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Les jeunes talents du 3 Bandes dans l'inconnu

09/04/2020

Publié par jérémie picart

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© © Dirk Acx
Les 12 jeunes talents de cette interview réalisée par Frits Bakker pour Kozoom

La jeune génération de talents du 3 Bandes a manqué les premiers défis de 2020. Le Championnat d'Europe des moins de 17 ans et des moins de 21 ans à Bruxelles a été annulé en cette période de crise du coronavirus; heureusement, il reste encore un peu d'espoir au calendrier avec le championnat du monde aux Pays-Bas. Le talentueux coréen Myung-Woo Cho a mis fin à ses années de suprématie en remportant un nouveau titre mondial à Valence l'année dernière. Les successeurs sont prêts à prendre la relève en tant que nouvelles stars parmi les juniors mais ils sont pour l'instant confinés chez eux. Tous sans matchs, sans compétitions, aspirant à des temps meilleurs, dans les circonstances les plus favorables avec une table à domicile. Et ils se demandent tous : quand ce misérable cauchemar va-t-il prendre fin ?

 

Myung-Woo Cho a fait ses adieux à ses années de junior avec trois titres mondiaux. Il est aujourd'hui l'un des meilleurs joueurs dans les compétitions internationales et considère sa victoire à la LG U+ Cup en 2019 comme sa plus glorieuse victoire jusqu'à maintenant. Il a déclaré que la plupart des meilleurs joueurs du monde étaient présents, c'était donc pour lui une victoire mémorable. La star coréenne est connue pour ses nombreuses heures d'entraînement. Quand il n'y a pas de tournoi (comme maintenant), il s'entraîne au moins 12 heures par jour. Il ne sait toujours pas quand il commencera son service militaire.

 

L'histoire récente des championnats du monde junior : Myung-Woo Cho est monté sur le podium ces 4 dernières années et a confirmé l'hégémonie coréenne. Depuis 2015, treize des vingt joueurs présents sur le podium mondial étaient coréens. Myung-Woo Cho a remporté le championnat en 2019 (Valence), 2018 (Izmir) et 2016 (Hurghada), Tae-Kwan Kim est vainqueur en 2015 à Guri. Les joueurs non coréens dans le top quatre au cours des cinq dernières années étaient le Colombien Cristian Montoya (2019, 3ème place), l’Espagnol Carlos Anguita (2018, 3ème place), l’Italien Alessio D'Agata  (2018, 3ème place), Carlos Anguita (2017, 1ère place à Los Narejos), le Français Gwendal Maréchal (2017, 3ème place), l’Espagnol Andrés Carrion (2016, 3ème place) et le Français Adrien Tachoire (2015, 3ème place). Tachoire a été le champion du monde devant Myung-Woo Cho en 2014.

 

En cette période de coronavirus, Kozoom s'est entretenu avec douze de ces jeunes talents du 3 Bandes chez eux et leur a demandé de nous parler de la situation dans leur pays, de l'importance du billard, de la possibilité de s'entraîner et de se perfectionner, des ambitions et de l'inconnu de cette deuxième partie de l’année 2020. Ils se portent bien, espérons que ça dure ainsi, et attendent. Tobias Bouerdick, le jeune joueur allemand, a connu des jours difficiles. Il a été touché par le Covid 19, est resté en quarantaine dans sa maison pendant deux semaines, puis s’est vite rétabli.

 

Les 12 joueurs de ces courtes interviews (nom, âge, ville, pays et école ou profession) :

 

Myung-Woo Cho (23 ans), de Corée du Sud.

Joueur de billard.

 

Maxime Panaia (19 ans) de Colmar, France.

Joueur de billard.

 

Sam Van Etten (23 ans), de Schermerhorn, Pays-Bas.

Tout juste diplômé, commence à travailler, semi-professionnel du billard.

 

Andrés Carrion (24 ans), de Castalla/Allicante, Espagne.

Travailler dans une usine.

 

Denizcan Akkoca (17 ans), de Sinop, Turquie.

Lycée.

 

Mahmoud Ayman (21 ans) du Caire, Egypte.

Faculté d'éducation musicale.

 

Tobias Bouerdick (24 ans) de Dortmund, Allemagne.

