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Générale

Junichi Komori (74 ans) et l'arrivée du Japon

27/07/2015

Publié par jérémie picart

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Junichi Komori : 3 titres de Champion du monde par équipe et co-recordman de la meilleure série avec 28

Les années dorées de Raymond Ceulemans de 1963 à 1980 durant lesquelles le géant belge rafle tous les titres de Champion du monde et personne pour stopper la suprématie du phénomène…

Johan Scherz l’Autrichien ne peut enrayer la machine belge, pas plus que le Néerlandais Rini van Bracht, que Raymond Steylaerts ou qu’Enrique Navarra. Un à un, ils doivent se rendre à l’évidence, Raymond Ceulemans écrit l’histoire du 3 Bandes et personne ne peut rivaliser avec le Maître.

Puis les Japonais pointent le bout de leur nez et apparaissent sur la scène internationale : Nobuaki Kobayashi, Junichi Komori (décédé d’un cancer hier à l’âge de 74 ans), Koya Ogata, Yoshio Yoshohara, Yoshihiko Mano, Tatsuo Arai…

Leur palmarès : trois titres de champions du monde par équipe pour Komori et Kobayashi durant les premières années de la compétition. Le titre de Kobayashi à Anvers en 1974 devant Raymond Ceulemans… et les deuxième et troisième places pour Kobayashi Komori et Yoshihara Ogata. Koya Ogata termine deuxième à Düren en 1968 et à Tokyo en 1969. Kobayashi était le plus redoutable adversaire de Raymond Ceulemans à cette époque, deuxième à Las Vegas en 1970 là où Raymond Ceulemans s’empare de son 100ème titre. Deuxième encore à Buenos aires en 1972 et au Caire en 1973.

Junichi Komori s’est illustré avec trois podiums en championnat du monde et améliore un record du monde légendaire en ligue néerlandaise, celui de la meilleure série. Détenue à l’époque par Willie Hoppe avec 25, Komori porte ce record à 28 à Zundert en 1993, record ensuite égalé par Raymond Ceulemans en 1997, par Roland Forthomme en 2012 et par Frédéric Caudron en 2013.

Le championnat du monde d’Anvers 1974 reste le plus grand succès des Japonais car Raymond Ceulemans restait sur 11 victoires consécutives de 1963 à 1973. Nobuaki Kobayashi montrait toute l’étendue de son talent dès le départ et annonçait clairement la menace pesant sur le Maître belge.

La neuvième séance fut sensationnelle : Raymond Ceulemans s’incline contre son compatriote Ludo Dielis et Nobuaki Kobayashi est défait par son compatriote Yoshio Yoshihara. La finale tiendra toutes ses promesses devant un public médusé. Le Japonais menait 34 à 12 à la 20ème reprise puis Ceulemans revient pour reprendre la tête à 52 à 47 puis il entrevoit clairement la victoire finale à 59 à 54 en sa faveur. Kobayashi finira sur une série de 6 pour enfin coiffer la couronne mondiale après trois places de deuxième.

Le déclic du Japon est parti de là. La génération de Kobayashi et Komori était le plus prolifique pour la Japon et plusieurs années plus tard, Ryuuji Umeda égalera son aîné à Cuenca en Equateur en 2007. Les Japonais ont été les premiers, en 1985, à conserver leur titre de Champions du monde par équipe nationale 1981, compétition ensuite dominée outrageusement par la Suède de Torbjörn Blomdahl et Michael Nilsson puis par la paire belge Caudron/Merckx depuis trois ans.

Junichi Komori a atteint son premier podium de championnat du monde individuel à Oostende en 1976 derrière Raymond Ceulemans et Nobuaki Kobayashi. Deux années plus tard, le même trio à Las Vegas puis aux Pays-Bas en 1985.

                                   

             Junichi Komori (à gauche de l'image) sur le podium avec Raymond Ceulemans et Nobuaki Kobayashi


Junichi restera dans les mémoires pas uniquement pour son palmarès mais surtout comme quelqu’un de bien, que tout le monde appréciait.

Dani Sanchez, très bon ami de Komori à ses débuts : «C’était un gentleman, une personne remarquable. Il était l’un de mes professeurs.»

Raymond Ceulemans (de New-York) : « C’était quelqu’un de fantastique mais il parlait très peu l’Anglais alors la communication n’était pas simple. Peu importe, on pouvait sentir que c’était quelqu’un de chaleureux, une bonne personne, un gentleman. C’est une triste nouvelle, je ne savais pas qu’il était malade. »

Torbjörn Blomdahl (« J’ai pleuré en apprenant cette nouvelle ») réagit depuis New-York : « Mes sincères condoléances à sa famille. Il était certainement le plus élégant de nous tous et une personne très attachante. Repose en paix, cher Komori-san. Tu vas nous manquer. »

Dani Sanchez a été l’un des premiers au courant de la disparition du Japonais très tôt ce dimanche : « J’ai eu cet appel de Umeda pour m’annoncer que Junichi nous avait quittés. » dit l’Espagnol.

Junichi Komori était né le 11 juillet 1941 et ne jouait plus sur le circuit mondial depuis longtemps. Le cancer a fini par l’emporter.

                                   

                  Junichi Komori (au centre) avec Dieter Müller, Torbjörn Blomdahl, Ludo Dielis, Chris van der Smissen,

                                                                     Rini van Bracht et Raymond Ceulemans

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