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Blomdahl : il n'y a plus de victoire facile

26/06/2019

Publié par jérémie picart

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© © Kozoom

C’est toujours une bonne idée d’échanger quelques mots avec Torbjörn Blomdahl. Lui et Marco Zanetti sont les joueurs les plus aguerris et ils sont les mieux placés pour analyser le 3 Bandes avec une certaine perspective. Blomdahl a été au sommet durant de nombreuses années remportant plus de World Cups (44) que n’importe quel autre joueur dans l’histoire. Aujourdhui, il a perdu sa position de tête de série, s’est retrouvé moins bien classé au ranking et doit travailler dur pour revenir. Si ce champion suédois, réaliste et intelligent, regarde autour de lui, comment voit-il les choses ?

 

Bert van Manen : Votre premier podium depuis La Baule 2017. Qu’il doit être bon de battre le numéro 1 mondial et d’être si près d’une autre grande victoire. Ou ce sentiment a-t-il été éclipsé par la déception de la défaite face à Javier Palazon ?

 

Torbjörn Blomdahl : "Je ne peux pas vraiment me plaindre de la façon dont les choses se sont passées à Blankenberge. Il n’y a plus de tirage au sort « facile » mais le mien était correct. Bien sûr, la défaite face à Javier Palazon a été décevante, tous ceux qui ont assisté au match pourront le comprendre. Mais j’étais néanmoins heureux de pouvoir jouer le dimanche à nouveau, cela faisait longtemps."

 


BvM : Vous venez de vivre quelques années difficiles, des problèmes d’ordre médical vous ont empêchés de pratiquer et de vous concentrer sur le jeu. Comment vous sentez-vous maintenant ?

 

TB : "Ma santé n’a pas été bonne ces dernières années en effet. J’ai subi quelques interventions chirurgicales et une série de petits désagréments. Je n’avais jamais vraiment connu de problèmes auparavant : pas de grippe, pas de rhume, rien. Maintenant, c’est différent chaque mois avec notamment une amygdale si enflée que j’ai dû me rendre à l’hôpital juste après le championnat de Suède. Mais tout est rentré dans l’ordre et je me sens bien de nouveau."

 


BvM : Certains joueurs ont fait la transition vers le circuit de la PBA, d’autres non. Vous n’étiez, étonnamment, pas convié à participer à ce circuit. Quelle est la raison de tout ça ?

 

TB : "Vous devriez poser la question à la PBA ou à Bravo&New. Je n’en sais rien, je ne peux que spéculer. Peut-être est-ce parce que Zanetti et moi avons dit à la PBA depuis le début qu’ils devraient travailler avec l’UMB, qu’ils devraient passer par les canaux appropriés ? Ce n’est pas parce que je joue avec une queue Molinari puisqu’ils ont tenté da faire signer d’autres joueurs Molinari."

 


BvM : Avez-vous regardé certains matchs du premier tournoi PBA ? Pouvez-vous commenter les modifications apportées au tirage à la bande, à la position de départ, au format en général ? Se dirigent-ils vers un succès ?

 

TB : "Je n’ai pas du tout regardé ce premier événement PBA mais je connais les divers changements apportés bien sûr. Les différentes positions de départ : comment pouvez-vous comparer les moyennes des joueurs à partir du moment où les positions de départ sont avantageuses ou non ? Je ne parle pas de l’adversaire mais bien des autres joueurs participant à ces tournois. Mais la conversation au sujet de la PBA ne doit pas être focalisée sur la formule de jeu, elle doit l’être sur les joueurs qui la composent. Souhaitez-vous regarder Wimbledon sans Federer et sans les vingt suivants au classement ATP. Pas de Djokovic, pas de Nadal, pas de Zverev, Thiem, Del Potro, Cilic. Et la deuxième tête de série se trouve être Gilles Simon. Ce ne serait pas le tournoi de l’année, vous en conviendrez, ça n’aurait aucun sens."


                              

 

BvM : Nous avons vu à Blankenberge des joueurs à plus de 1,800 ne pas atteindre le Top 32. Le niveau continue de grimper. Vous et Sanchez avez chuté au classement mondial. Pouvez-vous vous battre pour réintégrer le Top mondial ?

 

TB : "Vous savez, Dani peut avoir deux visages. Parfois, il est préoccupé et devient vulnérable, parfois il se présente avec la concentration parfaite et la volonté de gagner et là, personne ne peut l’arrêter. Il avait cet état d’esprit, ce « refus de manquer » quand il fait ce retour contre Philipoom alors qu’il est mené 23/1. Quand il joue comme ça, il n’y a rien à faire. Quant à moi, je suis de retour dans le Top 14 après Blankenberge mais je dois encore réussir Porto. Quelques joueurs derrière moi sur la liste ont plus de points à protéger alors c’est possible. Mais je serai dans un groupe avec Caudron et peut-être avec un qualifié qui aura joué à 2,600 (rires). Alors ce sera intéressant mais difficile. Je dois aussi garder un oeil sur le Top 17 synonyme de qualification directe au championnat du monde de Randers au Danemark."


"Les choses ont changé pour moi après 2015 lorsque j’ai remporté à la fois le championnat d’Europe de Brandenburg puis le championnat du monde de Bordeaux. Ce dernier titre plus particulièrement était un titre attendu depuis tellement d’années. J’avais le sentiment d’avoir atteint mes principaux objectifs. Je me suis peut-être trop relâché après cette période. Le timing n’était pas favorable car, les années suivantes, les dotations ont considérablement augmentées et il y a eu des tournois satellites en plus alors ce n’était pas le bon moment de se relâcher, il fallait rester en pleine forme. Ensuite, le niveau général a augmenté de manière considérable. Vous pouvez désormais perdre un match car chacun de vos adversaires peut jouer 40 points en 15 reprises. C’est une situation que nous n’avons jamais vécue. Avant, vous jouiez des matchs où après 6 ou 7 reprises, vous saviez que vous alliez gagner, cette période est terminée."


"Il y a vingt-cinq ans, je jouais toujours mieux en compétition qu’à l’entrainement. Ensuite, les choses se sont équilibrées et sont devenues plus ou moins les mêmes. Ces jours-ci, je peux être très médiocre à l’entrainement ou au contraire très productif. Je viens de jouer 40 en 5 à l’entrainement en Corée mais j’ai aussi connu des séances où je ne dépassais pas les 1,700. Puis plus récemment, je n’ai même pas fait 1,200 au Vietnam. Tout ce que je peux espérer est un certain retour à la normalité. Cela me donnera les meilleures chances de revenir à une certaine routine qui fonctionne pour moi et qui me permettra, si tout va bien, de jouer correctement là où ça compte."

 

(Traduction de l'article de Bert van Manen en langue anglaise)

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