Ventes chez ThyssensKrupp.

 

Nikolaus Kogelbauer (18 ans) de Vienne, en Autriche.

Dernière année scolaire.

 

Alessio D'Agata (19 ans) de Catane, Italie.

Doit prendre une décision rapidement.

 

Cristian Camilo Montoya (18 ans), de Cali, Colombie.

Travail dans un club de billard.

 

Nick Rosier (18 ans), de Kieldrecht, Belgique.

École/travail.

 

Lukas Mortensen (18 ans) de Aarhus, Danemark.

École de commerce.

 

 

Kozoom/Frits Bakker : Comment vivez-vous cette phase ou cette période de votre carrière de jeune joueur de billard : êtes-vous satisfait des progrès réalisés ? Quelles sont les possibilités de développement dans votre pays ?

 

Maxime Panaia : Je suis très satisfait de mes progrès mais j'avais prévu de m'entraîner davantage. Il y a encore beaucoup à apprendre. Dans mon pays, nous avons heureusement des stages fédéraux pour nous entraîner. Je tiens à remercier les personnes qui soutiennent les jeunes joueurs en France.

 

Alessio D'Agata : Je joue au billard depuis l'âge de 11 ans, j'ai grandi au billard et je peux dire que personnellement, c'est un moment difficile tant dans ma carrière que dans la vie quotidienne. Je ne suis pas très satisfait de mes progrès, car ils sont vraiment minimes. Néanmoins, je ne veux pas me plaindre, c'est seulement à moi de comprendre pourquoi il n'y a pas certaines améliorations. Dans mon pays, de plus en plus de gens se tournent vers le billard pour essayer en comprendre les secrets. Cela me satisfait. Nous savons tous à quel point notre sport semble complexe aux yeux du public.

 

Andrés Carrion : Mes progrès me satisfont. J'ai remporté de nombreux titres junior comme je le voulais. Et maintenant, j'ai le droit de jouer quand je peux dans les compétitions internationales, et peu à peu, je progresse. Pourquoi ne pas essayer d'être plus professionnel chaque jour.

 

Tobias Bouerdick : La phase qui va de la jeunesse à l'âge adulte est très difficile. J'ai identifié une faiblesse mentale que je suis en train traiter et je vois déjà les progrès réalisés. La formation en Allemagne est organisée trois fois par an par la fédération. Parfois, nous recevons un soutien financier pour les World Cups. Je pense qu'il faut décider très tôt de la voie à suivre. J'ai décidé d'apprendre un métier. Vous ne pouvez pas devenir un professionnel comme ça, j'en suis conscient, mais je veux quand même m'entraîner beaucoup pour améliorer mes compétences et je verrai où cela me mène.

 

Mahmoud Ayman : Pour moi, c'est une question de temps et il faut s’habituer à cette situation d’inactivité. C'est un peu difficile de ne pas  avoir pu m'entraîner ces 3 dernières semaines, c'est un défi. Mon pays se porte bien dans ces circonstances. Le plus important, c'est de garder nos vies en sécurité.

 

Denizcan Akkoca : Je suis heureux de l'état actuel de ma carrière, mais bien sûr, je travaille dur pour être encore meilleur. Je suis convaincu de pouvoir atteindre mes objectifs. Le billard dans mon pays se porte bien. Et je crois qu'il ira de mieux en mieux chaque année. Nous avons de nombreux joueurs qui réussissent dans le monde entier et le nombre de jeunes joueurs augmente.

 

Sam van Etten : Cette saison, je suis passé des disciplines classiques au 3 bandes. C'est une année d'apprentissage, mais je suis plutôt satisfait de mes progrès. Je suis heureux de jouer dans la plus haute division aux Pays-Bas et en Belgique, ce qui me donne l’opportunité d’apprendre et donc de m’améliorer. J'apprécie les entraînements mensuels avec l'entraîneur de notre fédération Raimond Burgman. Et j'aimerais faire des stages à l'étranger pour rencontrer d'autres joueurs forts.

