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Dani Sanchez Champion du monde 2016

20/11/2016

Publié par jérémie picart

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© Ton Smilde
Dani Sanchez, 4 fois Champion du monde, seul poursuivant de Torbjörn Blomdahl avec 5 couronnes

Devant plus de 800 spectateurs réunis au Palais des Congrès de Bordeaux ce samedi, Dani Sanchez devient Champion du monde pour la 4ème fois de sa carrière. A 42 ans, l’expérience, la combativité et la technique lui ont permis de surmonter l’adversité notamment en finale face au jeune Champion d’Asie de 24 ans, Haeng-Jik kim : 40 à 37 en 19 reprises.

Comme l’an dernier avec la finale entre Torbjörn Blomdahl et Dong Koong Kang, cette 69ème édition du championnat du monde se termine par un face-à-face entre l’Europe et l’Asie et comme l’an dernier, l’Europe sort vainqueur de ce duel mais que la marge est mince !

L’Espagnol s’installe en tête de la finale à partir de la 5ème reprise puis prend la pause à 20 à 15 en 10 reprises. Puis Sanchez met la pression en marquant 7 et 3 aux 11ème et 12ème reprises pour mener 30 à 19 en 12 reprises (plus gros écart du match)… on se dit alors que le Coréen aura du mal à revenir dans le match.

A ce moment là, on n’a pas le sentiment que ça joue si bien que ça notamment pour Haeng-Jik Kim mais il est pourtant à 1,800 et Sanchez à 2,500 ! En plus du titre de Champion du monde, le record du monde de moyenne générale de Blomdahl datant de 1997 (2,016) peut être battu, Sanchez ayant besoin de 17 reprises pour le battre et Kim de 21 reprises mais seuls les statisticiens pensent à ce genre de considérations et les finalistes ne pensent bien évidemment qu'à la gagne...

Puis Kim enchaine 4, 2, 6 et 3 pour atteindre 34 en 16 alors que Sanchez est à 36. Tout est redevenu possible et la fin de match devient palpitante. L’Espagnol finira à la 19ème reprise et Kim ne fera que 3 points sur la reprise égalisatrice sur les 6 requis : 40 à 37 au final sous un tonnerre d’applaudissements. Dani Sanchez est ému, s’accroupit et se tient la tête de la main droite. L’exploit est énorme et il n’est plus qu’à une longueur de Blomdahl quintuple Champion du monde.

                               

                                                  Le plus fort n'est pas forcément le plus grand

Dani Sanchez : « C’est impossible de comparer ces quatre titres, j’étais au meilleur de ma forme à Lugo en 2005 devant mon public et à Sluiskil en 2010, j’ai réussi à remonter un handicap de deux sets. Ici à Bordeaux, c’était un rude combat et une victoire sur moi-même. Je ne suis pas qu’un joueur de billard, je suis aussi un businessman. C’est dur à croire mais je trouve rarement des instants pour m’entrainer. Ca me rend fou de joie d’avoir gagné ici, je suis 3ème mondial, que c’est bon ! »

                               

                                      Le gerbage 2015 de Blomdahl meilleur que le 2016 de Sanchez

Et que d’embûches pour l’Espagnol dans cette quête. D’abord avec Pierre Soumagne, seul joueur à boucler la distance complète avant lui. Il trouve alors les ressources nécessaires pour marquer les deux points manquants et se qualifier aux dépens du Français puis ensuite en demi-finale contre Eddy Leppens ! Le Belge part mieux que Sanchez avec 30 à 21 à la 16ème puis 39 à 32 à la 23ème. Leppens ratera deux fois pour un et,  à la 24ème reprise, Dani Sanchez réussira à sortir une série arrêtée de 8 pour coiffer Leppens sur le poteau.

                               

                                      Eddy Leppens après sa défaite d'un point contre Dani Sanchez

Cette rencontre est l’une de celles dont on se souviendra longtemps notamment du premier point de cette série extraordinaire, ce bande-avant maximum d’effet gigantesque grande-grande-petite d’une pureté diabolique, un vrai petit bijou. Le dernier point est aussi un modèle du genre, plus classique, donné avec la force adéquate pour parvenir à mourir sur la dernière bille et donner des frissons aux spectateurs présents…

L’autre demi-finale entre Semih Sayginer et Haeng-Jik Kim est à sens unique, le Turc impuissant devant l’excellence et la vista du Coréen pour lequel tout sourit. A l’inverse, Sayginer manque de réussite et cède lourdement 18 à 40 en 16 reprises.

