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Un dimanche plus ensoleillé

10/05/2017

Publié par jérémie picart

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© Kozoom

Honnêtement, je ne me rappelle pas avoir assisté à une grande finale internationale et m’être dit : qu’est-ce que c’est ennuyeux. Ca ne l’est jamais. En revanche, je me souviens à plusieurs reprises avoir jugé que ces finales étaient trop rapides.

Il n’y a pas grand-chose de mauvais concernant nos événements internationaux et nous pouvons nous réjouir du haut standard qui nous est proposé. Mais parfois, vous sentez que des changements mineurs amélioreraient encore les choses. Cela peut provenir du jeu qui évolue et d’anciennes règles adaptées à leur époque et qui ne le sont plus aujourd’hui.

Ou alors, il s’agit juste des temps qui changent et de l’audience qui attend autre chose.

 

Nos têtes pensantes au billard sont moins conservatrices qu’elles ne l’étaient il y a quelques années, elles savent qu’il n’y a aucune honte à faire du tuning bien fait. Cela ne signifie pas qu’elles avaient tort avant mais juste qu’elles sont attentives au développement du billard.

 

A mon avis, c’est principalement le dernier jour qui pose quelques questions. Des changements mineurs mais nécessaires notamment sur deux d’entre eux :

 

  1. Nous devons supprimer la reprise égalisatrice en finale.
  2. Nous devons jouer en 50 points en demies et en finale.

 

Pour argumenter la première proposition, je vous décris la situation d’un dernier jour d’une hypothétique World Cup. Nous sommes à Ho Chi Minh City et Nguyen ou Tran ou Ma est en finale (ça pourrait être à Bursa avec Semih ou Tayfun ou Murat). 

Pouvez-vous imaginer l’ambiance qui règne alors dans les gradins ? Ils deviennent fous ! Si leur chouchou gagne, ils s’apprêtent à se lever et chérir leur protégé avec le maximum de bruit possible…

 

Seulement voilà, il ne leur est pas permis de le faire. Leur joueur fétiche avait la bille blanche et vient de réaliser son 40ème et dernier point. Tout le monde respecte le fait que son adversaire puisse jouer un nombre de coups équivalent (la reprise égalisatrice) dans le calme et il n’y aura donc pas de pandémonium.

 

Son adversaire, l’ancien Champion Danedbjörn Caunetippers (nous le connaissons tous et adorons le voir jouer) a besoin de 6 points pour égaliser et il manque après 4 points. A nouveau, le public se contient, reste calme et se comporte bien. Qui pourrait applaudir à tout rompre un point manqué ? Vous ne voulez pas manquer de respect à un adversaire apprécié, ce serait de mauvais goût. Mais en conséquence, des centaines de personnes ont un arrière goût amer dans la bouche au moment même où ils auraient dû applaudir et chanter à tue-tête.

 

Auparavant, j’écrivais que j’aimais cette reprise égalisatrice. Je n’ai pas changé d’avis, c’est toujours le cas mais uniquement en championnat par équipe et lors de tous les matchs à l’exception des finales. La dernière minute de chaque compétition individuelle ne devrait concerner qu’une seule chose, le dernier point. Si un joueur le réussit alors il a gagné. Il peut lever les bras au ciel et c’est terminé.

 

Quel est le prix à payer pour assister à ça ? Seulement ceci : le tirage à la Bande devient prépondérant. Je peux vivre avec ça. Ce n’est pas un pile ou face, il y a une aptitude nécessaire à le remporter. Si vous êtes capable de gagner le tirage à la bande plus de la moitié du temps, c’est que vous êtes doué.

 

La deuxième proposition, ce sont ces 50 points au lieu de 40 le dernier jour. Pour argumenter là encore, revenons à l’époque des compétitions par sets de 15. Pourquoi avoir abandonné ce format ? En raison de problèmes de programmation.

L’UMB souhaite maitriser ses horaires (justifié) et le système par sets rend cela impossible. Si, sur la même séance, vous avez un joueur rapide qui gagne 15/5, 15/7, 15/1 et un joueur lent qui s’impose 14/15, 15/13, 12/15, 15/14 et 15/13, vous pouvez atteindre deux heures d’écart entre les deux rencontres. Et oui, nous aurons toujours des joueurs rapides et d’autres lents.

La limitation de temps pour jouer un coup n’a pas réglé le problème.

L’horloge type échecs le ferait.

 

Alors plus de sets, on joue 40 points et c’est pratique et permet de contenir les horaires de programmation. Mais plus on avance dans le tournoi et plus les moyennes augmentent. Les 40 points deviennent une courte distance. Avec le niveau actuel, c’est même un sprint qu’on nous propose.

Depuis 2013, il y a eu 29 tournois majeurs et pas une finale n’a excédé 26 reprises. La moyenne de ces 29 finales se situe à 17,68 reprises.

 

Ces trois matchs du dimanche sont souvent les plus qualitatifs du tournoi. Voulons-nous vraiment que cela ne dure pas plus d’une heure ? Si vous jouez dans un groupe, pourquoi voudriez-vous que votre meilleur tube ne dure que très peu de temps ?

 

Il n’y a pas de problème de programmation le dernier jour. Aucune pression de temps. Les quatre demi-finalistes sont toujours d’excellents joueurs et ils pourraient sans problème jouer 50 points. Cela rendrait le combat plus juste, cela favoriserait les chances d’assister à des remontées spectaculaires, cela préserverait les chances de voir le record du monde de la meilleure série tomber…

 

Tout cela dans un timing de deux heures maximum, 50 points le dernier jour n’aurait aucune incidence fâcheuse.


 

(Traduction de l'article en langue anglaise de Bert van Manen)

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