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Semih Sayginer : un jour, je reviendrai...

18/09/2012

Publié par jérémie picart

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© © Harry van Nijlen en haut et Kozoom en bas
Semih Sayginer : "Cet homme est un menteur et je reviendrai dès qu'il sera parti."

L’absence du joueur turc Semih Sayginer sur la scène internationale a déjà souvent été évoquée ces dernières années et au gré du temps, nous en apprenons un peu plus sur le différend qui oppose l’ex-champion du Monde à sa Fédération et plus particulièrement à son Président Ugur Kurugöllü.

Lors d’une interview réalisée par Frits Baker à Porto début septembre, voici ce qu’a répondu Kurugöllü :

Frits Baker : « Un retour de Semih Sayginer est-il possible ? Beaucoup attendent impatiemment de le voir évoluer à nouveau au premier plan notamment après sa victoire au tournoi international de Bogota (CO). Semih lui-même a toujours dit qu’il reviendrait à partir du moment où vous quitterez vos fonctions. Que s’est-il réellement passé entre vous ? »

Ugur Kurugöllü : « Quand j’ai été élu Président de la Fédération turque, Yilmaz Özcan était numéro 1 au ranking national devant Adnan Yüksel et Semih Sayginer. Malgré cela, Semih m’a dit que c’était lui qui décidait qui devait aller aux championnats internationaux et que je devrais le consulter avant de prendre quelque décision que ce soit. Si vous faites cela, a-t-il dit, alors vous garderez votre fonction de Président sinon je m’assurerai de vous évincer. J’ai ignoré cette menace et commencé à mettre en œuvre ma politique axée sur les jeunes, les Féminines et le pool. Le résultat est qu’en l’espace de huit années, nous sommes arrivés à un total de 21.000 licenciés en Turquie. »

 

Quelques jours plus tard, Semih Sayginer nous livre son droit de réponse :

 

Semih Sayginer : « Je me sens obligé de réagir à cette histoire puisque Kurugöllü ment tout le temps. Ma philosophie est de dire la vérité, c’est facile à retenir. Beaucoup de choses m’ont forcé à prendre la décision de tout arrêter et de couper toute relation avec ma Fédération. A deux reprises, le Président ne m’a pas inscrit à temps pour des épreuves internationales et je n’ai donc pas pu jouer pour le FC Porto. Nous avions un accord avec ce club et de retard en retard prétextant de stupides excuses, Kurugöllü est finalement la cause de ma non-participation et il en est de même pour les World Cups de Mexico, de Corée et du championnat du Monde en Equateur en 2007 malgré mon statut de tête de série. Ce sont juste des exemples mais il y en a d’autres. Ce gars pense que la Fédération est sa propriété et personne ne réagit ou alors peut-être sont-ils satisfaits de cet homme. Et comme personne ne bouge du côté des joueurs, ça le conforte et lui donne du crédit mais le billard a changé en mal en Turquie ces dernières années. J’espère de meilleurs jours s’ils ne sont pas reconduits dans leurs fonctions en fin d’année. »

« Cette guerre a débuté en 2005 entre eux et moi avant le championnat du Monde de Viersen. Ce qu’il a dit au sujet de ce championnat, la façon avec laquelle il a insisté pour sélectionner les joueurs, n’est pas la vérité. Spécialement concernant cette soi-disant menace, il m’a fait passer pour une mauvaise personne. Depuis, je ne lui parle plus. A ce moment là, mon seul contact a été le vice-président Ugur Duz à qui j’ai expliqué que je m’entrainais depuis 2 mois et demi avec Tayfun Tasdemir pour préparer Viersen et c’est à cet instant que Kurugöllü a modifié l’équipe en me préférant Yilmaz Özcan dix jours avant le compétition par équipes. Il a fait cela pour montrer qu’il était le Boss alors j’ai demandé à Duz si Kurugöllü était coach ou Président ? Et pourquoi ce changement réduisant considérablement nos chances de l’emporter ? Il ne pouvait s’agir que d’une question de personne, il m’en voulait. Duz m’a expliqué que Kurugöllü s’en tenait au ranking et je lui ai alors répondu : pourquoi suis-je alors capitaine de l’équipe en tant que numéro 3 du ranking ? »

« Duz m’a expliqué que le Président voulait faire profiter les deux autres joueurs de mon expérience …! Marrant …! Alors je lui ai demandé le règlement en la matière mais aucune réponse puisque c’était juste une règle créée de toute pièce. »

« Puis j’ai reçu une demande officielle pour savoir si je voulais jouer comme réserviste et j’ai répondu oui à condition qu’il n’y ait pas d’ordre des joueurs. Finalement, je n’ai pas insisté et j’ai juste fait ce qu’ils me demandaient à savoir donner un peu de mon expérience en tant que coach/réserviste. Quand la paire turque a chuté en qualifications, le Président est devenu fou et m’a jugé responsable de ce désastre et a commencé sa campagne de discrédit à mon égard en mentant évidemment, j’étais le bouc-émissaire.

De retour en Turquie, sa force de persuasion auprès des instances officielles sportives et son acharnement contre moi s’est soldé par une suspension pour faute grave et il a déclaré : l’affaire Sayginer est classée, je l’ai évincé du billard …! »

« Quelques mois plus tard, je me suis réconcilié avec lui faisant profil bas pour redorer l’image du billard en Turquie et aussi pour pouvoir continuer ma carrière, nous avons fait une photo ensemble pour un magazine de billard. J’ai pris sur moi, c’était difficile mais je pensais que c’était la meilleure solution. »

«  Le plus drôle est que l’année suivante, il m’a appelé pour jouer Viersen 2006 alors que je n’apparaissais pas au ranking et j’ai accepté de jouer avec Yüksel numéro 3 alors que Tasdemir et Coklu étaient les deux premiers au ranking. Quelle est la règle alors ? »

« Ensuite il a tenté d’élever certains joueurs, sauf moi, au rang de héros mais ça n’a pas marché car j’ai pratiquement tout gagné en 2006. J’avais la Fédération à dos et mes succès les rendaient fous, ils ont commencé à perdre le contrôle. Comme vous le savez, une personne ne peut pas, à elle seule, s’approprier une Fédération et aujourd’hui je n’existe même pas sur le site Web de la Fédération turque. Une page est consacrée aux « joueurs dont nous sommes fiers … » et je n’en fait pas partie. Il en a fait une affaire personnelle et tout ça est calomnieux. »

« Finalement, je pense qu’il est devenu fou de n’avoir pu m’éjecter en tant que personne ou en tant que joueur de billard depuis ces huit années. Parce que je connais toujours des succès professionnels et sportifs. Mes contrats avec Longoni, les ventes de queues à travers le Monde, les exhibitions, mes pages Facebook avec près de 50.000 personnes et les invitations au Japon, Corée du Sud, Pérou, Vietnam, Colombie etc. »

« Je suis toujours là car je suis honnête et un jour, je reviendrai dans mon sport dès qu’ils ne seront plus là… c’est mon dernier mot et c’est ma philosophie : dire la vérité, c’est facile à retenir … »

 

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