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Générale

Merckx et Caudron : deux joueurs en or

27/02/2013

Publié par jérémie picart

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© © Harry van Nijlen
Frédéric Caudron et Eddy Merckx entourés de leurs proches

Deux joueurs qui ont tout vu, tout fait et qui tombent dans les bras l’un de l’autre. Le président de la fédération belge de billard Reginald Depoorter était très ému et l’ovation du public assourdissante.

Le titre mondial remporté par Frédéric Caudron et Eddy Merckx a été largement célébré dimanche dernier au sein même du Stadthalle de Viersen mais aussi en dehors. Ces deux belges là commencent juste à s’installer de façon durable sur les podiums de ce championnat du monde par équipes nationales, qui plus est sur la plus haute marche et on se demande jusqu’où ils pourront se hisser tant cette équipe semble intouchable.

Jusqu’à présent, le titre était réservé à la Suède, la Turquie ou encore l’Allemagne et les Pays-Bas et la Belgique était aux abonnés absents mais désormais, on se demande bien qui peut barrer la route à la paire Merckx/Caudron.

 

Kozoom a posé quelques questions à ces deux champions :

 

Frits Bakker : 2 titres mondiaux en 2 ans ; vous avez dépoussiéré le palmarès belge et ce n’est que justice, non ?

Frédéric Caudron : « Il ne serait pas juste de dire que la Belgique est le meilleur pays au monde … Mais il était aussi inévitable que la Belgique apparaisse un jour sur la liste des pays vainqueurs de cette épreuve. Nous avons suffisamment de joueurs talentueux capables de remporter ce titre. »

Eddy Merckx : « Ca fait du bien de savoir qu’on a mis la Belgique sur de bons rails et aussi sur ce type de compétition. Nous nous devions de faire sentir notre présence à ce niveau.

 

FB : Vous êtes tous deux dans le Top 5 mondial et par conséquent la meilleure équipe sur le papier mais évidemment les points restent à faire. La défense de votre titre, dans ce contexte précis, est un accomplissement. Qu’est ce qui a rendu la Belgique si forte dans ce championnat ?

EM : « Ce n’est jamais facile d’être favoris et ca fait du bien de renouveler l’exploit. Nous avons été suffisamment chanceux pour se compléter l’un l’autre, au moment où c’était nécessaire. Si vous jouez brillamment sur le même match et ensuite perdez le tour suivant alors vous rentrez bredouilles. »

FC : « Etre les plus forts sur le papier ne garantit pas la victoire finale. Il y a plein d’équipes capables de gagner cette épreuve. Il faut être assez forts sur les deux positions ce qui n’est pas forcément le cas de toutes les équipes. Notre force ? On se connait bien, on sait qu’on donnera tout, qu’on ne jettera jamais l’éponge et on sait qu’on fera tout pour être performant. Et si nous ne parvenons pas à bien jouer à un instant précis alors on fera tout ce qui est en notre pouvoir pour gagner … »

 

FB : Je ne mentirais pas en vous disant que ce match contre les Pays-Bas était le match le plus serré et le plus excitant de ce championnat. Pouvez-vous nous le décrire ?

FC : « Si la décision s’est faite dans les ultimes carambolages, la tension est alors devenue très forte. Vous êtes constamment au courant de ce qui se passe à côté sur l’autre table et vous savez que la victoire finale ne dépend pas que de vous. Mon match n’était pas de la plus haute qualité mais ça l’est devenu grâce à son niveau émotionnel. Je pense que le public a apprécié !

EM : « C’était justement le match où nous n’étions pas en grande forme. La tension était à son comble plus particulièrement durant les dernières reprises. Je me suis juste battu sur chaque point et j’ai fini par l’emporter. »

 

FB : Vous êtes vous senti en grande forme durant cette compétition même si la moyenne générale n’est finalement pas si élevée que cela ?

EM : « J’ai très bien joué pour atteindre la demi-finale de la world cup turque la semaine dernière. Mais que signifie être en bonne forme ? A Viersen, vous êtes dans un KO direct et il n’y a que cela qui compte : gagner.

FC : « Je pense ne pas avoir été à mon meilleur niveau en terme de moyenne mais j’avais assez de force pour faire le boulot. Notre moyenne est inférieure à celle de l’an passé mais il y a plusieurs raisons à cela (matériel, tension, forme du jour). Au final, seule compte la victoire.

 

FB : Quelle importance a, pour vous, ce championnat du monde par équipes nationales et cela compte-t-il dans votre palmarès ?

EM : « C’est toujours un titre mondial donc nous voulons le gagner. C’est une question d’honneur car il n’y a pas vraiment de dotations. C’est dommage mais c’est aussi agréable de constater que l’on peut se battre sans réelle motivation financière.

FC : « Un titre mondial est toujours le bienvenu mais je ne comprends toujours pas que ça puisse être organisé de la sorte. Notre titre mondial nous rapporte 375 euros chacun. L’UMB devrait changer cela mais elle ne le fait pas. Plusieurs joueurs ont une obligation de représenter leur fédération et c’est pourquoi la plupart d’entre eux sont présents. Les organisateurs abusent de la situation en faisant payer 20 euros l’entrée, c’est incompréhensible et dommageable … »

 

FB : Est-ce une compétition unique en ce qui concerne l’ambiance ?

EM : « C’est du jamais vu en terme d’atmosphère et d’ambiance. Les Allemands sont très bruyants mais les Belges savent aussi se faire entendre. Ca donne une salle avec un écho énorme. Alors quand vous êtes en finale contre les Allemands, c’est extraordinaire. »

FC : « Oui il y avait deux camps : les supporters allemands et les supporters belges, c’était à qui criait le plus fort J »

 

FB : Vous aviez déjà reçu l’aide de vos supporters. Cela vous aide-t-il dans les moments difficiles ?

FC : « Oui c’est important de savoir que l’on est soutenu par tous ces supporters qui ont fait le voyage. »

EM : « Ca apporte un plus. On n’aime pas perdre surtout devant nos supporters. »

 

FB : J’ai écrit sur Kozoom qu’Eddy avait eu le meilleur départ dans la compétition et Fred le meilleur finish. Etes-vous d’accord ?

FC : « J’ai toujours été très concentré avec un seul super match (40 en 13), les autres matchs n’étaient pas spectaculaires. Un meilleur finish ? Je pense qu’Eddy vous dira à peu près la même chose. »

EM : « Absolument. J’ai eu un super samedi. D’abord ce match gagné 30 à 1 en 8 reprises puis la victoire cruciale contre Dick Jaspers. Dimanche, Fred a fait la différence ce qui m’a permis de faire le minimum. »

 

FB : Pourquoi ce format est-il si spécial ? Regardez-vous constamment le score de votre équipier ?

EM : « Pas tout le temps mais vous avez envie de le savoir. L’essentiel est de continuer à faire des points sur votre propre match. »

FC : « Jouer en équipe est toujours spécial et je pense aussi que le public aime ça. Vous devez jouer pour votre partenaire également, pas uniquement pour vous. Gagner ensemble, perdre ensemble, mais ne jamais abandonner, c’est notre devise. »

 

FB : Avez-vous eu le temps de fêter votre victoire ou alors repartez-vous directement après la cérémonie ?

EM : « Nous avons bu un verre au bar avec nos supporters belges. Après une heure, ils nous ont gentiment demandé de partir alors nous allons fêter ça en famille à la maison avec des amis. »

FC : « Nous avons passé un moment avec la délégation belge et les supporters puis nous rentrerons chez nous. Il n’y a jamais tant que ça de temps pour les festivités … »

 

 

 

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