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Gwendal Maréchal : "Nous devons promouvoir notre sport à travers le monde"

16/02/2021

Publié par jérémie picart

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© © Ton Smilde
Gwendal Maréchal à l'occasion du Duke Challenge cette année

La progression des jeunes talents internationaux du 3 Bandes s’est forcément ralentie durant les douze derniers mois en raison de la crise sanitaire. Le dernier championnat du monde junior de Valence 2019 a été remporté par le surdoué coréen Myung-Woo Cho pour sa dernière année de junior, trois Coréens figuraient sur le podium. Le prochain championnat du monde qui devait se dérouler aux Pays-Bas a été reporté et n’aura certainement pas lieu.

 

Était-ce vraiment une année de stagnation, d'attente désespérée précédant un nouveau départ ? Comment les jeunes joueurs font-ils face à la crise pendant cette période importante de leur début de carrière ? Kozoom, par l'intermédiaire de son journaliste Frits Bakker, se penche sur eux et entame une série d'entretiens avec de jeunes joueurs de billard : sur la crise, leur avenir, les conditions dans leur pays et la vie sans compétitions. Aujourd'hui,  deuxième partie consacrée au Français Gwendal Maréchal.

 

Nom : Gwendal Maréchal

Âge : 23 ans

Lieu de résidence : Vannes pour mes études

Relation : petite amie

Club de billard : Billard de Lorient et Kozoom Andernos

Parrainage : Longoni

Hobby : Ce que j'aime le plus, c'est évidemment de m'entraîner et de regarder le billard. Non seulement le 3 Bandes mais aussi le snooker. J'aime regarder des films et des séries, je lis quelques livres, de genres très divers, des romans d'histoire aux bandes dessinées de Batman.

 

 

Kozoom/Frits Bakker : Comment faites-vous face cette année à la crise qui domine le monde ?

 

Gwendal Maréchal : Depuis un an, nous vivons dans un monde qui semble être au point mort mais bien sûr la santé est la priorité. Pour ma part, lors du premier confinement, je n'ai pas joué au billard pendant plus de 2 mois car j'étais en période d'examen, donc j'avais des choses à faire. Je suis étudiant en licence d'économie et je suis maintenant en troisième année. Le premier confinement terminé, j'ai recommencé à jouer et à m'entraîner au billard même si nous n'avions pas beaucoup de compétitions en perspective. Maintenant, je m'entraîne toujours pour améliorer mon jeu et pour être prêt en vue des futures compétitions, j'espère qu'il y en aura très bientôt. Et je pense que c'est possible s'il y a un effort collectif. Les joueurs ont besoin de compétitions, le public en a besoin et notre sport aussi.

 

Kozoom/FB : Est-ce une période d'arrêt et de stagnation dans votre jeune carrière où le développement et une progression rapides sont si importants ?

 

Gwendal Maréchal : Oui, ce temps de pause est un peu trop long et il a commencé dans une bonne période pour moi. Je commençais à bien jouer au niveau international, j'étais de plus en plus présent dans les principaux tournois dont les World Cups, mes moyennes augmentaient de plus en plus. Je m'entraîne au Billard Club de Lorient depuis mes débuts, il y a 11 ans. Mais maintenant, je joue aussi pour le club d'Andernos depuis deux ans. Je suis très heureux de faire partie de ce club, qui est une sorte de famille. C'est une grande chance pour moi. Avant cette longue escale, j'avais l'ambition de participer à davantage d'événements internationaux et de World Cups notamment celles de Corée et du Vietnam. J’aurais pu montrer mon potentiel sur la scène internationale. J'ai perdu du temps mais je continuerai dès que nous pourrons redémarrer.

 

Kozoom/FB : Quelle est la situation actuelle dans votre ville et votre pays concernant la Covid ?

Gwendal Maréchal : En France, il y a un couvre-feu de 18h à 6h du matin, la situation est stable. J'espère qu'elle est sous contrôle et qu'elle le restera. Le virus est dans ma région mais il n'y a jamais eu une forte expansion, il ne doit pas aimer l'air iodé des côtes bretonnes. Mais cela nous a appris que le virus et ses variants sont assez imprévisibles et qu'une augmentation des cas reste possible. Nous devons donc rester vigilants. Nous devons tous participer à l'effort collectif pour sortir le plus rapidement possible de cette période sombre.

 

Kozoom/FB : Quelles sont vos conditions de formation ? Combien de temps pouvez-vous vous entraîner chaque jour ou chaque semaine ?


