Logonewstvcommunitystore

Game Icon3 Bandes

La deuxième vague vietnamienne

26/08/2017

Publié par jérémie picart

commentlinktwitterfacebook
thumbnail
© Kozoom

Quel est le premier mot qui vous vient à l’esprit quand on parle de Vietnam ? Non, pas cet horrible mot de 6 lettres. La bonne réponse est ou devrait être "optimisme".

 

Le Washington Pew Research Center a constaté que le Vietnam est désormais le 12ème pays (sur 177) le plus heureux sur terre. Quand on parle d’espoir pour l’avenir en terme d’économie et d’opportunités pour leurs enfants, le Vietnam est même en première position.

 

Pour quelles raisons ce pays à l’histoire récente en est-il arrivé là ?

Le rapport Pew décrit les Vietnamiens comme étant pragmatiques, travailleurs, amicaux, polis, créatifs, axés sur la famille et ayant un humour décalé.

Permettez-moi de vous le dire : tout est dit !

 

Ca fait un peu plus de dix ans que les Coréens ont commencé à apparaitre en grand nombre. Maintenant, il y a cette deuxième vague de joueurs talentueux avec des noms à "coucher dehors". J’ai eu le privilège de voir quelques-uns d’entre eux en action à New-York. Quel splendide plus-value ils apportent au 3 Bandes mondial !

 

L’une des erreurs à éviter serait de parler des Vietnamiens en tant que groupe aux caractéristiques communes. Ca ne marche pas comme ça, ils sont - comme les Coréens - très différents les uns des autres. Leur personnalité est différente, leur technique l’est également tout comme le choix des coups à jouer. "Les Coréens / Turcs / Vietnamiens jouent moins défensif / plus défensif…" toutes les déclarations de cette nature sont fausses et franchement naïves.

 

S’il est si facile pour nous de voir les différences entre Caudron, Leppens, Forthomme et Merckx, alors pourquoi ressentons-nous le besoin d’évoquer "les Coréens" ou "les Vietnamiens" ?

 

122. Ly The Vinh est certainement le plus ancien des joueurs vietnamiens. Impossible de trouver sa date de naissance mais je pense qu’il est dans une quarantaine bien tassée. Il a débuté en World Cup en 2007 et a eu son heure de gloire en obtenant une 5ème place à Hurghada en 2013. Il a terminé à la même place au Verhoeven Open de 2014 où il a réalisé l’impensable : battre Caudron deux fois ! 30 à 18 en 10 reprises en qualification puis 40 à 34 en 20 en KO direct. Ce type sait jouer !

 

                               

 

94. Duc Ahn Chien Nguyen. Gardez un oeil sur ce joueur, il pourrait aller loin. Depuis 2013, il a joué huit épreuves de World Cup et s’est hissé deux fois dans le Top 32 : Porto 2014 et Guri 2016. Mais le Verhoeven Open 2017 reste sa meilleure performance avec une 5ème place à 1,602 de générale et des succès sur SW Choi, JH Heo et Blomdahl. Très calme et serein pour son âge et un sourire de tueur quand il réussit le point victorieux.

 

                               

 

38. Xuan Cuong Ma. 26 World Cups jouées, 13 fois dans le tournoi principal. C’est une preuve suffisante pour que vous soyez dangereux. A Suwon 2011, il était sur le podium en remportant le bronze puis la même couleur au championnat d’Asie 2015. Peut-être pas un futur Champion du monde mais il peut battre les meilleurs.

 

                               

 

34. Dinh Nai Ngo. On le connait depuis 2008 et il obtient sa meilleure place à Guri 2013 avec une troisième position. Il a également été médaillé d’argent au championnat d’Asie à la Bande ! Ngo a terminé 13ème cette année à New-York. Il fait profil bas mais commet très peu d’erreurs.

 

                               

 

24. Anh Vu Duong est, comme Ly The Vinh, l’un des plus anciens même s’il n’a que 37 ans. On le voit depuis Hurghada 2004 et il a atteint le Top 16 à 6 reprises et le Top 8 quatre fois. Un joueur technique avec beaucoup de bon sens, pas spectaculaire mais efficace.

 

                               

 

22. Minh Cam Ma. L’autre Ma, nous en avons deux. 20 World Cups, 6 tournois principaux, meilleure marque une 8ème place à Ho Chi Minh. 13ème au championnat du monde de Bordeaux n’est pas une honte. MC Ma a joué beaucoup de tournois à forte moyenne mais a souvent perdu sur le finish 39/40. Beaucoup de potentiel pour l’avenir.

 

                               

 

14. Quyet Chien Tran. En seulement quelques années, Tran a fait forte impression sur les autres joueurs. Finale de la LG Cup 2016 et 8 fois en quart de finale de World Cup. Une fois troisième à Hurghada 2016 et une fois finaliste derrière Bury à Guri 2016. Tran est minuscule, son coup de queue est perçant et précis. Qui se souvient de son 40/40 en 18 contre Blomdahl en Grèce en 2013 ? Il était désespérément malheureux de ne pas avoir gagné ce match mais ça ne l’a pas empêché de devenir l’un des meilleurs mondiaux et toujours en devenir.

 

                               

 

13. Nguyen Quoc Nguyen. Toujours très frais dans notre mémoire : sa défaite contre HJ Kim en finale de Porto 2017. Troisième à Ho Chi Minh 2016 et à Guri 2014, il est facilement devenu l’un des joueurs les plus reconnaissables et les plus amusants du plateau. Ses expressions faciales et son langage corporel sont si différents des visages impassibles de nos Européens. Il apporte sans aucun doute une bouffée d’air frais. Sa clownerie à la table sert-elle à déstabiliser ses adversaires ? Absolument pas. Je suis ravi de vous le confirmer, c’est un bon gars 24 carats.

 

                               

 

Ce sont donc 8 Vietnamiens qui peuvent faire des dégâts. Il y en a certainement 20 de plus qui peuvent jouer au-dessus de 1,200 et on ne peut dire combien ils seront dans 5 ans. Regardez les solutions de jeu qu’ils choisissent ! Leur jeu, après 5 ans de scène internationale, est de la tête et des épaules, plus intelligent et plus efficace que le mien après 30 saisons.

 

Ce n’est pas inquiétant, c’est même une excellente nouvelle pour notre sport.

 

(Traduit de l'article en version anglaise de Bert van Manen)

 

                               

Commentaires