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Générale

Un Champion du monde ou plus ?

04/02/2021

Publié par jérémie picart

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© © Bert van Manen

La joueuse numéro 2 au classement UMB chez les femmes jouera pour la LPBA, avec effet immédiat. Pheavy, 31 ans, est originaire du Cambodge mais elle vit en Corée du Sud où elle tient une salle de billard. Son raisonnement n'est pas difficile à comprendre : la LPBA propose des tournois très bien dotés, l'UMB n'a actuellement rien ou presque à offrir.

 

La tournée de la PBA et de la LPBA culminera bientôt avec un « Championnat du monde », pour reprendre leurs propres termes. Cela déclenchera un débat vieux de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles. L'UMB va, à juste titre, revendiquer les titres de « Championnat du monde » et de « Champion du monde » pour elle-même, étant donné qu'elle est la seule organisation mondiale de billard carambole reconnue par le CIO. La PBA n'a pas de telles références, c'est une entreprise commerciale. Nous avons eu exactement le même conflit sur l'utilisation de ces mots exacts pendant les années de la BWA/UMB. D’ailleurs, l’affaire des titres mondiaux de 1992 et 1993 ne sont toujours pas résolus, rendez-vous compte.

 

D’un point de vue émotionnel et/ou logique, je ne pense pas qu'il serait juste d'appeler le vainqueur de la PBA et de la LPBA « Champion du monde ». Pour l'instant. La LPBA ne compte que deux des quatre joueuses les plus en vue (Mi Rae Lee et Sruong Pheavy, mais pas Therese Klompenhouwer et Orie Hida). La PBA compte deux des quinze meilleurs joueurs du monde (oui, on peut en discuter) : Caudron et Jae Ho Cho. Quel que soit l'argument avancé, cette représentation n'est ni assez large ni assez profonde pour justifier le terme de « Championnat du monde », même si le montant des dotations dépasse de loin celui du championnat du monde « officiel ».

 

Le « Champion du monde » au 3 Bandes s’inscrit dans une longue et très honorable liste débutant par Edmond de Soussa en 1928 et passant par les 21 titres de l'ère Ceulemans, puis par tous les grands vainqueurs européens  titrés à plusieurs reprises : Blomdahl, Jaspers, Sánchez, Caudron, Merckx, Zanetti. Vous n'êtes pas le successeur du champion UMB de Randers 2019, qui fait organiquement partie de cet héritage, sous prétexte d’avoir gagné une épreuve à gros budget en Corée du Sud, qui plus est jouée sous des règles différentes.

 

Mais en fin de compte, tout ce qui importe, c'est de savoir où sont les meilleurs joueurs. Le championnat du monde de fléchettes a été entre les mains de la BDO pendant 47 ans. Une entreprise commerciale, la PDC de Barry Hearn, a proposé un championnat du monde « alternatif ». La PDC avait les plus gros sponsors, les meilleurs dotations et en dix ans, la grande majorité des meilleurs joueurs avaient changé d'allégeance. Aujourd'hui, la BDO n'existe même plus. L'argent (et un bon marketing) a gagné.

 

En boxe, il y a eu trois, quatre ou cinq "titres mondiaux" depuis une centaine d'années. C'est peut-être cela qui attend le billard ? Je ne me réjouis pas, mais je comprends très bien pourquoi les joueurs voudraient tenter leur chance sur le circuit de la PBA. Les arguments émotionnels volent en éclat quand vous essayez de gagner votre vie.

 

(Traduction de l'écrit en langue anglaise de Bert van Manen)

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