Logonewstvcommunitystore

Game Icon3 Bandes

C'est le chaos !

16/12/2019

Publié par jérémie picart

commentlinktwitterfacebook
thumbnail
© © Kozoom

Dire aujourd’hui que le 3 Bandes international à haut niveau est imprévisible serait un euphémisme. A cet instant, aucun expert dans le monde n’a la moindre idée de ce qui se passera la semaine prochaine. Au moment où il ne reste plus que 32 joueurs en course sur une World Cup ou un championnat du monde, au moins 20 d’entre eux sont capables de faire 40 points en 16 reprises sur un bon jour. Deux bonne séries, un ou deux roulements de billes favorables suffisent à décider du sort d’un match. Avant même de vous en rendre compte, un joueur classé 40ème et des brouettes au monde à sorti un Top 10 d’un tournoi. C’est une dynamique habituelle au tennis ou au golf. Pour nous, c’est une nouveauté.

 

Ce n’est pas tant le niveau au sommet même du jeu qui a changé. Blomdahl jouait déjà à plus de 2,000 en championnat par équipe il y a vingt ans. Oui, Jaspers et Caudron évoluent à un niveau encore supérieur maintenant mais pas autant que ça. C’est le deuxième échelon, le peloton à la poursuite des leaders, qui a presque fait la différence, qui a comblé l’écart.

 

En conséquence, personne ne peut gagner systématiquement. Personne ne peut dominer. Le 3 Bandes a connu une révolution au cours de la dernière décennie imposant des changements dramatiques dans le tête des meilleurs joueurs. Dans les années 90, Blomdahl était en général vainqueur. Dans les années 70, Ceulemans gagnait presque toujours. Aujourdhui, le ratio de victoires majeures du numéro 1 mondial est bien plus faible. Actuellement vous pouvez être le meilleur mondial mais vous devez vivre avec la certitude de perdre 20 à 25 matchs dans l’année.

 

L’automne dernier, nous avons fait, à juste titre, l’éloge d’Eddy Merckx qui paraissait invincible après ses victoires au Survival d’Istanbul, à la World Cup de Seoul et au Verhoeven Open de New-York. Rien de fondamentalement différent dans son jeu maintenant mais la source s’est tarie.

 

Quelqu’un cette saison nous a-t-il donné de meilleures moyennes que Jae-Ho ? Cet élégant joueur coréen  a élevé son jeu déjà merveilleux vers de nouveaux sommets en 2019. Sa moyenne était supérieure à 2,600 au Survival de Seoul, encore un 2,600 à la LG U+ Cup, proche du record du monde à chaque fois. Et il n’a remporté aucun de ces deux événements.

 

Existe-t-il performer plus consistant que Marco Zanetti sur le circuit ? Peut-on imputer un « jour sans » à ses états de service ? L’Italien arrive toujours avec les meilleures dispositions. A Sharm El Sheikh, il avait trois matchs à plus de 3,000 en poche avant même la dernière journée. Je parie sur lui pour atteindre au moins les quarts de finale de N’IMPORTE QUEL événement majeur. Et pourtant sa dernière victoire en World Cup remonte à 2014 !

 

Juste trois exemples de joueurs qui sont au sommet de leur art mais bien incapables de le dominer. Y a-t-il une exception ? Non. Même Caudron et Jaspers ne sont pas à l’abri des constantes attaques de talentueux outsiders venant de Corée du Sud, du Vietnam et de Turquie (Et de Grèce, de France et d’Espagne). Frédéric a remporté l’un des 5 tournois de la PBA mais a été éliminé de manière inattendue et prématurée sur les autres. Jaspers a un parcours similaire en 2019 : il perd son titre mondial, gagne une World Cup mais n’a pas dépassé les quarts de finale sur les 5 restantes (Au moment où j’écris, il est encore en course sur la 7ème et dernière World Cup en Egypte).

 

Ce que nous avons, c’est le chaos et ça peut être drôle. Mais cela peut aussi obscurcir la hiérarchie, le classement ELO du 3 Bandes. A la fin de la journée, nous voulons savoir qui est le meilleur. Un peu de chance par-ci, par-là, les roulements des billes sont devenus trop importants. Les distances courtes favorisent les moins forts, les distances longues bénéficient aux plus forts. C’est pourquoi j’applaudis les changements à venir : matchs en 50 points en World Cup et en championnat du monde à partir des phases à élimination directe. Ces 10 points supplémentaires semblent bien peu de choses (n’oubliez pas, ça fait 20% de plus) mais ça favorisera les plus forts et ça servira de test à ceux qui veulent grossir leur rangs. Et ça donnera de meilleures chances de marquer de (très) grosses séries. Ne sommes-nous pas en attente d’être les témoins d’une série de 29 ?

 

Cette chronique sera ma dernière pendant un temps, je vais faire une pause et recharger les batteries puis travailler sur un deuxième livre. Six mois, peut-être douze. D’ici là, je dis : merci pour les nombreux emails amicaux, pour les bons commentaires et questions intéressantes que j’ai reçus depuis 2015. Quel merveilleux sport nous avons et que de personnes formidables y sont associées.

 

 

(Traduction de l’article en langue anglaise de Bert van Manen)

Commentaires