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Réinventons les satellites

11/04/2016

Publié par jérémie picart

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© Kozoom

J’adore les World Cups et je passe des heures (parfois des jours) à regarder nos Grand Chelems sur Kozoom. Mais à regret, je dois avouer que quelque chose manque sur ces événements.

Il n’est pas question du sommet de la pyramide : les membres du Top 12 et ceux qui aspirent à le rejoindre seront toujours présents et nous alimenteront de parties de rêve.

Ce n’est pas non plus en bas de l’échelle. Il n’y a pas un manque d’attrait pour les joueurs de loisir. Ils seront toujours là même s’ils savent bien que le tableau principal n’est pas pour eux. Il ne faut jamais dire du mal des « touristes » du billard car ils sont un maillon essentiel de la chaîne alimentaire.

Donc le problème, vous l’avez deviné, se situe entre deux.

Jouer une épreuve de Coupe du monde vous coûtera pas mal de dollars ou d’euros et vos chances de les récupérer en dotation sont minces. C’est la raison pour laquelle certains bons joueurs ne s’engagent plus. Ils vont jouer leurs championnats nationaux, leurs matchs par équipe mais on ne les voit plus en World Cups depuis de nombreuses années.

Permettez-moi de citer quelques noms au hasard : Zola Hansen, Knudsen, Haack-Sörensen, Carlsen, Andersen, Nelin. Un petit pays européen et déjà une demi-douzaine de Danois à plus de 1,300. On pourrait facilement y ajouter des Allemands, des Français ou des Néerlandais. Bref, nous les avons perdus.

Catano, Salazar, Garcia, Lizarazo, Lopera, Diaz, Campino. Tous des Colombiens, tous talentueux, certains très jeunes. On pourrait aisément y ajouter des Equatoriens, des Mexicains ou des Péruviens. Nous les avons perdus eux aussi.

Si rien ne change, nous ne verrons plus les Sud-Américains à Hurghada, Guri ou Louxor. Nous devrons aussi faire sans les talentueux joueurs européens. Je pense que ce serait regrettable tant pour ces joueurs que pour notre sport.

Encore quelques noms au hasard : Ly The Vinh, Philipoom, Burgman, Patino, Sang Um Pil, van Erp, Nilsson, Takeshima : tous peuvent faire 40 en 17 sur un bon jour. Si vous êtes capable de ces performances alors vous êtes susceptibles d’entrer dans le tableau principal voire d’éliminer une tête de série.

Que pouvons-nous faire pour récupérer certains de ces joueurs entre 1,300 et 1,500 sur le circuit mondial ? On ne peut se permettre de leur donner les moyens financiers pour participer, n’est-ce-pas ?

Non bien sûr, mais nous pouvons leur faire gagner un tournoi satellite.

- Disons que quelques mois avant une World Cup, toute fédération membre pourrait demander à l’UMB l’organisation d’un tournoi satellite.

- Disons que le coût de l’envoi d’un joueur en World Cup peut varier de 1200 à 2000 euros : voyage, hôtel, inscription UMB et repas. De l’Europe occidentale à L’Egypte/Turquie, de l’Amérique à L’Asie, le haut de gamme.

- Catano et Campino ne font plus le voyage, ils l’ont choisi ou ne peuvent se le permettre. Par contre, je suis convaincu qu’ils paieraient 40 euros dans un tournoi local pour gagner un ticket pour la prochaine World Cup tous frais payés. Il faudrait environ 50 Colombiens pour que cela puisse se produire. Croyez-moi, il y a bien une centaine à Bogota qui tenteraient ce pari.

- Un autre satellite pourrait être organisé à Séoul ou à Ho Chi Minh, à Athènes ou New-York, à Izmir, Duisburg ou à Anvers. Tant que vous trouvez 40 ou 50 participants prêts à risquer 40 euros sur quelques jours, vous pourrez envoyer un bon joueur supplémentaire en World Cup. Trouver 5 fédérations capable de cela et vous améliorerez considérablement le niveau global d’une World Cup. Les nations qui n’ont envoyé aucun joueur ces dernières décennies pourraient renouer avec le 3 Bandes mondial.

- L’UMB ne débourserait pas un centime dans ces satellites. Tout ce qu’elles auraient à faire est de garantir une place privilégiée dans le tournoi au stade des qualifications, préqualifications… par exemple selon leur classement mondial. Le système actuel des Wild Cards ne changerait pas.

- Dans un format de Ko direct, un satellite durerait trois jours sur deux tables. Nul besoin de louer les lieux, d’installer des tables, vous pouvez jouer cela partout en club. L’UMB pourrait proposer la formule ou laisser ça à l’organisation locale.

Les gagnants de ces satellites seraient forcément de bons joueurs. On ne s’impose pas au Vietnam, en Colombie, en Belgique ou en Turquie à 0,800 de moyenne… mais alors ?

Même si vous êtes un joueur à 0,800, ne tenteriez-vous pas votre chance, pour 40 euros, d’être embarqué dans cette folle aventure à Guri et tirer un Sung-Won Choï ou un Murat Naci Coklu dans un match de qualification ? Moi, j’adorerais.

(Version traduite de l'article de Bert van Manen en langue anglaise)

                                           

                                                          Petit aperçu des talents sud-américains absents des WC

                                           

                                                                   Raimond Burgman et Jean van Erp absents des WC

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