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Interview Dick Jaspers

20/11/2014

Publié par jérémie picart

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© Harry van Nijlen / Kozoom
Dick Jaspers : "Je donnerai le meilleur de moi-même."

Dick Jaspers, joueur incontournable du Top mondial depuis de nombreuses années, est celui qui aura marqué le plus de son empreinte le Crystal Kelly avec des moyennes vertigineuses bien souvent. L’histoire de l’Agipi Billard Masters est également indissociable du meilleur joueur néerlandais de tous les temps.

Le triple Champion du monde a remporté huit des dix-huit éditions du Crystal Kelly et deux Agipi Masters. Il sera à Lausanne aujourd’hui pour y disputer le tournoi suisse puis s’envolera pour Seoul avant de rejoindre Hurghada début décembre.

Le tournoi de Lausanne est une excellente préparation en vue du championnat du monde de Seoul.

« Le championnat du monde est un moment magique pour moi. »

Dick Jaspers n’est pas du genre à se plaindre de ce programme chargé à venir.

« Nous venons d’avoir trois semaines plutôt calmes. » dit-il.

« Je m’entraine toujours pendant les périodes relativement tranquilles du calendrier. C’est une obligation afin de rester performant face aux meilleurs. Je pense que la plupart des joueurs du Top 10 passent plusieurs heures par jour sur la table. »

Kozoom a rencontré le triple Champion du monde néerlandais, vainqueur de la World Cup de Porto en septembre dernier, en route vers ses trois challenges restant de l’année 2014.

 

Kozoom/Frits Bakker : Votre niveau de jeu est très élevé depuis quelques mois maintenant qu’il s’agisse du championnat par équipe ou des Grand Prix. Etes-vous surpris vous-même après une longue période sans titre majeur décroché ?

Dick Jaspers : C’est l’une de mes caractéristiques, un niveau de jeu relativement constant et assez élevé. J’aime être performant en ligue mais je préfèrerais l’être aussi lors des rendez-vous individuels majeurs. Plus particulièrement au championnat du monde, événement phare de la saison sportive. C’est là que vous vous faites un nom. C’est ce que les gens retiennent. C’est Jaspers, disent-ils, le triple Champion du monde. Une victoire en World Cup n’a pas le même retentissement. Beaucoup d’excellents joueurs n’ont pas de titre mondial individuel, ils ne savent pas ce que cela procure. »

 

Kozoom/FB : Le championnat par équipe est plus routinier, un moyen de vivre. Est-ce comme cela que vous le percevez ?

DJ : C’est une bonne chose que d’avoir ces rencontres, que des sponsors rendent cela possible. Cela nous permet d’être des joueurs professionnels. Je pense que la ligue est idéale pour parfaire notre jeu et je me donne à 100% à chaque match. Les records établis en ligue, c’est très bien mais rien ne vaut un championnat du monde.

 

Kozoom/FB : Quel sentiment avez-vous ressenti après Porto ? Etait-ce normal de s’y imposer, une confirmation qu’il fallait toujours compter sur vous après une période moins prolifique ?

DJ : Je réagis toujours de façon mesurée mais je sautais de joie intérieurement. C’était aussi une sorte de délivrance bien que je n’aie jamais douté de moi. On a besoin d’un peu de chance parfois pour gagner. Mes deux dernières victoires contre le Vietnamien et contre Roland Forthomme auraient pu basculer dans le sens inverse. J’étais affuté, j’ai bien géré la pression et j’ai eu ma part de chance. Ce n’était pas un fardeau, mon jeu et mon attitude ont très peu variés durant ces années sans titre majeur. Je me sens bien. J’ai apprécié ce succès à la maison ensuite. Puis je suis revenu à la réalité en me disant, comme un bon Néerlandais, allez au boulot ! J’ai besoin de cela, de m’entrainer beaucoup.

 

Kozoom/FB : Avez-vous cherché une explication à cette période de disette ? Comme Marco Zanetti ces derniers temps après une période euphorique.

DJ : Cela pourrait être un moment de saturation comme ce que vit Marco en ce moment. Nous sommes tous sur un fil duquel nous pouvons tomber à tout instant. Frédéric Caudron et Torbjörn Blomdahl gagnent plus que les autres alors nous devons travailler plus dur encore, moi, Zanetti, Sanchez, Merckx… Nous devons gagner les matchs puis refaire le plein d’énergie pour le suivant. Caudron et Blomdahl parviennent à la faire mieux que nous, leur confiance en eux est meilleure que la nôtre. A partir du moment où ils ressentent bien la table, ils prennent le dessus sur leurs adversaires et jouent à un niveau très élevé.

 

Kozoom/FB : Le niveau mondial ne cesse de grimper, comment expliquer vous cela ?

DJ : C’est étrange car les rencontres se jouent en 40 points maintenant et que nous avons moins de temps pour jouer les coups. Si vous ne vous sentez pas bien à la table alors vous êtes vulnérable. Caudron et Blomdahl en souffrent moins là aussi. Et le niveau général ? Oui, il y a beaucoup plus de très bons joueurs qu’auparavant. C’est une sorte de révolution. Huit ou neuf joueurs du Top 10 s’entrainent à longueur de journée, ce n’était pas comme ça avant.

 

Kozoom/FB : Ces histoires en provenance d’Asie comme quoi les joueurs joueraient huit à neuf heures par jour, est-ce là le secret ? Avec les autres joueurs européens, ne vous-êtes vous pas dit qu’il fallait ne pas se laisser faire par les Asiatiques ?

DJ : Oui, c’est une explication. Les Asiatiques sont entiers, disciplinés et tous engagés à fond. Ils ont la capacité de s’entrainer des heures durant. Ils peuvent être durs envers eux-mêmes. Nous sommes des guerriers nous aussi, on peut se donner de la peine à l’ouvrage et travailler notre tactique. Et nous réalisons bien qui sont nos adversaires. Cela nous motive à donner le meilleur de nous-mêmes et rester au Top.

                               

 

Kozoom/FB : Ces huit heures quotidiennes, vous y croyez ? Peut-on faire ça ?

DJ : Je ne le pense pas même si je pratique énormément. On a aussi besoin de repos pour se sentir bien dans sa peau, pour être en confiance.

 

Kozoom/FB : Les années passent et la génération que vous incarnez avec Blomdahl et Zanetti est toujours bien présente. Quelles sont vos ambitions maintenant ?

DJ : Notre carrière touche plutôt à sa fin, j’en suis conscient. Il y aura un moment où la flamme brillera moins fort. Nous le savons et nous voulons être performants tant qu’il en est encore temps. Je me sens toujours en pleine forme et plein de motivation. Je ne veux pas voir ça s’éteindre durant les années à venir et je souhaite saisir chaque opportunité de gagner.

 

Kozoom/FB : La magie du championnat du monde est proche. Bonne chance Dick.

DJ : Merci, je donnerai le meilleur de moi.

                               

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