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L'entrainement physique de nos champions

19/07/2020

Publié par jérémie picart

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© © Ton Smilde
Torbjörn Blomdahl au FC Porto durant quatre semaines pour y soigner son bras

Actuellement, le Champion du monde Torbjörn Blomdahl est à Porto durant quatre semaines pour se faire soigner d'une tendinite au bras. L'équipe de médecins et de thérapeutes du FC Porto est spécialisée dans ce type de blessures contraignantes et connaît bien le sujet. Le joueur suédois, actuel Champion du monde de 3 Bandes, subit chaque jour deux heures de traitements par acupuncture, massages, radiations électriques ainsi que toutes sortes d'exercices. « Je suis heureux que cette équipe fantastique accepte de me venir en aide »

 

La championne du monde féminine de 3 Bandes, Therese Klompenhouwer (Pays-Bas), est physiquement vulnérable des épaules et du dos mais elle se sent plutôt bien après l'arrêt forcé dû à la crise sanitaire. Elle a perdu du poids : « Je suis prête et j'espère pouvoir reprendre bientôt ».

 

Les champions et les meilleurs joueurs du monde, durant cette période où les signes de reprise demeurent incertains, sont-ils toujours bien entraînés et motivés ? Quels sont les joueurs qui s’entretiennent régulièrement, sautent sur leur vélo, travaillent à la récupération de petites douleurs, plongent dans la piscine ou pratiquent d'autres sports pour rester en forme ?

 

Torbjörn Blomdahl a commencé à nous donner quelques informations de son séjour de quatre semaines en compagnie du personnel médical et thérapeutique du FC Porto. Kozoom a également interrogé d'autres joueurs sur leur condition physique après ce long confinement.

 

Semih Sayginer donne un aperçu de sa théorie sur l'entraînement physique, sur les risques de blessures (musculaires) et veut sûrement rivaliser avec les jeunes Asiatiques les plus en forme : « La condition d'un joueur de billard, surtout de notre génération dans la cinquantaine, doit être optimale à ce stade de notre carrière. Peut-être plus que ce que tout le monde pense car nous voyageons beaucoup, nous nous présentons souvent à la table pour deux ou trois matchs quotidiens. Il faut beaucoup de talent, de formation, d'expérience et un certain âge pour devenir un joueur de haut niveau au 3 Bandes. Lorsque nous avons percé, nous avions déjà la trentaine ou la quarantaine. C'était une génération plus âgée mais ces temps sont révolus. Les Coréens et les autres Asiatiques jouent et s'entraînent tellement qu'ils sont capables de rejoindre le top mondial vers 20, 30 ans. C'est pourquoi nous, issus de la génération précédente, devons accorder beaucoup plus d'attention à l’entraînement, à la forme physique et à l'endurance. Je répète que chaque joueur de billard de haut niveau doit être en parfaite condition. Nous devons faire des exercices de fitness, de musculation pour avoir le contrôle des muscles et être mentalement forts durant les matchs. Nous avons cinquante ans et plus, nous devons nous entraîner très dur pour rivaliser avec cette jeune génération. »

 

                                                

 

Torbjörn Blomdahl ne ressentait pas de réelle douleur dans le haut de son bras avant le confinement : « Je pense que je l'avais depuis longtemps mais ça a empiré pendant le confinement. Je ne pouvais plus mettre mon bras derrière ma hanche. Et je ne pouvais pas me laver les cheveux avec mon seul bras droit. Par contre, je pouvais jouer au billard à l’exception des massés. Les choses se sont améliorées maintenant grâce aux traitements. »

 

La pratique de l'exercice et des entraînements intensifs dans les salles de sport n'est pas partagée par tous les joueurs du top mondial. Eddy Merckx, par exemple, n’en ressent pas le besoin : « Je fais un peu de marche et de vélo mais je ne passe pas mon temps à la musculation ou au fitness. Ma mécanique puissante n'est pas une question de force mais de technique ».

 

D'autres champions, comme Dick Jaspers et Torbjörn Blomdahl, sont des adeptes de l’effort physique régulier entre les matchs et les tournois. Le Suédois était un cycliste fanatique pendant plusieurs années, Jaspers sort souvent pour des entraînements de course à pied et assure : « Je me rends régulièrement à la salle de sport pour des entraînements mais si je suis trop enthousiaste envers les exercices d'étirement, je souffre parfois du bas du dos en raison d’une trop forte pression exercée sur cette zone. Alors, je fais attention. Je pratique des entraînements de force très légers mais pour moi, il est encore plus important de nager. Je le fais depuis 1989, je sens que cela me maintient en très bonne forme et je souffre rarement de blessures. »

 

Le Néerlandais, numéro un mondial au 3 Bandes, est toujours en mode détente pour l'instant et il était à Milan la semaine dernière à l’invitation de son sponsor Longoni. Jaspers : « Nous nous sommes baladés à Sirmione, au sud du lac de Garde, entre autres, où Marco Zanetti nous a rejoint. Cette invitation faisait suite à la sortie de ma nouvelle queue de billard, la Olanda Heaven, mais elle correspondait également à l’imminent 30ème anniversaire  de la marque Longoni. »

