Logonewstvcommunitystore

Game IconCarambole

Interview du Président de la FFB : "nous avons bien avancé"

21/09/2014

Publié par jérémie picart

commentlinktwitterfacebook
thumbnail
© © Olivier Lacroix
Le Président de la FFB en action lors d'un compétition de billard artistique

"En avant le Billard !", c'était le nom donné à son projet il y a un peu moins de deux ans lorsque Jean-Paul Sinanian a été élu à la Présidence de la Fédération française de billard. Qu'en est-il aujourd'hui ? Où en est le projet de développement de la FFB ? Avec le franc-parler qui le caractérise, le Président de la FFB nous a accordé deux heures d'entrevue. En voici l'essentiel :

 

Jérémie Picart/Kozoom : Bonjour Monsieur le Président, bonjour Jean-Paul et merci de nous accorder cette interview garantie sans langue de bois !

Jean-Paul Sinanian : Bonjour Jérémie et merci à Kozoom de bien vouloir servir de relais et de vecteur de communication entre la FFB et les licenciés français ainsi que tous les passionnés de billard.

JP/Kozoom : Elu confortablement à la tête de la liste « en avant le billard » en décembre 2012 avec un comité directeur largement renouvelé, quel est votre état d'esprit et celui de votre équipe après ces vingt premiers mois de responsabilités ?

J-P.S : Sans vouloir paraitre auto-satisfait, je pense que nous avons bien avancé et que l'état de la planète billard trouvé en 2012 et celle d'aujourd'hui est nettement amélioré.

JP/Kozoom : Avant votre élection, on avait l'habitude de voir quelques ligues, et pas des moindres comme celle de l'Île-de-France, rejeter fréquemment les projets nationaux initiés par le comité directeur de la FFB. Il semble que le climat se soit apaisé à Lorient lors de la dernière Assemblée Générale, comment expliquez-vous cet apaisement ?

J-P.S : Il me semble que la première réussite de l'équipe élue en 2012 est d'avoir réussi à recréer le lien indispensable entre la fédération et les ligues. En allant à la rencontre des ligues par téléphone ou en me déplaçant chaque fois que possible, nous avons réussi à aplanir la plupart des difficultés, à lever les doutes et à prendre conscience de part et d'autre que la synergie et la collaboration pouvaient amener des progrès bien réels pour tous et surtout pour le billard. Les Ligues les plus réticentes ont elles aussi bien senti tous les avantages que l'on pouvait tirer de notre collaboration.

JP/Kozoom : Le "lien indispensable" ? C'est-à-dire que la nouvelle équipe est meilleure en "com" ?

J-P.S : Non, il y a eu un véritable effort de fait pour faire table rase des conflits de personnes, nous avons tous oublié nos égos respectifs et nous nous sommes mis au travail en acceptant de l'autre la remise en question. Il s'agit d'une discussion en transversalité. L'autoritarisme qui consistait à décréter et à demander aux autres d'exécuter n'a plus cours. Nous avançons dans le consensus.

JP/Kozoom : Alors quels sont, concrètement, les effets de cette méthode ?

J-P.S :Certaines ligues avaient des difficultés à passer le message, d'autres étaient en réelle difficulté. On s'aperçoit que par la concertation, on parvient ensemble à trouver des solutions. Pour un club qui a besoin d'un soutien pour démarrer une restructuration. Si une ligue a peur de se lancer dans la professionnalisation, la FFB peut se substituer à elle en tant qu'employeur pour mettre à disposition de celle-ci un agent de développement chargé d'organiser les écoles de billard dans les clubs, leur montrer qu'ils peuvent redémarrer à condition d'investir leur temps, leurs efforts dans les bonnes directions.

JP/Kozoom : Vous voulez vous inspirer des clubs qui marchent ?

J-P.S : Oui mais aussi s'appuyer sur des clubs qui ont des atouts parfois mal exploités pour les consolider, les relancer, leur donner envie de se remettre en mouvement.