                                

                                                        Le Prince turc Semih Sayginer en action

Semih Sayginer : « Dès le départ, j’ai senti que ce ne serait pas pour moi. Il jouait bien et en tirait le profit maximum. Mais je suis ravi de ma performance ici, j’ai montré que j’étais de retour et que je pouvais rivaliser avec les meilleurs. »

Haeng-Jik Kim est, lui aussi, incroyable à seulement 24 ans et 215 jours environ. Il n’aurait pas été le plus jeune Champion du monde à quelques jours près puisque Blomdahl au Caire en 1987 avait gagné à 24 ans et environ 195 jours et Dani Sanchez à Rezé avait 24 ans et 210 jours environ.

Et même si l’on trouve que le jeu des Coréens est relativement stéréotypé voire aseptisé et moins créatif que nos meilleurs Européens, tout ce que fait Haeng-Jik Kim est magnifique dans l’exécution. Comme dirait Kurt Ceulemans, présentateur émérite de cette édition 2016, Haeng-Jik Kim incarne le futur du 3 Bandes. Quand on pense à son AVC en 2013 à seulement 21 ans ! C’est en tous points remarquable d’en être là aujourd’hui.

                               

                                                                         Haeng-Jik Kim

Haeng-Jik Kim : « J’espérais passer les qualifications mais je ne m’imaginais pas atteindre la finale surtout pour mon premier championnat du monde senior. »

Semih Sayginer garde la meilleure particulière du championnat avec 4,000, Eddy Leppens la meilleure série avec 18 face à Dick Jaspers et Marco Zanetti, 5ème, la meilleure générale avec 2,135. L’Italien a joué un billard extraordinaire enchainant deux parties en 14 et 11 reprises, c’est un expressif qui vit son match, qui extériorise ses émotions, qui soulève les foules et favorise donc le spectacle.

Les moyennes sont faramineuses : Sanchez à 1,983, Haeng-Jik Kim à 2,043, Semih Sayginer à 1,618, Eddy Leppens à 1,792, Marco Zanetti à 2,135… Dick Jaspers, 9ème, à 1,964.

                               

                                                                       Le corps arbitral

La bonne surprise pour la France, cette 7ème place de Jérôme Barbeillon tombeur d’Erick Tellez, de Frédéric Caudron et d’Huberney Catano. La sérénité d’attendre un bébé les jours prochains, les progrès réalisés, la confiance accumulée ces derniers mois bref un ensemble propice à soulever des montagnes. C’est ce qu’il a fait cette semaine.

                               

                                                     Jérôme Barbeillon dans le Top 30 mondial

Il y a aussi la frustation pour Jérémy Bury qui avait fait, semble-t-il, tout ce qu’il fallait pour se qualifier. Mais il est tombé sur Eddy Leppens, monumental dans son jeu de replacement et très fort, cette fois, face à la pression qui, en égalisant sur 7, élimine le numéro 1 français.

Pierre Soumagne a été incroyable contre le futur Champion du monde Dani Sanchez et sa performance fait partie des trois ou quatre matchs qui feront l’histoire du championnat du monde de  Bordeaux 2016.

Marc Boingnères a aussi amplement répondu aux attentes qu’on plaçait en lui ne cédant que contre le futur vice-Champion du monde coréen.

Pour Jean-Christophe Roux et Cédric Melnytschenko, le constat n’est pas le même que pour les quatre Français cités précédemment, ils n’ont pas réussi à s’élever à la hauteur de l’événement.

Bordeaux tire donc sa révérence après deux années et deux championnats extraordinaires grâce à la volonté de deux hommes : Xavier Carrer, directeur de Kozoom international, et Bernard Baudoin.

                               

                                    Dani Sanchez, Xavier Carrer, Bernard Baudoin et Semih Sayginer

Que peut-on leur dire de plus qu’un énorme Merci pour ces deux championnats du monde organisés de main de maître jusque dans les moindres détails.

