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Un poids-lourd d'aisance naturelle

06/11/2016

Publié par jérémie picart

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© Kozoom

Le surnom de Frédéric Caudron dans le monde du billard est l’extra-terrestre ou encore E.T.

J’admire son jeu plus que n’importe qui d’autre et je peux le regarder pendant des jours entiers sans jamais m’ennuyer. Mais aujourd’hui, je vais vous dévoiler un secret qui doit rester entre nous.

Oui il est humain.

Inutile de vous rappeler que le billard ne ressemble à aucun autre sport. Wladimir Klitschko est resté invaincu pendant 9 ans et 7 mois. Steffi Graf a remporté les quatre tournois du Grand Chelem et l’Or olympique sur une seule année. Au 21ème siècle au 3 Bandes, des héros comme eux ne se rencontrent pas. Raymond Ceulemans dans les années 70 était le dernier joueur capable de gagner, gagner et gagner encore. De nos jours, le meilleur joueur au monde perdra des matchs régulièrement.

C’est encore plus vrai pour le meilleur joueur mondial actuel. Caudron en a perdu quelques uns lors de la saison 2016/2017 et sa moyenne provisoire (996 pts en 547 reprises soit 1,820) n’est pas aussi impressionnante qu’elle l’a déjà été. Mais sa santé n’était pas non plus à 100% et cela se remarque sur quelques matchs. Pendant près d’un mois (Superprestige), il s’est battu contre un bon coup de froid et sa tournée estivale s’est révélée exténuante.

Ce serait injuste d’exiger de lui qu’il gagne deux World Cups par saison et qu’il soit invaincu pendant des mois lors des championnats par équipe. Il y a un autre moyen d’analyser ses résultats, plus positif cette fois et bien plus réaliste à mon avis.

- Il est le numéro 1 mondial (au moment de l’article) et a gardé cette place depuis 6 mois environ. Son principal rival Torbjörn Blomdahl défendra 120 pts à Bordeaux et Fred seulement 24. Il y a des chances qu’il garde sa place de numéro 1 pendant un bon moment s’il se comporte bien à La Baule.

- Il a remporté la WC de Porto face à 5 adversaires talentueux.

- Il a gagné deux tournois BTS (Grand Prix belges) à la suite.

- Il y eu un 40 en 11, un 40 en 12, un 50 en 12. Qui ne considèrerait pas avoir atteint le Graal avec ces exemples ? Caudron en a quatre à son actif et nous n’en sommes qu’à la mi-saison.

                             

Nous adorons tous Caudron pour son jeu fluide, la rapidité de son exécution qui semble sans effort. Mais même le joueur le plus doué au monde ne peut prétendre garder cette place de numéro 1 de nos jours. Le joueur moderne de 3 Bandes doit trouver le juste équilibre tactique entre l’attaque et la défense. Il doit savoir à quel moment prendre des risques et à quel moment ne pas en prendre selon chaque pourcentage de réussite du point.

Trouver cet équilibre est l’une des choses qui font un joueur compétitif plus à même, avec l’âge et l’expérience, de dominer des prodiges plus jeunes ô combien talentueux. Là où Caudron a le plus progressé ces quatre à cinq dernières années, me semble-t-il, c’est de savoir quand jouer la défense.

Et il y a aussi l’endurance. Si vous voulez gagner des tournois majeurs, il faut être en mesure de tenir sur la distance, vous devez être en pleine santé. Le joueur fumeur, buveur est désormais une créature du passé. Non, vous n’avez pas besoin de vivre comme un moine pour être un bon joueur. Certains fument, quelques uns boivent un verre de temps en temps au dîner ou quelques bières le soir et tout va bien pour eux. Mais des gars comme Fred ou Dick peuvent rester concentrés pendant 4 jours, prendre leur dose de sommeil, garder leur énergie au top. Cela parait simple mais ça ne l’est pas. Demandez à la nouvelle génération de joueurs coréens et vietnamiens : combien de fois ont-ils joué parfaitement durant trois jours d’affilée puis se sont ecroulés le quatrième jour ?

Alors oui, Caudron est humain et il peut être battu. Mais il peut aussi vous scotcher à votre écran devant Kozoom la mâchoire grande ouverte. Il est notre Messi et il nous apporte la magie qui nous fait aller au stade.

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