JP/Kozoom : Donc la FFB va supporter financièrement les ligues pour qu'elles se professionnalisent, et ces agents iront sur le terrain apporter une aide concrète aux clubs ? C'est ça l'idée ?

J-P.S : Oui, c'est parti d'un constat simple. Par exemple, la ligue Languedoc Roussillon est en perte de vitesse, notamment côté Carambole. Un club est particulièrement démonstratif, celui du Cap d'Agde, le club du Président de la ligue Philippe Bermond. Une salle municipale mise à disposition gratuitement, climatisée, avec six billards, un parking sous le syndicat d'initiative de la ville. Club fermé, quasi désert hormis quelques habitués vieillissants. A côté de ça, la FFB est en contact avec un bon joueur de billard, chômeur en fin de droit de 55 ans, Masters à l'Artistique mais joueur de Libre et de 3 Bandes aussi, qui ne trouve pas de débouchés. La FFB va le prendre sous son aile, le former et lui faire un contrat « retour à l'emploi » de 20 heures par semaine pour un coût annuel d'environ 3 000 euros. Il sera à la disposition des 4 ou 5 clubs de la région qui le souhaiteront pour aider à les structurer, aider à les relancer. La FFB assure la gestion des demandes d'aides, les feuilles de paie qui effrayaient la ligue qui a du mal à gérer le quotidien.

JP/Kozoom : Effectivement, c'est du concret pour ceux qui depuis des années sortent le fameux refrain : "Pourquoi je paierai une licence puisque la Fédé ne fait rien pour nous"...

J-P.S : Reste à financer les frais de déplacements qui seront mutualisés entre la ligue et les clubs pour que, eux aussi, participent et pour revenir à ta question, oui en effet c'est concret. Autre exemple, la ligue du limousin, par son travail et ses contacts, avait la possibilité de faire venir en son sein 12 clubs de Blackball qui correspondraient à environ 200 licenciés. Pour les attirer il fallait une offre sportive alléchante et donc un système plus ou moins inspiré de celui de la Bretagne, un parc de billard permettant l'organisation de tournois. Pour acheter ce parc de billard, il faut de la trésorerie que la ligue et ses 250 licenciés n'avaient pas forcément. La FFB fera l'avance de cet argent, via une convention avec la ligue, avec un plan de remboursement sur 3 ans qui va lui permettre de quasi doubler ses effectifs dès l'an prochain.

JP/Kozoom : On dit que les ligues sont plus riches que la FFB, mais ce n'est pas toujours vrai... (sourire) Avec la crise économique, la FFB a-t-elle souffert d'une baisse de subventions ces dernières années ? Et que représente la part des subventions d'Etat sur le budget global de la Fédération ?

J-P.S : Certaines ligues sont plus riches, d'autres sont pauvres. Il s'agit de mutualiser les moyens pour essayer d'aider ceux qui en ont besoin, ceux qui sont méritants. Un exemple, la ligue de Picardie et le département de l'Aisne détiennent le record absolu des jeunes Cadets et Juniors au Carambole parce qu'ils ont très tôt compris l'intérêt de la formation, de l'accueil, des écoles de billard grâce à Patrick Dupont. Aujourd'hui ils sont en difficultés financières parce qu'ils doivent financer des déplacements nombreux en championnats nationaux et internationaux pour leurs jeunes. Il est normal de les aider. Même problématique à Ronchin avec les jeunes au Snooker qui finissent par leur coûter une fortune. Il y a là un paradoxe, une injustice que la FFB a le devoir d'amortir... Quant au budget de la FFB, il a baissé comme ceux de toutes les autres fédérations mais moins puisque le montant est plus faible. Depuis mon arrivée et grâce au côté structuré du projet fédéral, nous avons touché deux fois 122 000 euros, ce qui couvre environ 10 % du budget total.

