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Myung-Woo Cho miracle de la nature

13/09/2017

Publié par jérémie picart

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© © Kyung Hee Cho
Dani Sanchez et Myung-Woo Cho très amis dans la vie et partenaires d'entrainement

Le jeune prodige coréen de 19 ans Myung-Woo Cho s’apprête à défendre son titre de Champion du monde junior en fin de semaine en Espagne. 

Dani Sanchez, numéro 1 mondial et quadruple Champion du monde, considère Myung-Woo comme le plus grand talent qu’il ait pu observer à ce jour.

 

Dani Sanchez : "Il a un style de jeu fantastique, une technique, une concentration et un mental  incroyables pour un si jeune joueur. Evidemment, j’aimerais qu’un Espagnol l’emporte mais j’ai un double sentiment. Je serais ravi aussi que Myung-Woo gagne. Il vient s’entrainer dans mon club en Corée presque tous les jours. Et il est plus qu’un ami, je le considère comme faisant partie de ma famille."

Sanchez est resté en Corée du sud après la LG U+ Cup puis il se rendra au Japon puis retour en Corée pour la World Cup de Cheongju qui débute le 25 septembre. "Nous jouons souvent ensemble avec Myung-Woo au DS Billiards de Gildong. Et parfois nous nous rendons dans d’autres clubs pour jouer avec des amateurs. Myung-Woo a quitté Suwon pour Gildong en compagnie de son père. Il vit maintenant près de l’université et près de mon club."

 

                                

 

                                                          Dani Sanchez et Myung-Woo Cho 

Frits Bakker/Kozoom : Qu’est ce qui rend Myung-Woo Cho si particulier comparé aux autres joueurs ?

Dani Sanchez : Il a un talent naturel comme l’avait, avant lui, Dion Nelin. Je suis même surpris, parfois, par la facilité de son exécution sur les coups difficiles. Le coup de queue est si rectiligne…, la technique est si étonnante, sa concentration impensable. Beaucoup de jeunes Coréens ont une super technique mais Myung-Woo Cho est spécial, bien plus talentueux avec son jeu et sa mécanique.

 

 

Kozoom/FB : Il est aussi quelqu’un de doux et de très heureux en dehors du billard.

DS : Il rit tout le temps, toujours heureux mais aussi un peu timide. C’est intéressant de voir comment nous nous comportons ensemble. Nous parlons une sorte de mélange entre l’anglais et le coréen mais nous nous exprimons aussi parfois par gestes. Il étudie l’anglais désormais, tout doucement, mais il veut réussir. Etre près de son école et de mon club favorise son apprentissage. Son père travaille dans mon club et ils se voient beaucoup. Il continue à progresser bien sûr mais il est déjà si fort. A 19 ans, il a gagné un tournoi à 1,900 avec les meilleurs Coréens le mois dernier.

 

 

Kozoom/FB : Quel est le secret des jeunes coréens, quelle éducation ont-ils et d’où leur vient cette superbe technique ?

DS : La plupart d’entre eux ont commencé au 4 billes, la partie Libre avec 4 billes. Et souvent ils viennent du billard à poches. Mais quand ils sont impliqués au sein de leur fédération alors ils ne se mettent qu’au 3 Bandes. Ils ne s’entrainent pas du tout aux Jeux de Séries, je ne pense pas que cela soit nécessaire pour les jeunes. J’avais, moi, commencé par la Libre et j’ai juste atteint les 20 à 30 de moyenne. Seul le 3 Bandes m’intéressait. Les jeunes Coréens s’entrainent sans relâche sur leur coup de queue et sur la technique, même sans bille ou avec une seule bille, pendant des heures inlassablement et toujours focalisés sur la technique et la mécanique.

 

 

Kozoom/FB : Comment jugez-vous cette méthode comparée à ce que vous avez connu ? Aviez-vous un coach vous-même en Espagne ?

DS : Il n’y avait pas d’école fédérale à mon époque. Jose Maria Quetglas a commencé juste après mes années junior. Le Belge Laurent Boulanger est venu une semaine par ci par là en Espagne pour nous apprendre. Je me souviens de sa taille de 2 mètres et du fait qu’il finissait souvent derrière Raymond Ceulemans et Ludo Dielis. C’était aussi le professeur de Roland Forthomme. Jeune, je jouais avec Miguel Angel Albert et Jose Gomez Bravo. Emile Wafflard, belge lui aussi, a été mon premier entraineur à la Libre et au Cadre. C’était un phénomène aux disciplines classiques, entraineur également plus tard de Frédéric Caudron. A l’époque, il n’y avait pas de championnat du monde junior. J’ai gagné le titre européen trois fois ainsi que le titre en Espagne. Nous ne jouions juste qu’un championnat à Barcelone avec près de 100 joueurs.

 

 

Kozoom/FB : Le développement des jeunes asiatiques est inarrêtable comme nous le constatons. Mais y a-t-il des différences entre les Coréens, les Japonais et les Vietnamiens ?

DS : Il y a tellement de jeunes Coréens. Dans toutes les grandes villes et dans tous les clubs, on voit tant de jeunes bien plus avancés dans leur développement que dans n’importe quelle autre partie du monde. Au Japon, Il sont quelques uns : le fils de Funaki et Yusuke Mori. Au Vietnam, il n’y a pas de grands noms comme en Corée parmi les jeunes mais cela arrivera un jour…

 

 

Kozoom/FB : Par exemple en Europe, comment pouvons-nous résister à cette vague asiatique ?

DS : Si cela continue à ce rythme, les Asiatiques domineront notre sport dans 10 ou 20 ans. Il n’y a qu’en France, en Espagne et en Turquie que nous pouvons résister. J’espère que les jeunes talents de ces pays européens pourront se battre sur la scène internationale pendant ces prochaines années. Si nous ne voulons pas être dépassés, il faut changer les choses. Je crois beaucoup en Diane Wild (Présidente de la CEB) pour cela mais les initiatives pour les jeunes viendront en premier lieu des fédérations nationales.

 

 

Kozoom/FB : A quoi s’attendre des joueurs espagnols au championnat du monde junior ?

DS : Carlos Anguita est Champion d’Europe, il est très fort et fait partie des favoris. Mario Mercader et Daniel Pena ont moins de 20 ans et pour eux, ce sera une formidable expérience de jouer à ce niveau. Je pense toujours que nous pouvons nous battre pour le titre. Nous avons déjà produit de bons talents en Espagne par le passé. Je ne serai pas sur place mais je suivrai ça attentivement sur Kozoom et je souhaite une belle manifestation aux organisateurs.

 

 

Le championnat du monde débute vendredi 15 septembre et se poursuit jusqu’au dimanche. Les chances françaises reposeront sur les épaules de Gwendal Maréchal, très talentueux lui aussi et qui vient d’intégrer le club du Cetsi Morangis cette saison aux côtés d’Eddy Merckx, Eddy Leppens, Birol Uymaz, Jean-Christophe Roux et Jean Reverchon.


 

                                

 

                                         Gwendal Maréchal à la World Cup de La Baule en 2016


 

Liste des joueurs

 

Groupes de qualification


Programme

 

                                

 

                                                     Jung-Ju Shin (KR), grand favori lui aussi

 

                                

 

                                                        Carlos Anguita (Champion d'Europe)

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