3 Bandes
Raymond Ceulemans fêtait hier (12 juillet 2012) ses 75 ans et c’est l’occasion de rendre un hommage appuyé au plus beau palmarès mondial du 3 bandes.
L'inégalé Ceulemans s’est adjugé, de 1960 à 2002, 35 titres mondiaux dont 23 au 3 bandes individuel, 48 titres européens et 61 titres nationaux en Belgique :
Raymond Ceulemans est aussi le corecordman avec le Japonais Junichi Komori de la meilleure série au 3 bandes avec 28, performance réalisée en 1998.
Il a dominé la planète billard carambole comme l’avait fait avant lui René Vingerhoedt, son illustre modèle et cette moisson de titres mondiaux a débuté en 1963 en Allemagne pour se terminer en 2001 au Luxembourg à 63 ans et près de 1,700 de moyenne générale.
Le règne de « Mister 100 » l’aura conduit à remporter le titre mondial 11 fois d’affilée de 1963 à 1973, le Japonais Nobuaki Kobayashi parvenant à stopper la domination du Belge en 1974 à Anvers. Ceulemans s'imposera ensuite 6 fois de 1975 à La Paz à 1980 à Buenos Aires.
Aujourd’hui, le Belge ne joue plus que lors des compétitions par équipes en Belgique et aux Pays-Bas mais on le retrouve souvent en tant qu’invité prestigieux et ambassadeur de luxe pour la promotion du billard.
Il était notamment à Gandia durant les cinq jours du Défi Juanjo Trilles ne ratant pas un point de Frédéric Caudron ou de Dick Jaspers et toujours en compagnie de sa femme Angèle.
Les personnes présentes dans les tribunes auront découvert un homme forcément passionné et désormais spectateur assidu s’extasiant des jolis carambolages par des : « Magnifique, magnifique. »
L’interview exclusive qu’il a accordé à Kozoom aura été l’occasion d’écouter avec plaisir ses anecdotes relatives aux différents championnats du Monde joués dans les villes les plus prestigieuses telles Buenos Aires, Tokyo, Las Vegas, La Paz ou encore Le Caire : « J’étais un killer, un joueur qui se battait jusqu’au bout et n’abdiquant jamais avant d’avoir gagné. »
Toutes ces histoires sont croustillantes notamment celle d’une finale jouée à Lima lors de laquelle son adversaire le Japonais Suguimizu, naturalisé Péruvien, dont Ceulemans dit : « J’étais tellement supérieur à lui, il n’avait aucune chance. Le public était si désespéré qu’ils ont fini par nous jeter des petits coussins. »
Ceulemans a également joué une finale de championnat du Monde à sens unique contre l’Argentin Carlos Friedental : « Je l’ai littéralement balayé 60 à 7 et comme le tableau de marque comportait 3 chiffres, il indiquait Carlos Friedental 007 d’où son surnom de James Bond. »
Raymond Ceulemans, le plus grand champion de tous les temps, célèbre donc ses 75 printemps en pleine forme.
Il est serein et s’est même soumis à un régime, bref la vie lui sourit : « Nous devons profiter de la vie autant que nous le pouvons » disait-il récemment alors que son meilleur ami Herman Jacquemijns disparaissait brutalement.
« Herman m’a donné une belle leçon de vie en me disant qu’il fallait profiter de chaque instant et qu’il n’y avait aucun intérêt à être le plus riche du cimetière. »
Nous espérons tous que la légende vivante Raymond Ceulemans reste encore très longtemps parmi nous car le billard doit beaucoup à ce joueur très riche humainement et indéniablement très en avance sur son temps.