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Le billard sera-t-il olympique ?

27/07/2017

Publié par jérémie picart

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© Kozoom

Les World Games de Wroclaw en Pologne sont une belle compétition et la liste antérieure des médaillés prouvent qu’il faut être un joueur de grande classe pour s’y imposer.

 

- Akita 2001 : 1) Sanchez 2) Jaspers 3) Sang Lee


- Duisburg 2005 : 1) Sanchez 2) Jaspers 3) Sayginer


- Kaohsiung 2009 : 1) Jaspers 2) Blomdahl 3) Zanetti


- Cali 2013 : 1) Zanetti 2) Merckx 3) Hofman

 

Et après…

 

J’espère que ça ne vous choquera pas mais cela ressemble quand même à un prix de consolation, non ? Quand nous avions douze ans à la période de Noël, nous ne rêvions pas d’un sweat-shirt. Nous voulions un vélo. Maintenant que nous avons grandi la queue de billard à la main, nous avons les World Games. Mais nous aurions préféré les Jeux Olympiques.

 

Le billard s’est battu durant près d’un demi-siècle maintenant et pas même une victoire potentielle à l’horizon. Nous n’y serons jamais.

Voici ce qu’il s’est passé :

 

Dès les années 50, il était évident que les offres fragmentées proposées au CIO n’auraient aucune chance et seule une coopération ferme entre le Snooker, le Pool et le Carambole pourrait nous propulser dans la famille olympique. Une organisation parapluie serait nécessaire pour représenter les trois fédérations mondiales et, grâce au travail acharné de Mr André Gagnaux, ancien Président de la CEB et de l’UMB, la WCBS voit le jour en 1992.

 

La Confédération mondiale des sports de billard existe toujours mais nous ne sommes pas près de voir un « QueueMan » brandir une médaille d’Or olympique. Nos représentants ont remporté le premier enjeu : le billard est un sport.

L’acceptation des WCBS dans la GAISF (Association Générale des Fédérations Sportives Internationales) en est la preuve.

Mais être un sport légitime (pas un jeu !) n’est que le premier élément sur la liste des demandes du CIO. Ils veulent apprécier, entre autres, l’uniformité mondiale des règles et des formats, des Fédérations dans un nombre suffisant de pays et l’acceptation du contrôle de l’AMA.

 

Nous pouvons tout faire n’est-ce-pas ? Nous avons déjà des contrôles antidopage et même des contrôles de localisation pour les meilleurs joueurs. Nous avons des Confédérations sur chaque continent excepté l’Océanie et nous totalisons 59 Fédérations affiliées à l’UMB (sur 195 pays dans le monde. Nous survivrons sans la Guinée Equatoriale et le Tadjikistan mais est-il possible d’avoir la Chine dans nos rangs svp ?).

Juste pour que vous sachiez, il reste un peu de travail sur le premier élément de la liste : l’uniformité des règles et des formats. Vous pouvez penser que le fait de commencer avec la bille jaune ou la bille blanche n’est pas important ou qu’il soit nécessaire ou pas de jouer la reprise égalisatrice mais de petits détails pourraient réellement s’imposer à la reconnaissance du CIO.

 

Ensuite, il y a le problème de la taille massive et la portée des Jeux Olympiques. Pour protéger son existence même, il fallait réduire la croissance de ce méga événement.

Des sports nouveaux font leur apparition que si d’autres perdent leur place par recommandation d’une ville organisatrice désignée ou à titre expérimental.

Au fur et à mesure que nous parlons, les observateurs du CIO sont présents à Wroclaw afin de surveiller de manière critique les sports qui ont déposé une candidature au statut olympique. Le billard en fait partie.

 

Je me suis renseigné autour de moi et j’en arrive à la conclusion que les joueurs, dans leur majorité, ne croient pas à une future accession olympique. Nous sommes simplement trop petits. Nous n’avons pas les chiffres. Pas assez de joueurs, pas assez d’intérêt commercial, pas assez de TV (Pas assez d’argent pour soudoyer les membres du CIO m’a répondu un joueur très sarcastique).

 

Oui, nous sommes un très petit sport. Mais de manière optimiste, il y a de bonnes nouvelles :

 

- Nos frères et soeurs vont bien. Le Pool a son fantastique événement annuel, la Mosconi Cup (équivalent de la Ryder Cup de Golf où l’Europe joue les USA) et qui génère plus de publicités que n’importe quel tournoi de 3 Bandes. Le Snooker est en pleine progression depuis qu’il s’est installé sur le marché chinois. Le 3 Bandes pourrait faire mieux encore et s’il y a une chance, il faut s’y engouffrer.

 

- Le billard en Europe est en pleine intempérie : il y a plus de fermetures de salles de billard que d’ouvertures et la moyenne d’âge des pratiquants ne cesse de croître. Mais de façon plus globale, nous avons des développements positifs en Colombie, en Corée du Sud, en Turquie et au Vietnam ce qui fait pencher la balance de manière positive. Ces pays ne produisent pas seulement de bons joueurs, ils contribuent aussi à l’essor économique du billard.

 

Cela ne surprendra personne mais de mon point du vue, le 3 Bandes est un sport unique extraordinaire à jouer, à regarder, à filmer et à diffuser à la TV qui possède une histoire, qui procure de l’émotion et qui véhicule l’esprit sportif et la classe. Il mérite réellement la reconnaissance olympique. J’aimerais que cela se produise surtout pour les joueurs.

 

Rappelez-vous cette fille raide, gracieuse et introvertie du nom de Steffi en 1988 ? Elle a remporté les 4 majeurs avec son sourire et le poing brandi cette année là et a fondu en larmes pour sa médaille d’Or olympique.

 

Croisons les doigts…

 

(Traduction de l'article de Bert van Manen en langue anglaise)

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