Une très belle compétition à Barcelone

Le Club Billar Barcelona organisait du 15 au 17 décembre son 13ème tournoi international de 3 bandes avec cette année du très beau monde et une organisation originale.

Fondé en 1928, ce club prestigieux est toujours détenteur avec AGIPI du record des victoires en Coupe d'Europe par équipes de club avec sept victoires acquises entre 1966 et 1981. Souffrant comme partout en Europe d'une dramatique désaffection des licenciés, le CB Barcelona ne baisse pas les bras et organise chaque année un tournoi international très relevé avec cette année, en plus du gratin du billard espagnol représenté par Daniel Sanchez, Javier Palazòn et Rubèn Legazpi pour ne citer qu'eux, la présence du Grec Nikos Polychronopoulos et du Turc Semih Sayginer.

Après un début de compétition classique dans les locaux du club situé sur une des plus grandes avenues de Barcelone, une super finale était organisée dans le prestigieux musée du sport olympique situé sur la colline de Montjuïc, site des Jeux Olympiques de 1992 avec un trio composé de Daniel Sanchez, Nikos Polychronopoulos et Semih Sayginer.

Si l'histoire retiendra que le Catalan Daniel Sanchez l'a emporté sur ses terres, le plus intéressant aura été l'organisation finale de cette compétition. Une salle de 150 personnes pleine à craquer, les retardataires s'agglutinant sur la mezzanine du bar surplomblant la salle, des ballets classiques meublant fort joliment l'intervalle entre les matchs, la présence de la télévision qui a imposé un tempo très bien compris par les joueurs, tout cela a conduit à un succès populaire indiscutable.

Interrogé sur cette organisation remarquable, le Président Miquel Casademunt Valles, heureux et attentif à tout, avouait volontiers "... une telle organisation, une douzaine de sponsors intéressés, la présence de la télévision, c'est un énorme travail... mais la récompense est là... L'année prochaine, nous recommencerons avec l'ambition de faire beaucoup mieux...". La date est notée Président...

En marge de cette compétition, les joueurs de haut niveau (Sanchez, Palazòn, Legazpi, Polychronopoulos) questionnés sur la nouvelle orientation décidée par la CEB ont tous été formels : "...40 points, c'est bon pour des qualifications, mais trop court pour des phases finales ou des compétitions par équipes..." mais tous sont favorables au maintien des sets lors des compétitions UMB "... Plus de spectacle, plus d'intérêt pour le public..." Un avis qui rejoint ceux de Frédéric Caudon ou de Torbjörn Blomdahl exprimés lors de précédentes interviews sur Kozoom.

Interrogé sur son "clash" avec les instances turques, Semih Sayginer a bien voulu répondre "... Rien n'est définitif... J'attends de voir comment les choses évoluent...", un espoir pour les fans de ce personnage indispensable du billard moderne, alternant avec un savant brio des attitudes de showman charismatique et des réactions épidermiques lors de défaites qui blessent son orgueil de champion... Sayginer, on en redemande...

Cerise sur le gâteau, une heure avant la finale, les premiers spectateurs ont pu assister à un échauffement à trois entre Sayginer, Sanchez et Polychronopoulos qui tout en se chambrant et se provoquant amicalement, ont offert un spectacle fantastique, jouant des coups incroyables a une vitesse folle, il était bon d'arriver en avance ce jour là.

Une anecdote intéressante pendant la dernière partie : sur un point litigieux emmenant une discussion entre Sanchez, Polychronopoulos et l'arbitre, le réalisateur de la télévision catalane a spontanément retourné son écran de contrôle vers l'arbitre et les joueurs en présentant un replay du point fort bien filmé mais l'arbitre un peu décontenancé n'a pas osé profiter de l'occasion pour affiner son jugement. Peut être qu'un jour la technique sera utilisée comme aide à l'arbitrage dans les compétitions majeures, cette possibilité mérite bien d'être testée.