JP/Kozoom : Honnêtement, c'est assez réconfortant de lire ces cas d'actions concrètes sur le terrain et de sentir que les clubs, les ligues et la direction nationale font corps pour avancer ensemble. Parmi les autres initiatives de la FFB, on peut voir sur la page d'accueil du site de la FFB une bannière « plate-forme de services aux clubs » qui renvoie vers un autre site, en quoi cela consiste ?

J-P.S : L'idée est de réunir sur une plateforme l'ensemble des moyens, des méthodes utilisées partout en France, qui ont marché pour relancer les clubs. Ce sont les fameuses "caisses à outils" indispensables à fournir aux dirigeants de clubs qui arrivent, ou qui décident de relancer, de renforcer leur club, de recruter, de faire venir de nouveaux publics etc. Ce travail aurait pris des années si nous n'avions pas utilisé un sous-traitant en la personne de l'association BEF avec qui nous avons passé une convention et qui nous a permis de gagner du temps. Nous nous sommes aussi dotés d'un puissant outil emailing pour aider les clubs à se faire connaître auprès de leur public.

JP/Kozoom : Ce sous-traitant a d'ailleurs été mis en cause dans nos forums par un internaute affirmant que cela coûterait une fortune... Info ou intox ?

J-P.S : Quand on va sur le site, on peut s'auto évaluer, savoir dans quel domaine on est bon, dans quel autre on peut s'améliorer. De là, on peut se situer entre club en développement, club en difficulté, club qui veut créer un événement et la fédération propose d'aider directement les clubs qui le demandent en les auditant et en les aidant concrètement à rentrer dans les clous. Le coût d'un service est tout relatif. La convention est signée pour quatre ans, renouvelable chaque année pour un coût d'environ 25000 euros annuels. Mais il y avait tout à faire et 2000 euros par mois pour travailler 8 heures par jour ne me parait pas être trop cher par rapport à la production de cet intervenant. Nous réfléchissons à faire évoluer notre collaboration. Si nous avions attendu de faire faire le même boulot par des bénévoles, cela aurait sans doute pris 10 ans. Et nous n'avions pas le temps d'attendre 10 ans. Je comprends que les bénévoles purs et durs puissent être heurtés mais ils ont toujours le rôle principal, la faculté de trancher, de sanctionner la politique ou non par leur vote et leur adhésion ou non. Il faut que nous trouvions le juste équilibre entre permanents salariés ou rémunérés et bénévoles. A l'ère de l'informatique et à la vitesse où les choses changent il faut que nous évoluions sinon nous serons vite dans la situation de la plupart de nos voisins européens..C'est dans le budget, ça a été validé par un vote du bureau puis du CD puis de l'AG...

JP/Kozoom : Ok, la réponse est claire et précise. Chacun appréciera la valeur de cet investissement.

J-P.S : 25 000 euros par an sur un budget global d'environ 1.2 million d'euros, cela ne me paraît pas irresponsable.

JP/Kozoom : Le 25 septembre prochain, une réunion se tiendra à Paris entre différents acteurs du monde du billard. Pour la première fois à ma connaissance, une réunion initiée par la FFB regroupera professionnels du secteur et bénévoles. Cela s'appelle la "filière billard", de quoi s'agit-il au juste ?

