13), de Murat Naci Coklu (40 en 14). La belle victoire de Javier Palazon face à Marco Zanetti (40 à 31 en 12), le match de Blomdahl en 13 reprises, la série de 16 de Jaspers sur la première reprise. L’élimination de Frédéric Caudron par Sung Won Choï, celle de Dani Sanchez par Ruben Legazpi, le match express de Jaspers contre Adnan Yüksel 40 en 9 reprises soit 4,444, meilleure marque du tournoi.

Torbjörn Blomdahl qui s’en sort miraculeusement contre Jung Han Heo et les 6 billes de match manquées par le Coréen. La victoire de Tran contre Blomdahl qui met fin au parcours du Suédois en prolongation. Puis il y a eu la fraîcheur de Myung Woo Cho qui ne cache pas s’entrainer 10 heures par jour et qui a reçu une magnifique standing ovation pour son premier tableau final en World Cup et par la même occasion son premier podium chez les grands.

Plus globalement, il y a eu cette hécatombe de stars : 5 joueurs du Top 12 en huitièmes, 2 joueurs du Top 12 en quarts et 1 seul dans le dernier carré…

La moyenne du tableau final est de 1,608 soit moins que l’an dernier (1,778). Le vainqueur affiche plus de 2,000 sur les cinq derniers matchs (2,020) et 2,153 sur l’ensemble des 7 matchs de son tournoi… de quoi faire taire ses détracteurs ! Il s’inscrit dans la lignée ++ de son tableau final de New-York où il était à plus de 1,900 !

Jérémy Bury vient de remporter la World Cup la plus difficile à gagner. La chaîne coréenne MBC a diffusé en direct les matchs du dernier jour et des millions de téléspectateurs ont pu suivre jusqu’à 8 heures de billard chaque jour avec des rediffusions en prime-time à 20h00. Le Président de l’UMB, Mr Farouk Barki, n’a cessé de répéter l’étroite collaboration entre l’UMB et la nouvelle Fédération coréenne (KBF) : "Nous avons de nombreux échanges constructifs et nous avons effacé tous les malentendus. La relation entre l’UMB et la KBF est meilleure que jamais."

Au ranking mondial, Jérémy Bury et Tran Quyet Chien remplacent Roland Forthomme et Haeng Jik Kim. Quant au Top 17 comptant pour la sélection au CM de Bordeaux, celui-ci est inchangé concernant les joueurs avant et après Guri, seul l'ordre diffère.

Ranking mondial :

1) Frédéric Caudron 404 (-)

2) Torbjörn Blomdahl 376 (-)

3) Dick Jaspers 341 (+1)

4) Eddy Merckx 327 (-1)

5) Marco Zanetti 240 (-)

6) Dani Sanchez 229 (-)

7) Sameh Sidhom 229 (-)

8) Nikos Polychronopoulos 226 (-)

9) Jérémy Bury 206 (+8)

10) Tran Quyet Chien 185 (+6)

11) Dong Koong Kang 185 (-1)

12) Jae Ho Cho 182 (-3)

13) Roland Forthomme 174 (-2)

14) Tayfun Tasdemir 170 (-1)

15) Haeng Jik Kim 165 (-3)

16) Jung Han Heo 159 (-2)

17) Murat Naci Coklu 156 (-2)

(Les 17 premiers sont directement qualifiés pour le championnat du monde de Bordeaux)

18) Lütfi Cenet 135

19) Sung Won Choï 129

20) Pedro Piedrabuena 127

21) Adnan Yüksel 121

22) Nguyen Quoc Nguyen 121

23) Huberney Catano 107

24) Riad Nady 105

25) Choong Bok Lee 102

26) Semih Sayginer 101

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