 

Therese Klompenhouwer nous parle de cette période interminable de confinement : « J'avais pris pas mal de poids au début mais j’ai fini par les perdre. Je marche beaucoup avec le chien et je fais attention à mon alimentation, tout cela pour rester en forme. À la maison, je fais des exercices trois, quatre fois par semaine pour conserver un dos stable et fort, car c’est une partie faible de mon corps à la base. Je n'ai plus que quelques douleurs au niveau des mains car les muscles y sont à l'étroit. Mais ce n'est pas vraiment un problème quand on joue au billard. Parfois, je vais chez un thérapeute sportif. Les joueurs de billard sont toujours dans la même position à la table, il est donc important que nous prenions soin de notre corps. Pendant ce confinement, je m'entraîne au billard au moins trois ou quatre fois par semaine. »

 

                                          

 

Duc Anh Chien, nouveau venu dans le top mondial depuis sa deuxième place derrière Blomdahl au championnat du monde, réagit depuis chez lui au Vietnam : « Mon sentiment est que notre sport est vraiment bon pour la santé. Je pratique toujours une heure d'exercice quotidien, dans le coin fitness de ma maison : course à pied, cyclisme et musculation. Le billard est en fait une sorte d'haltérophilie. Je bouge ma queue d'avant en arrière 200 à 400 fois par jour. Je m'entraîne depuis longtemps et je ne ressens donc aucune douleur. La douleur dans les muscles nécessite un processus d'ajustement pour les joueurs de billard. Il en résulte une plus grande endurance et une plus grande force lorsque le muscle se rétablit. » Le Vietnamien a étudié certaines techniques et théories : « Une des meilleures façons de prévenir les douleurs musculaires est de faire de nouveaux mouvements avec une faible intensité et d'augmenter progressivement la difficulté. Donnez à vos muscles le temps de s'adapter à ces nouveaux mouvements. Cela permet de minimiser les situations indésirables et douloureuses. »

 

                             

 

Jérémy Bury déclare : « Les capacités physiques jouent également une place très importante au billard lorsque vous évoluez à haut niveau et si vous voulez jouer en compétition longtemps jusqu'à 50 ans ou plus. Il y a principalement deux types de problèmes auxquels nous pouvons être confrontés : les blessures au bras, à l'épaule ou au coude que vous devez traiter, et les douleurs lombaires qui peuvent être évitées grâce à des exercices prophylactiques. J'ai été traité 2 ou 3 fois dans ma carrière pour un "tennis elbow" (tendinite) et grâce à mon ostéopathe, je me suis remis assez rapidement en utilisant la cryothérapie. »

 

Le joueur français poursuit : « En ce qui concerne les lombalgies, je ne serai pas trop technique dans ma réponse mais j'ai pu apprendre beaucoup de choses en étudiant à l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance, institut de formation des enseignants et centre d'excellence du sport qui forme des athlètes de haut niveau) afin de passer mon examen pour le ministère des sports. Parce que le billard vous fait plier et tordre votre corps des centaines de fois dans un tournoi, vous devez faire des exercices de force abdominale et aussi quelques exercices pour votre psoas. Je le fais 4 fois par semaine. »


« En complément, je fais un peu de musculation chaque semaine pour garder un bon contrôle de certains muscles ce qui est essentiel pour une mécanique parfaite. La dernière chose que je fais chaque semaine est un entraînement cardio, principalement une séance de course. Vous devez avoir un bon cardio pour pouvoir supporter la succession de matchs sur les tournois (avec de longs trajets et le décalage horaire) et le stress de la compétition sans perdre votre concentration et en contrôlant votre rythme cardiaque. Le physique est un des facteurs de performance même au billard, et je suis sûr que son exploration prendra une place grandissante à l’avenir. »

 

                                             

 

Martin Horn : « Je m'entraîne à la maison presque tous les jours et mais maintenant je suis à Berlin pour quelques séances d’entraînement avec mon équipe durant une semaine. Je peux maintenant travailler de nombreuses techniques comme le jeu de la main gauche, la position de jeu et l'essai de différentes choses. À la maison, je m'entraîne pour rester en forme : je nage et je fais du vélo. En fait, je ne suis jamais au top de ma forme, mais je me sens en bonne condition physique. »

 

Roland Forthomme, comme beaucoup d'autres, attend désespérément la reprise : « Je vais bien, je ne suis pas gêné par quoi que ce soit, je ne fais pas d'entraînement physique, juste de la marche. Et je me sens peut-être moins en forme en ce moment mais quand viendra la reprise, ça ira automatiquement mieux. Je me suis peu entrainé. C'est difficile pour moi sans la perspective d'un tournoi. »

 

(Traduction de l'article en langue anglaise de Frits Bakker)

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