J-P.S : Suite à l'audit réalisé par la junior entreprise de l'EDHEC, il est ressorti que pour espérer accroître les revenus de la FFB et se positionner en terme d'image, vu la confidentialité de notre sport, vu l'image peu claire donnée par les joueurs et dirigeants eux-mêmes, on ne pouvait compter que sur la "filière billard". Il s'agit en gros de structurer, de réunir toux ceux qui ont peu ou prou besoin que le billard vive et surtout progresse, qu'il se développe. Parmi ces acteurs il y a les structures associatives évidemment que sont FFB, ligues et clubs mais aussi les joueurs professionnels ou semi pros, les enseignants et autres profs de billard, les mécènes, les fabricants de matériel, les médias dont le vôtre. A ma connaissance il n'a jamais été tenté de réunir autour d'une table tous ces intervenants pour essayer d'unir nos savoir-faire, nos forces en terme d'idées, de carnets d'adresses, nos moyens dans tous les domaines pour à la fois définir ensemble quelle est l'image que nous voulons donner et comment faire levier pour que le billard progresse. Rien n'est aujourd'hui fixé ni figé quant à la forme. Association ? Groupement d'intérêt ? Fondation ? Nous allons y réfléchir et tâcher de débroussailler le terrain en vue de creuser d'éventuelles fondations. Rien ne dit que nous réussirons mais nous allons essayer d'écouter les idées de chacun.

JP/Kozoom : Il est clair que si la FFB réussit à inverser la tendance à la baisse de la pratique, cela aura un effet positif pour le marché du billard et ceux qui en vivent...

J-P.S : Nous avons déjà stoppé la baisse de licenciés puisque, pour la première fois depuis dix ans, nous sommes à + 200 par rapport à l'an dernier.

JP/Kozoom : Côté sportif maintenant, j'ai appris récemment qu'Evian s'était portée candidate pour l'organisation des championnats de France Multidisciplines en 2015. Cette compétition mixera-t-elle Carambole, Américain, Pool et Snooker comme le projet initial ?

J-P.S : Ma volonté était, dès mon arrivée, de trouver le moyen de revenir à l'esprit initial des championnats regroupés. J'avais été profondément ému par la première édition de Castres avec 3 disciplines sur 4. Encore une fois tout cela n'aurait pas été possible sans BEF, Renaud Berrin et ses connaissances dans le domaine des villages de vacances. Sans lui et Marc Massé, nous serions passés à côté d'une telle opportunité. Ce qu'ils ont fait, des bénévoles peuvent le faire : se déplacer, contacter le village de vacances, aller voir le Palais des Congrès de la ville d'Evian, etc. Mais pourquoi n'avions-nous pas réussi avant ? Nous allons donc disposer gratuitement du Palais des Congrès d'Evian, salle climatisée avec tout ce qu'il faut pour un tel événement situé au bord du lac Léman avec, à quelques centaines de mètres, un village de vacances qui va nous offrir un hébergement tout confort et à un coût incomparable pour les joueurs, les arbitres les spectateurs. L'accessibilité même, si elle n'est pas comparable à Paris ou Lyon, sera relativement bonne avec Genève et son aéroport. L'objectif est de renouveler cette organisation et la consolider à Evian pour les trois années à venir. Les discussions sont en cours.

JP/Kozoom : Avec Castres 2010, Schiltigheim 2011, Ozoir-la-Ferrière 2012, Saint-Maur 2013 et Ronchin-Fâches 2014, le manque de constance dans la qualité d'organisation a en effet pu être constaté par les joueurs ces dernières années... Je me réjouis à l'idée de voir, pour la première fois, toutes les formes de billard évoluer dans un espace commun, c'est un sacré challenge j'imagine ! Décidément, vous n'avez que des bonnes nouvelles à nous annoncer, cela fait plaisir et je dois dire que votre discours est en décalage avec celui du Président de la CEB interviewé récemment par mon collègue Frits Bakker...

J-P.S : Il est vrai que la grande force de notre expérience française est due à la fois à la solidité de la structure fédérale et de l'organisation sportive en France. Elle parait lourde et rigide mais garantit la stabilité. Nous avons la chance d'avoir pu constituer une équipe et notamment un bureau qui se connait bien, qui discute, échange et évolue avec l'expérience. Mais surtout nous nous appuyons sur des permanents compétents et dévoués qui pallient nos carences, qu'elles soient en terme de disponibilité ou en terme de connaissance. Chacun dans l'équipe a son domaine de compétence mais chacun échange et tient les autres au courant. Le lien recréé avec les ligues et les clubs est aussi important. Concernant l'interview du Président Rittman, il est vrai que c'est inquiétant de ressentir son désarroi pour ne pas dire son découragement. Je mesure la difficulté d'interagir avec des fédérations. Mais il y a aussi et sans doute l'usure du pouvoir et du temps qui passe. Peut-être faudrait-il que nous échangions plus pour essayer de mettre au point un projet européen. Mais ce n'est pas simple même quand on a des moyens...

