Logonewstvcommunitystore

Game Icon3 Bandes

Sruong Pheavy : de la ferme à la renommée mondiale

19/10/2020

Publié par jérémie picart

commentlinktwitterfacebook
thumbnail
© © Hyun-chul Shin
La star cambodgienne Sruong Pheavy, numéro 2 au ranking mondial de l'UMB

Sruong Pheavy, 31 ans, originaire du Cambodge, a atteint en quelques années le statut de star mondiale dans le milieu du billard en Asie. Elle est numéro 2 mondiale du billard féminin au 3 Bandes derrière la Néerlandaise Therese Klompenhouwer, et en Corée du Sud, où elle est très populaire grâce à des centaines de milliers de joueurs et de supporters, Pheavy est classée parmi les meilleurs athlètes. La Cambodgienne doit ce statut à son charisme croissant et à sa notoriété sur les médias sociaux comme Facebook et Instagram. La joueuse de billard, qui vit aujourd'hui à Suwon (Corée du Sud), est également très célèbre pour ses campagnes de lutte contre la pauvreté des enfants dans son pays natal. « Ça ne me fatigue pas, ça me donne de la force », dit Pheavy.

 

La Cambodgienne, deux fois médaillée de bronze lors des trois derniers championnats du monde de 3 Bandes derrière Therese Klompenhouwer et la Japonaise Orie Hida, a grandi à Kampong Cham dans la ferme familiale de culture de la pomme de terre. Elle a deux sœurs, Sroung Srey Nich et Srong Phara qui sont plus jeunes qu'elle et qui y vivent toujours. Pheavy a quitté le Cambodge bien après le règne de terreur institué par Pol Pot et ses Khmers rouges, pour suivre Kim Man-sik, 28 ans, devenu plus tard son mari. Ce fut, dit Pheavy aujourd'hui, le tournant de sa vie. La Cambodgienne s’installe alors en Corée du Sud, voit pour la première fois une magnifique salle de billard et se consacre à ce sport pour en devenir l’une de ses meilleures représentantes.

 

                              

 

                                                 Sruong Pheavy dans sa salle de Cheongju

 

L'ambition, avec bientôt un nouvel entraîneur coréen, est de progresser pour pouvoir éventuellement s’élever au niveau de la championne du monde Therese Klompenhouwer. Sruong Pheavy a de nombreux autres objectifs. Elle se rend régulièrement au Cambodge pour défendre sa propre fédération et faire connaître le billard dans son pays. Elle veut que son pays remporte l'or aux jeux asiatiques et qu'il continue à se développer au sein de l'UMB.

 

                              

 

                                                          Pose pour son sponsor BillKing

 

Derrière son ambition se cache une passion, née en 2011 dans une salle de billard de Cheongju au moment de son arrivée en Corée. « C'est tout ce dont j'avais besoin », a récemment déclaré Mme Pheavy au Korean Times, l'un des plus anciens journaux coréens de langue anglaise, et cette semaine à Kozoom. « De toutes les bonnes choses qui me sont arrivées, la meilleure est la rencontre avec mon mari. J'ai vécu avec mes parents et mes trois soeurs à la ferme. J'y avais mon travail, mais nous étions pauvres. Je voulais vraiment me lancer dans des études de médecine mais nous ne pouvions pas nous le permettre. »

 

Son développement de joueuse de billard et la renommée acquise ces dernières années grâce aux campagnes pour des œuvres de bienfaisance, ont fait impression en Asie. Choi Hyun-hee, directeur général de la marque de queues coréenne Billking Korea et sponsor de Pheavy, la qualifie de « figure de proue multiculturelle » et voit en elle une ambassadrice idéale pour augmenter encore le nombre d'athlètes de carambole dans les pays d'Asie du Sud-Est. « Les enfants veulent suivre ses traces et, espérons-le, devenir comme elle des athlètes de haut niveau », a déclaré Choi, chargé des relations publiques du Cambodge depuis 2015.

 

                              

 

                                                         Avec ses amis du club de billard

 

Pheavy souhaite acquérir encore davantage de notoriété, nécessaire à la concrétisation de ses principaux objectifs. sa popularité est déjà importante en Corée et au Cambodge. En juin 2019, en Corée du Sud, le « Ministère de l'égalité des sexes et de la famille » l'a nommée, avec dix-huit autres personnes, ambassadrice multiculturelle de la famille pour encourager les échanges entre les migrants de différentes nationalités. Lors du « Top ASEAN » de fin 2019, le ministère de la culture, des sports et du tourisme a interviewé Pheavy sur une grande place de Séoul. Et le mois dernier, la chaîne de télévision MBN l'a nommée l'une des sept meilleures athlètes féminines de l'année. Avec sa chaîne YouTube, appelée Pheavy Q, lancée en fin d’année dernière et qui touche déjà des millions de personnes, la vie de Pheavy a changé de manière encore plus radicale.

 

                              

 

                                                Therese Klompenhouwer et Sruong Pheavy

 

Sa popularité au Cambodge n'a cessé de croître en partie grâce à ses activités de relations publiques. Sruong Pheavy doit cela à son rôle actif sur facebook. « Je publie régulièrement et je montre aux Cambodgiens ce que je fais ici en Corée. Mais j’organise aussi des campagnes de promotion en faveur des jeunes écoliers en vue de combattre la pauvreté des enfants au Cambodge. C'est aussi la raison pour laquelle je me rends régulièrement dans mon pays ». Le fils du 1er ministre cambodgien, Hun Sen, a contribué à la carrière de la joueuse il y a quelques années en donnant 8.900 dollars pour créer la fédération cambodgienne de billard et de snooker.

 

                                            

 

                                                        En compagnie de ses deux soeurs

 

Les échanges avec les supporters de son pays ne cessent de s'intensifier. Lors de sa visite à Phnom Penh, la capitale, elle a rencontré d'importantes personnalités du gouvernement et du monde des affaires. Pheavy aide les régions pauvres en se rendant fréquemment sur les marchés de rue et autres rassemblements grâce à l'argent récolté lors des campagnes de collecte de fonds en Corée pour les écoliers. Et elle a récemment fait parvenir du gel hydroalcoolique au Cambodge pour aider à prévenir le COVID-19. « Je veux montrer ma gratitude au Cambodge. Ces efforts ne me fatiguent pas, ils me donnent de la force ». Elle a récemment reçu un prix en reconnaissance de sa contribution pour la culture familiale en donnant des leçons de billard gratuites pour les enfants, en collectant des fonds et en organisant des cours de carambole après l'école.

 

                                                    

 

L'accent reste porté sur les performances nationales et internationales de ce phénomène du billard. Malheureusement, tous les tournois internationaux sont arrêtés en raison de la crise sanitaire et même le championnat du monde de janvier 2021 en Turquie est menacé. « J'essaie de m'entraîner beaucoup et intensivement, autant que possible de 13 heures à 23 heures, dans ma propre salle de billard à Cheongju qui porte mon nom. Je veux pouvoir un jour battre Therese Klompenhouwer et les autres grandes joueuses. Ce serait formidable pour mon pays, le Cambodge, pour ma famille, mes amis et mes sponsors. »

 

(Traduction de l'article en langue anglaise de Frits Bakker)

Commentaires