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Game IconCadre 71/2

Raymund Swertz imparable vainqueur

12-07-2021

Gepubliceerd door jérémie picart

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© © Hervé Lacombe
Raymund Swertz a offert un spectacle captivant aux amoureux du cadre ce week-end à Andernos

La première Classic Race au cadre 71/2, jouée ce week-end au studio Kozoom à Andernos, se termine par la brillante victoire du favori Raymond Swertz vainqueur en finale de son compatriote Dave Christiani 362 à 277 sur une heure de jeu.

 

Le triple Champion d’Europe de la discipline a distillé un récital de 1236 points lors de ses 4 matchs augmentant sans cesse son total au fil des rencontres : 

219/199 contre Johann Petit en match d’ouverture

304/213 pour la qualification en demi-finale contre Dave Christiani

351/247 en demie contre Johann Petit

362/277 en finale contre Dave Christiani

 

                             

 

                             Superbe Dave Christiani égal de Raymund Swertz sur 43 minutes

 

La maitrise technique de Swertz est sans faille, son rythme s’accélère au fil des minutes et malgré cette supériorité écrasante (Moyenne générale de 61,80 contre 26,63 pour Christiani sur l’ensemble de la compétition), la finale était de toute beauté avec une tension imprimée par Christiani. Ce dernier lui aura tenu la dragée haute puisqu’après 43 minutes, les deux hommes se retrouvent à 229 partout avec un seul raté pour Christiani (sur butage) contre 4 pour Swertz.

 

                             

 

                          On peut perdre avec 2 ou 3 fois plus de moyenne, exit ce paramètre !

 

C’est à ce moment que Christiani marque le pas en ratant 3 fois de suite dans un laps de temps très court. Raymond Swertz n’en demandait pas tant et profitera de ces premières erreurs pour hausser la cadence et tuer définitivement tout espoir de remontée de son adversaire s’appuyant sur sa technique dévastatrice. Sur les 17 dernières minutes du match, le Champion néerlandais jouera au rythme de 7,82 points par minute (équivalent 469 points/heure) marquant ainsi 133 points supplémentaires contre 48 pour Christiani.

 

174, 213, 248, 277, voilà les 4 scores consécutifs de Dave Christiani qui, lui aussi, aura progressé au fil des matchs !

 

                             

 

Pour parvenir à battre Swertz ce week-end, il fallait suivre sa cadence (Christiani et Petit l’ont fait)… sur 60 minutes (personne n’a pu le faire).

 

                             

 

Sergeï Bubka battait volontairement son propre record du saut à la perche centimètre par centimètre pour des raisons financières, Raymond Swertz a établi 4 marques record sur 4 matchs en étant toujours à la recherche du maximum possible, en témoignent ses fréquents coups d’oeil en fin de partie au tableau d’affichage afin d’estimer ses possibilités d’amélioration. Nul doute que le futur record au 71/2 se situera autour de 400 points, peut-être aux alentours de 500 points au 47/2 et pourquoi pas 800 à 1000 points à la partie Libre ? A noter enfin la meilleure moyenne particulière établie en demi-finale par le génie néerlandais contre Johann Petit avec 175,50 (351 points en 2 reprises).

 

                             

 

La formule de cette Classic Race est plus avantageuse pour les favoris, pour ceux qui développent le beau jeu, l’esprit du jeu, la meilleure façon de bien jouer. Elle est, me semble-t-il, plus avantageuse que sur un match classique en face-à-face sur une même table. Et pour autant, le suspense dure souvent jusqu’à quelques minutes de la fin. Je concède, qu’à l’inverse, le suspense est total jusqu’à la fin dans un match classique. Imaginez un instant quelques ambassadeurs des jeux de série de la trempe de Raymund Swertz (du style Sam van Etten, Frédéric Caudron, Pierre Soumagne pour ne citer qu’eux) réunis sur une Classic Race et là, on atteint le Nirvana ! Car on sait aussi, qu’avec ce genre de joueurs, les 100 points au cadre peuvent être avalés en 10 minutes par séquence relançant ainsi tout suspense jusqu’au terme de la partie.

 

                             

 

                      Patrick Latapie, Hervé Lacombe, Eric Camilleri, Guillaume Clusel  : 20/20

 

La formule peut aussi être cruelle avec des écarts de points importants comme ont pu le constater de grands joueurs comme Willy Gérimont (meilleur score 165) ou encore Jean-François Florent (meilleur score 170). La remise en question est simple, essayer de se rapprocher des billes plus souvent. C’est la seule manière de rivaliser. L’esprit du jeu prend toute son ampleur, les différences sont exacerbées, la sentence est sans pitié. Johann Petit (meilleure marque 247) est celui, parmi les 4 Français, qui aura réussi de belles séquences de l’ordre de 330 points/heure, il lui suffit maintenant de les multiplier plus souvent sur une partie, tout comme Brahim Djoubri (meilleur score 224). 

 

La formule est définitivement cruelle pour les excellents joueurs de demi-distance comme Michel van Silfhout (peu à l’aise sur les petits points de ligne) ou encore Sven Daske (rythme trop lent). Ces deux joueurs sont capables de s’en sortir en match classique (podium pour les deux à Brandenburg 2019) quand le temps n’entre pas en ligne de compte. Ils sont dépassés quand il s’agit de performance horaire…

 

Et l’on ne peut conclure sans évoquer ce fameux point d’entrée ! Il trouve dans cette formule ses lettres de noblesse, il s’affirme plus qu’avant comme un élément clé de la performance. On s’est aperçu de la nocivité de cette spirale infernale de sa non-réalisation parfaite. Et seul le joueur en est responsable, impossible d’incriminer le matériel, preuve en est ce week-end…

 

                              

 

                            Le préparateur des tables Morgan Delame, à la pause, en plein saut

 

Alors que veut-on de plus pour lancer concrètement et rapidement cette initiative qui a tant d’atouts : technique, respect de l’esprit du jeu et obligation de s’y plier, suspense, spectacle, rythme, respect des horaires, respect des arbitres (fini les matchs de 3h) ! Les amoureux des jeux de séries doivent faire un choix, subsister coûte que coûte et rester dans l’anonymat ou être audacieux pour tenter de sauver ce qui peut l’être. La demi-audace, si l'on conservait le système actuel, serait à minima d'instaurer une horloge type échecs... Quoi qu'il en soit, dépêchons-nous car ces ambassadeurs vont progressivement quitter les disciplines classiques pour ne se consacrer qu'aux 3 Bandes... il faut créer un nouvel engouement, de l'audience et un peu plus d'argent pour attirer ces magiciens qui ont consacré une grande partie de leur carrière sportive au développement de leur art !

 

La balle est dans votre camp ! Faites vos jeux ! Quelle que soit l'orientation choisie, l'heure est à la décision sachant que ne rien changer au système actuel est bien évidemment aussi une décision en soi.

 

Merci à la CEB pour cette innovation, merci à la technique pour sa mise en valeur, merci aux billards Chevillotte pour ces superbes tables et merci à Bernard Baudoin dont la discrétion et la réticence à se mettre en avant m'incitent à vous laisser imaginer pour quelles raisons il est inévitablement lié à ces retransmissions, sans l'évoquer explicitement...

 

Rendez-vous peut-être pour une troisième édition à la partie Libre ou au cadre 47/1 ?

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