 

Cristian Montoya : Les temps sont durs pour nous tous, sans compétition. Je cherche à m'améliorer constamment, mais nous n’avons actuellement pas l’occasion de le prouver en match. Je m'entraîne dans le club Master plus connu sous le nom de club Campiño où je travaille. Nous devons rester calmes ces jours-ci, prendre soin de nos parents et grands-parents. Je les aide à la maison pour le ménage et l'après-midi, je regarde les vidéos de Jaspers et Caudron.

 

Lukas Mortensen : Au cours des dernières saisons, j'ai été très satisfait de mes progrès. Cette année, il semble que mentalement, je me sente beaucoup plus fort. J'ai beaucoup de chance d'avoir la possibilité de m'entraîner et d'apprendre de certains des meilleurs joueurs danois comme Thomas Andersen, Lars Dunch et j'ai eu la chance d'avoir Tony Carlsen comme entraîneur ces dernières années. Nous n'avons pas le plus grand nombre de joueurs mais nous avons beaucoup de joueurs de classe mondiale. Je me sens donc privilégié de pouvoir être mis au défi à chaque match que je joue.

 

Nikolaus Kogelbauer : Je suis heureux de mon évolution jusqu'à présent. Je joue bien et j'apprécie le jeu plus que jamais. La fédération autrichienne m'aide beaucoup, par exemple en invitant des joueurs comme Martin Horn à s'entraîner avec moi. Il y a beaucoup de choses à améliorer et mon ambition est de devenir professionnel un jour.

 

Nick Rosier : Ce que je peux dire, c'est que je m'en sors bien jusqu'à présent. Mes progrès tiennent principalement à mes cours mensuels avec Jef Philipoom et Eddy Leppens. Et ils suivent aussi les jeunes joueurs à l’extérieur.

 

 

Kozoom/Frits Bakker : C'est une saison étrange et imprévisible pour les sportifs, y compris les jeunes talents. Comment faites-vous face à cette situation à l'époque de coronavirus ?

 

Maxima Panaia : La situation est très délicate : Je dois rester à la maison pour préserver ma santé et celle de mes proches. Personnellement, je ne peux plus m'entraîner, mais je suis impatient de recommencer. La santé passe avant tout.

 

Alessio D'Agata : Au billard comme dans la vie, nous nous trouvons parfois face à des obstacles qui peuvent nous sembler insurmontables. Que pouvons-nous faire quand ils se présentent ? Nous sommes les victimes ou nous rendons possibles les choses impossibles. Je crois humblement que je peux donner un conseil à mes jeunes amis sportifs : tirez le positif de cette situation, soyez sûrs que ce n'est qu'un mauvais moment dont nous sortirons tous fortifiés. Nous pouvons faire face à la situation avec conscience et motivation, afin de pouvoir vaincre ce virus.

 

Sam Van Etten : Cela me manque vraiment de ne pas jouer de matchs de championnat par équipe étant donné que je suis au début de ma carrière de 3 Bandes. Mais heureusement, je peux m’entraîner quotidiennement avec un billard à la maison. L'autre ambition est de lire des livres de théorie et de découvrir de nouvelles choses pour élargir mes connaissances. Regarder des matchs sur Kozoom est une formation pour moi aussi.

 

Tobias Bouerdick : J'ai été affecté par coronavirus, j'ai donc dû suspendre mon activité pendant un certain temps. J'ai dû rester à la maison pendant deux semaines, ce qui correspond à la quarantaine prescrite en Allemagne. Maintenant, je me sens à nouveau bien. Heureusement que j'ai une table à la maison, je peux m'entraîner à tout moment. Je manque évidemment les matchs officiels et cela m’empêche de me mesurer à d'autres joueurs de haut niveau. La santé est maintenant plus importante que n'importe quel jeu, que ce soit le billard ou tout autre sport.

 

Denizcan Akkoca : Le coronavirus a horrifié le monde entier et il a profondément affecté le billard. Il faut espérer que les choses reviendront bientôt à la normale. Je dois faire face à la situation en restant chez moi tout le temps. Je suis mes cours à la maison, je joue d'un instrument et je fais du sport. Nous continuons nos leçons. Je regarde le billard pendant mon temps libre.