Un lieu idéal, le somptueux Palais des Congrès de Bordeaux, une ville récompensée ces deux dernières années comme LA meilleure destination touristique européenne, le savoir-faire technique de Kozoom et la scénographie proposée entre les séances de jeu, une salle de jeu ou plutôt un écrin de luxe abritant quatre tables Gabriels lumineuses et parfaites pour la performance, des loges VIP jamais vues, des animations entre les matchs dans le hall d’accueil, des guides personnels gratuits pour visiter la ville, des sorties offertes dans les plus grands châteaux du Bordelais, les navettes à disposition, le repas de clôture majestueux, un  théâtre à 50 mètres, le Casino à 30 mètres, une allée californienne de 100 mètres bordée de palmiers et aboutissant à la station de tramway reliant le centre-ville situé en 15 minutes… j’en passe et des meilleures !!!

Rien n’avait été laissé au hasard, les talents d’organisation de Kozoom et son expertise ont fait des heureux parmi les joueurs qui n’ont certainement jamais été aussi chouchoutés qu’à Bordeaux au point de vouloir en faire l’endroit privilégié des championnats du monde dans le futur.

                               

                                                                          Xavier Carrer

Xavier Carrer : « Nous avions 4000 spectateurs l’an dernier, peut-être même 5000 cette année. C’était l’objectif principal de cette organisation. Nous avons créé une interaction entre les joueurs et les spectateurs, nous avons assisté à des matchs magnifiques avec des moments extrêmement forts et de l’émotion. C’est ce dont le billard a besoin et au moins, le marché du billard est désormais en mouvement. La prochaine étape sera d’impliquer les médias et de saisir chaque opportunité de se réunir comme nous l’avons fait ici à Bordeaux. Je suis heureux et satisfait de cette organisation. »

Mr Farouk Barki, Président de l’Union Mondiale de Billard : « Cette organisation de Kozoom a mis une pression terrible sur ceux qui vont suivre pour atteindre ce degré d’excellence. Du professionnalisme, le summum de la beauté pour les joueurs et les sponsors. Tout ce que je peux dire : Merci Kozoom ! Merci Bordeaux ! »

Le prochain championnat du monde devrait se dérouler à La Paz en Bolivie et Hurghada recevra le prochain championnat du monde Junior début décembre ainsi que la dernière World Cup de l’année, décisive pour l’élection du meilleur joueur du circuit 2016.

                               

                                                                    Raymond Ceulemans

Ranking mondial (Top 30) :

1) Frédéric Caudron 400 (+1)

2) Dick Jaspers 352 (+1)

3) Dani Sanchez 346 (+2)

4) Torbjörn Blomdahl 318 (-3)

5) Eddy Merckx 302 (-1)

6) Marco Zanetti 293 (-)

7) Nikos Polychronopoulos 279 (-)

8) Murat Naci Coklu 260 (+1)

9) Haeng Jik Kim 254 (+9)

10) Jérémy Bury 214 (-)

11) Jae Ho Cho 213 (-)

12) Sameh Sidhom 210 (-4)

13) Roland Forthomme 190 (+1)

14) Tayfun Tasdemir 181 (-2)

15) Tran Quyet Chien 178 (-)

16) Pedro Piedrabuena 173 (+1)

17) Jung Han Heo 163 (-1)

18) Semih Sayginer 155 (+8)

19) Eddy Leppens 145 (+10)

20) Lütfi Cenet 143 (-1)

21) Nguyen Quoc Nguyen 141 (-)

22) Sung Won Choï 125 (-2)

23) Dong Koong Kang 124 (-10)

24) Ma Minh Cam 123 (+6)

25) Choong Bok Lee 118 (-2)

26) Hugo Patino 118 (-1)

27) Riad Nady 110 (-3)

28) Javier Palazon 110 (+3)

29) Cho Chi Yeon 105 (-2)

30) Jérôme Barbeillon 103 (+18)

                                

                                                                        Morgan Delame

                                

                                                              La photographe coréenne Yeoni

                                

                                                                         Xavier Buttner

                                

                                                                Le cameraman coréen Song

                                

                                      Stéphane Cohen et Laurent Boutet, chef d'orchestre de Kozoom

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