Gwendal Maréchal : J'ai la chance de pouvoir m'entraîner quand je veux grâce à mon statut d'athlète de haut niveau. J'habite à Vannes mais je pratique à Lorient qui est à 45 minutes en voiture, donc je peux m'entraîner le week-end et aussi le soir quand c'est possible. Je pense donc que je peux atteindre 10/12 heures d'entraînement par semaine. Je peux faire face à cela, ce n'est pas un problème. Je l'ai dit lors de la dernière interview au Duke Challenge, je m'entraîne moins, peut-être, mais il est certain que je m'entraîne mieux. Plus de temps pour réfléchir à mes faiblesses et à la façon dont je peux améliorer certains aspects techniques et stratégiques de mon jeu par exemple. Et je m'entraîne aussi sur l'aspect psychologique, comme ma concentration, parce que je pense que je peux m'améliorer de cette façon. Et que cela aura un grand impact sur mes performances. Cela a déjà commencé à donner de bons résultats en début de saison lors du premier tournoi national français que j'ai gagné avec une bonne moyenne, 1,740. J'espère que cela continuera à me rapporter de bons résultats.

 

                                  

 

Kozoom/FB : A quoi ressemble votre vie sans championnats, tournois et compétitions ?


Gwendal Maréchal : La vie sans compétitions, sans voyages et sans rencontrer des gens qui aiment le billard comme moi, ça n'a pas le même goût bien sûr. Mais il faut faire avec. Personnellement, j'essaie juste de retenir le côté positif, j'ai plus de temps pour mes études, plus de temps pour voir ma famille et mes amis. Nous devons être optimistes et préparer de nouveaux projets lorsque la crise sera passée. Mais comme tout le monde, j'ai hâte de reprendre un rythme de compétitions plus important, de revoir mes amis du monde entier, surtout en France et aussi en Espagne, à Gandia, le club où je joue pour la ligue espagnole.

 

Kozoom/FB : Que fait votre pays ou votre fédération pour développer les carrières des jeunes talents ?


Gwendal : Tout d'abord, la fédération française nous apporte une aide financière, à nous, les jeunes joueurs du collectif français. Lorsque nous nous rendons aux compétitions nationales et à certaines World Cups, nous avons la chance de pouvoir en bénéficier. Nous nous regroupons tous lors de stages, le plus souvent en été, pour avoir la possibilité de jouer et de progresser ensemble. Nous avons aussi la chance d’avoir à disposition un entraîneur mental, l'aspect psychologique est souvent mis de côté pendant l'entraînement alors qu’il est essentiel. Le ministère nous accorde pour sa part le statut d'athlète de haut niveau, ou d'espoir de haut niveau pour certains, ce qui nous permet de concilier au mieux études et progression au billard. Pour ma part, j'ai de bonnes relations avec la fédération, en particulier avec Louis Edelin, notre entraîneur national, qui nous apporte beaucoup grâce à sa grande expérience. Lorsque les compétitions reprendront et que j'envisagerai de participer à de nombreux autres tournois internationaux, je suis sûr que la fédération m'aidera du mieux qu'elle peut.

 

Kozoom/FB : Comment voyez-vous votre avenir en tant que sportif et éventuellement en tant que joueur de billard professionnel ?

 

Gwendal Maréchal : J'espère que les possibilités de professionnalisation seront de plus en plus importantes avec le temps. Les jeunes veulent pouvoir vivre de leur passion et être capables de promouvoir notre sport dans le monde entier, comme l'ont fait et continuent de le faire les joueurs cinquantenaires que sont Zanetti, Sayginer et Jaspers (pour n'en citer que quelques-uns). Dans dix ans, le paysage du billard sera différent de ce qu'il est aujourd'hui. De nouveaux joueurs apparaîtront sur les différents podiums internationaux. Les jeunes joueurs font preuve de beaucoup d'ambition. Alors, en tant que joueur professionnel, je me dis : pourquoi pas moi ? J'ai déjà prouvé sur la scène internationale ce dont je suis capable. Et j'essaie de continuer. Je sais qu'il y a encore un long chemin à parcourir pour arriver au sommet mais je suis prêt à faire beaucoup pour cela. J'ai la chance d'être bien entouré, notamment par Bernard Baudoin à Andernos, qui m'aide beaucoup et qui aide énormément le monde du billard en général. Je suis également bien entouré par Pierluigi Longoni et tout le personnel de Longoni. Un grand merci à eux. Je serais ouvert à d'autres sponsors qui veulent croire en moi et investir en moi à l'avenir.

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