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Nos jours européens sont comptés

15/08/2017

Publié par jérémie picart

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© Kozoom

L’une des contrariétés majeures d’un joueur de 3 Bandes est de vivre une journée difficile. Les billes refusent de rouler comme Eddy Merckx l’aurait souhaité et cela se voit dans sa gestuelle.

Il essaye sans relâche contre Dong Koong Kang mais rien n’y fait, il passe dans les couloirs, prend des contres et manque parfois même sur les positions classiques.


Nous l’avons tous expérimenté : jouer un coup que tous les amateurs rateraient trop long, le jouer de manière trop agressive et rater court.

 

Jung Han Heo, l’un des meilleurs joueurs de Séoul, a remporté une World Cup à Hurghada en 2016. Il joue Martin Horn et l’Allemand le détruit.

A partir de la 1ère reprise, le Coréen est déjà emprisonné.

Il ne peut pas marquer et doit faire face à des positions difficiles sans défense possible.


De 11/1 et 18/2, il est même mené 31/4.

Horn gaspille quelques reprises sur la fin mais termine en 16 alors qu’il aurait dû finir en 12. Heo, joueur de classe mondiale, doit être très frustré.

 

Dick Jaspers et Torbjörn Blomdahl se bagarrent à la table 8. Combien de finales de World Cup ont-ils déjà disputé ? Ils totalisent à eux deux 60 victoires en World Cup et dans les années 90, ils étaient intouchables.

Aujourd’hui, ils livrent un match de consolation avec pour seule motivation, un delta minime de dotation. Le Néerlandais s’impose et un sourire malicieux est échangé pendant la traditionnelle poignée de main finale.

 

                              

 

Frédéric Caudron n’a pratiquement pas commis d’erreurs sur la semaine. Il gagne tous ses matchs à 2,234 de générale et file vers les demi-finales mais avant cela, il doit affronter Jae Ho Cho sur la TV Table. Patatras, il marque 25 points en 22 reprises contre le très stylé joueur coréen et Caudron est éliminé.

 

Wan Young Choi est performant pour prendre la deuxième place du groupe C ne cédant qu’un seul match contre Caudron. Maintenant, il joue Leppens intraitable en qualification avec 6 victoires sur 6 et 2,211 de moyenne.

Une splendide série de 11 donne l’avantage au Coréen mais Leppens répond par 3 et 4. On arrive à 39 partout et chacun des deux joueurs rate un coup facile. Leppens parvient à contrôler ses émotions, gagne, et ce n’est que la récompense de son beau jeu. Mais le "deuxième" Choi vient de se faire un nom à New-York.

 

Semih n’a plus besoin de prouver qu’il est de retour. Il avait pris soin de le faire en atteignant la demi-finale du dernier championnat du monde à Bordeaux. Une dernière série de 6 et un rare poing levé contre Dick Jaspers en disent beaucoup sur sa volonté. Il n’est pas question du nombre de reprises de ce match car il était tactique et défensif. Pour arriver à cela, il s’agissait plus d’une victoire sur le mental que sur la technique et ça signifie beaucoup pour lui.

 

Le seul qui semble être au-dessus du lot cette semaine est Dani. Il a tout gagné ces derniers mois : une World Cup, les World Games, la Supercup, le championnat du monde et la position de numéro 1 mondial. Aucun doute, Dani est le meilleur joueur du monde. Son record à New-York pour l’instant ? Une générale à 2,165 et 6 victoires sur 6. Plutôt convaincant.

 

Entrevoyons-nous un changement de suprématie ? Les Asiatiques prennent-ils le contrôle ?

 

Pas encore. Trois Européens sont dans le dernier carré : Leppens, Sayginer et Sanchez. Jae Ho Cho est le seul Asiatique. Tous les jeunes talents vietnamiens sont éliminés, les meilleurs Coréens aussi (DK Kang, HJ Kim, JH Heo, SW Choi). Mais à y regarder d’un peu plus près, le problème européen n’est pas une question de force mais d'âge.

 

Personne en Italie pour remplacer Marco Zanetti, pas de Suédois pour succéder à Blomdahl, aucun Néerlandais qui pourrait égaler Jaspers. Même la puissante Belgique ne repose que sur une demi-douzaine de joueurs de très haut niveau et rien à l’horizon concernant les générations futures.

La Corée du Sud et le Vietnam semblent avoir une réserve de talents inépuisable et Myung Woo Cho et Duc Ahn Chien Nguyen n’en sont que des exemples. 

 

Le jeune Coréen est absent cette fois-ci mais on le verra certainement en 2018 ou 2019 à New-York.

Le jeune Vietnamien Nguyen n’a guère d’expérience internationale et pourtant, à 1,591, il a battu Blomdahl, SW Choi, JH Heo et Sayginer. Pas trop mal pour un début ?

 

L’Europe a encore 6 ou 7 ans devant elle avant l’inéluctable. Profitez du jeu  brillant de Caudron et Jaspers et ne rien faire pour sa jeunesse.

Puis la maison européenne s’effritera et les Asiatiques nous marcheront dessus comme si nous n’étions pas là.

 

L’avenir du 3 Bandes appartient aux Chois, Nguyens, Kims, Parks, Trans, et Kangs. Ils sont déjà si forts et le deviendront de plus en plus.

 

(Traduit de l'article de Bert van Manen en langue anglaise)

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