JP/Kozoom : Mis à part la présence de Jean-Pierre Guiraud à la direction sportive de la CEB, la France est aux "abonnés absents" dans les instances internationales. Cela ne fait toujours pas partie des prérogatives de la FFB que de s'occuper de ce qui se passe au delà de ses frontières ?

J-P.S : La France a eu quelques représentants au niveau des instances européennes et mondiales par le passé. Mais en France, nous sommes gênés par la barrière de la langue. Peu de Français maîtrisent bien l'anglais et l'allemand. Et un rôle international, s'il n'est pas seulement de prestige, demande de la disponibilité et il est difficile d'être sur tous les tableaux. Nous gardons tous le souvenir à Madrid du secrétaire sortant de l'UMB faisant ses excuses à l'assemblée avant de se retirer et de ne pas avoir pu, par manque de temps, travailler lors de son mandat. Quelquefois, il faut savoir faire des choix, hiérarchiser ses actions. Jean-Pierre Guiraud joue un rôle important en tant que responsable sportif de la CEB et ce n'est pas rien. Il y a aussi Geneviève Kercret et Louis Edelin, membres des commissions 5-Quilles et Jeunesse de la CEB. Sans parler de la présence de Maxime Cassis dans les instances internationales du Snooker... Bref, la France n'est pas « hors du coup » comme vous le dites.

JP/Kozoom : La semaine prochaine se tiendra le Congrès de l'UMB à Sluiskil lors des championnats du monde 3-Bandes Juniors, vous y serez ?

J-P.S : Oui, je vais faire le déplacement aller retour dans la journée parce qu'il me semble important de faire entendre la voix de la France. Notamment concernant le projet belge de supprimer l'âge limite pour être élu à l'UMB qui est actuellement de 70 ans.

JP/Kozoom : Vous pensez que l'efficacité est liée à l'âge ?

J-P.S : Non mais je crains qu'il soit difficile de "faire du neuf avec du vieux". Il serait dommage de ne pas trouver de nouveaux éléments dans un continent comme l'Europe. Ce qui me gêne surtout c'est l'absence d'échange, l'absence de réelle démocratie. Je n'ai pas vu passer d'appel à candidatures. Je ne sais pas quels sont les projets de l'UMB. Vue de loin, l'image donnée aux sportifs européens est celle d'une institution vieillissante qui a du mal à innover . Changer l'âge pour permettre a certains de revenir ou de se maintenir encore, cela me parait un assez mauvais signal à donner à la fois à nos joueurs mais aussi aux pouvoirs publics, aux mécènes, aux organisateurs d'événements, aux médias.

JP/Kozoom : Kozoom sera présent à Sluiskil pour couvrir les championnats du monde Juniors mais aussi, avec Frits Bakker pour informer des décisions prises lors du Congrès UMB. Merci Jean-Paul de nous avoir accordé cette entrevue. Nous n'hésiterons pas à revenir vers vous régulièrement pour faire un point sur les projets lancés par la FFB.

J-P.S : Merci à vous. Je souhaiterais finir sur une note positive en faisant passer le message suivant : rien n'est joué d'avance et comme au billard, tant que l'adversaire n'a pas fait le dernier point, vous n'avez pas perdu. Et encore quelquefois, il vous reste la reprise... Gageons que le billard a un bel avenir devant lui. Retroussons-nous les manches et agissons ensemble !

Commentaires