 

Lukas Mortensen : Tous les clubs de billard au Danemark sont fermés donc, pour presque tout le monde, il est impossible de s'entraîner. Je peux le faire tous les jours grâce à notre salle de billard dans la maison familiale. Mais il est difficile de se motiver parce que personne ne peut dire quand nous pourrons jouer notre prochain match officiel.

 

Andrés Carrion : Cela fait maintenant trois semaines que je ne joue plus. L'important est de rester à la maison pour passer cette situation le plus vite possible.

 

Nikolaus Kogelbauer : Le gouvernement autrichien a fermé tous les clubs il y a trois semaines, c'est pourquoi je ne peux pas m'entraîner. C'est très frustrant, car j'ai très bien joué récemment. J'espère vraiment que nous pourrons reprendre bientôt.

 

Mahmoud Ayman : C'est la première fois de ma carrière que je suis confronté à une telle situation. Je reste donc à la maison à jouer de la musique, à regarder de vieux événements de billard. Rien d'autre à faire qu'à attendre.

 

Cristian Montoya : Nous espérons tous que tout reviendra à la normale très bientôt.

 

Nick Rosier : J'ai beaucoup de chance d'avoir une table à la maison où je peux m'entraîner quand je veux.

 

 

Kozoom/Frits Bakker : Qu'attendez-vous de cette saison lorsque la crise sera derrière nous ?

 

Tobias Bouerdick : Je suis impatient de rencontrer les nombreux amis du billard et il me tarde de jouer beaucoup de matchs. J'espère, bien sûr, que tout reviendra à la normale dans la vie publique. J’assume complètement le fait qu’il ne se passe rien avant le mois de septembre. Je veux bien me préparer pour la prochaine saison.

 

Sam van Etten : Je suis surtout impatient de jouer des matchs par équipe. J'aime ressentir la tension des matchs. La motivation de mes coéquipiers et l'excitation des matchs est ce qui me manque le plus maintenant.

 

Denizcan Akkoca : Le championnat est l'un de mes objectifs, j'essaie de gagner quelques matchs, et j'étais extrêmement motivé pour le championnat européen.

 

Cristian Montoya : Mon rêve ultime, être champion du monde, est toujours en tête. Je dois me qualifier pour les Panaméricains et ensuite jouer le championnat du monde, où j'ai remporté la médaille de bronze l'année dernière.

 

Nikolaus Kogelbauer : Malheureusement, le championnat d'Europe a été annulé, j’espère que la CEB me choisira pour le championnat du monde. Si nous avons de la chance, les championnats d'Europe des moins de 21 ans auront lieu dans quelques mois, ce serait fantastique.

 

Maxima Panaia : Si le coronavirus disparaît rapidement, il y a d'abord le dernier tournoi Masters, suivi du championnat de France, j'ai hâte d'y jouer. Et nous espérons le championnat de France par équipe en division 2, où je joue pour Courbevoie.

 

Alessio d'Agata : J'espère juste que tout reviendra dans un premier temps ou du moins que la situation se stabilisera, afin que nous puissions reprendre nos vies. Et reprendre la pratique de notre merveilleux sport.

 

Nick Rosier : En raison de ces temps difficiles, tous les tournois à venir sont annulés. J'espère que lorsque ce sera fini, nous pourrons jouer autant que possible pour rattraper les jours perdus.

 

Mahmoud Ayman : C'est ma dernière année en tant que joueur junior, j'ai terminé 1er au classement final des juniors nationaux et je garde mon titre pour la 3ème année consécutive. Mon ambition est de conserver tout ce positif. Je vais pouvoir consacrer mon énergie à jouer au plus haut niveau de nouveau afin de participer aux compétitions internationales. Prenez soin de vous, traversons cette épreuve ensemble.

 

Andrés Carrion : J'espère juste pouvoir finir la saison. Il y a beaucoup de compétitions importantes à terminer. Et puis, commencer la nouvelle saison avec la précédente totalement achevée.

 

Lukas Mortensen : J'aurais dû jouer l'Euro Youth, mais il a été annulé. Nous espérons que la CEB trouvera une nouvelle date, parce que beaucoup de jeunes joueurs sont impatients de jouer. J'ai devais participer à de nombreux tournois dans les mois à venir, tous sont annulés.

 

(Traduction de l'article en langue anglaise de Frits Bakker)

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

 

                              

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