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Emotions partagées après le lancement de la PBA

12/06/2019

Publié par jérémie picart

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© © Kozoom

Peu importe que vous soyez un fan ou un sceptique, vous deviez simplement regarder le premier tournoi organisé par la PBA. Quelques unes de mes connaissances avaient déjà un avis bien tranché : ce sera formidable, et quiconque ne serait pas de cet avis ne serait qu’un stupide dinosaure. J’avais aussi des amis qui éprouvaient de la haine pour la PBA et qui cherchaient les raisons pour lesquelles cette entreprise coréenne était vouée à l’échec. Difficile de trouver une personne patiente qui disait : « Attendons et voyons. »

 

Au cours de ces derniers mois, la pluaprt d'entre nous ont été obligés de prendre parti et il y a eu une guerre de mots sur les médias et réseaux sociaux. Une poignée de personnes m’ont descendu sur Facebook car je n’étais pas assez pro-PBA. Cette stupidité ne m’a pas empêché de dormir mais c’est un signe que les choses sont devenues incontrôlables.

 

Alors comment s’est passé ce premier événement ? Permettez-moi d’aborder quelques points peu importants avant de passer à la substance. Parmi les choses nouvelles :

 

Les Pom Pom Girls dansant entre chaque set ? Je m’en fous vraiment. Valeur ajoutée pour le billard ? Non.

 

Le code vestimentaire décontracté avec des baskets, des polos et des pantalons de golfeur de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Ça me va. Nous avons l’air, depuis des décennies, d’être vêtus à l’ancienne et nos vêtements sont devenus un obstacle pour attirer les jeunes. Si nous pouvons paraître une vingtaine d’années de moins en ôtant le noeud pap’, c’est un sacrifice acceptable. Valeur ajoutée pour le billard ? Oui.

 

Un roulement de tambour après chaque point réussi ? Je détestais ça. Laissez le public décider quels points leur plaisent et méritent être récompensés par des bruits ou applaudissements. Les joueurs de billard sont des sportifs, pas des humoristes. Valeur ajoutée pour le billard ? Non.

 

Le nouveau tirage à la bande ? Au lieu de deux allers simples, ils en font trois. Je n’ai aucune idée de l’intention envisagée. Si quelque chose n’est pas cassé alors inutile de le réparer. Valeur ajoutée pour le billard ? Non.

 

Passons à des choses plus sérieuses : la formule de jeu. Il y a bien sûr une raison pour laquelle l’UMB a abandonné le système par sets en 2013 et cette raison est la planification de matchs. Si un joueur rapide bat un joueur rapide 3/0 et que sur la table adjacente, un joueur lent bat un joueur lent 3/2 avec 11/9 au dernier set alors vous obtenez une différence de durée de match de deux heures. Ce 5ème set réduit à 11 points ne suffit pas à harmoniser les durées de match. Ce n’est pas une innovation, c’est un retour en arrière.

 

Ensuite, il y a cette nouvelle routine de position des billes. Neuf emplacements sont désignés sur la table, trois pour chaque bille. Les cartes sont tirées au sort par le compétiteur pour déterminer l’emplacement de départ des trois billes occasionnant des positions faciles ou difficiles. En conséquence, vous ne pouvez plus comparer les moyennes des joueurs lors d’un tournoi car l’un aurait pu obtenir des positions faciles tout le temps et un autre que des positions difficiles. Valeur ajoutée pour le billard ? Je ne le vois pas.

 

Le doublement des points en cas de bande avant. Difficile. D’un côté, cela détruit toutes les comparaisons possibles avec les séries élevées, avec les moyennes au format traditionnel et cela m’attriste profondément. D’autre part, cela incite les joueurs à prendre le risque d’un bande avant sur une position extrêmement difficile et par conséquent de ne plus défendre. C’est une innovation avec du plus et du moins selon moi. Cela augmente artificiellement les moyennes, environ 6%, c’est considérable.

 

Le flux sur Youtube était excellent sur mon PC mais d’autres navigateurs/fournisseurs d’accès peuvent avoir connu des résultats différents. Dommage qu’il n’y ait aucun moyen de désactiver les commentaires coréens sans perdre l’ambiance de la salle. La section de discussion (chat) était évidemment inutile pour les Européens. J’ai aimé les replays sous différents angles. Valeur ajoutée pour le billard ? Oui.

 

La PBA a encore des progrès à faire pour contenter son auditoire non-coréen. Leur site web actuel est un cauchemar, les résult ans et la programmation sont difficiles à trouver, nous ne pouvons pas lire les noms des joueurs en coréen et ils ont réussi à ne pas communiquer du tout les moyennes de chaque match. J’ai parlé à un responsable de la PBA qui a promis que ces problèmes seront résolus lors de la deuxième organisation. Au final, vous avez l’impression que toute cette organisation est composée de Coréens et destinée aux Coréens avec le visage de Fred sur le panneau d’affichage pour légitimer les ambitions globales.

 

En conclusion, comment comparer cet événements aux World Cups actuelles ? En terme de dotations, cela correspond à peu près aux Survivals de l’UMB/Kozoom et plus élevées qu’une World Cup. Un magnifique vainqueur : Filippos Kasidokostas, du très beau jeu de Pedro Piedrabuena et deux révélations coréennes : le finaliste Kang Min Gu et le médaillé de bronze Oh Jung Uk (2,073 de générale !). Cela rend-il cette épreuve comparable à une World Cup ? Pas du tout. La moyenne du Top 32 est de 1,485 avec l’avantage des deux points par bande avant ce qui signifie environ 1,400 au mieux. Vous devez revenir à 20 World Cups en arrière pour trouver une telle marque, celle de Luxor 2016. Un océan avec le rythme des dernières éditions de World Cup qui s’échelonnent de 1,620 à 1,785.

 

Et dois-je le mentionner ? Tout ce que vous pouvez gagner avec la PBA est de l’argent. Pour certains, cela suffit. D’autres diront « Je veux me battre pour le titre mondial ». Le seul endroit pour cela, au sein de l’UMB.

 

Le plateau de la PBA, malgré tous les talents coréens, est au deuxième rang. Cela peut développer et attirer davantage de joueurs européens de premier plan… ou pas; je n’ai pas de boule de cristal. Ma conclusion pour l’instant ? A l’heure actuelle, on ne sait pas trop à quoi s’en tenir avec la PBA, elle prend ses marques en pariant sur l’avenir. Soit ils deviennent encore plus ambitieux qu’ils ne l’ont été jusqu’à présent, deviennent une organisation mondiale, concluent un accord avec l’UMB/Kozoom, organisent des événements sur tous les continents et développent CONJOINTEMENT le circuit mondial ou alors ils demeurent coréens et s’en contentent. La première voie nécessitera des investissements majeurs et des négociations intensives; c’est une montagne à gravir. La deuxième option est facile mais je peux voir les intérêts européens et américains s’estomper rapidement dans ce scénario.

 

(Traduction de l'article de Bert Van Manen en langue anglaise)

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