Wolfgang Rittmann, président de la confédération Européenne de billard CEB et vice-président de l’union mondiale de billard UMB, est l’un des dirigeants les plus importants à l’heure actuelle dans le monde du billard. Le président honoraire de la fédération allemande a les yeux tournés vers un nouveau défi : l’inauguration des championnats d’Europe multidiscipline de Brandenburg qui aura lieu à la mi-avril.
Markus Schönhoff de Kozoom a bien voulu recueillir quelques propos de ce dirigeant :
Deux événements majeurs se profilent à l’horizon avec le 27ème championnat du monde par équipes nationales à Viersen pour la 24ème fois et donc ce championnat multidiscipline à Brandenburg du 12 au 21 avril 2013.
Markus Schönhoff : Brandenburg va-t-il devenir, comme Viersen, un rendez-vous annuel pérenne ?
Wolfgang Rittman : Viersen est organisé depuis une vingtaine d’années au même endroit par la même équipe de la DBU (fédération allemande) et Viersen est entre bonnes mains. Cette équipe a acquis beaucoup d’expérience et de savoir-faire au fil des années. Brandenburg a requis environ deux années de préparation. Plus la compétition approche et plus la tension monte, pour moi mais surtout pour l’équipe organisatrice. Nous accueillerons près de 500 joueurs et une centaine d’arbitres en provenance de tous les pays de la CEB. C’est un formidable challenge. Bien entendu, notre objectif est de rendre cet événement pérenne mais attendons d’abord ce baptême du feu puis nous pourrons ensuite regarder devant nous.
MS : Que pouvons-nous dire de Brandenburg et que pouvons-nous dire de cet endroit pour l’organisation d’une compétition de billard ?
WR : Le Stahlpalast est l’endroit idéal pour ce type d’organisation. Nous avons expérimenté deux championnats d’Europe et plusieurs autres tournois par le passé au même endroit. De plus, avec le maire de la ville Dr Dietlind Tielman, nous bénéficions d’un partenaire sérieux qui connait bien notre sport.
MS : Il y a de très bonnes nouvelles du 3 Bandes mondial ces derniers temps : une série de world cup à Anvers et Athènes plus récemment devrait organiser cinq compétions majeures en 3 ans. La CEB et l’UMB devrait en profiter pour lancer une campagne marketing forte pour la promotion du billard en général.
WR : En tant qu’ancien directeur marketing, je ne peux qu’approuver : c’est le moment idéal pour ce genre de campagne. Cependant, nous ne devons pas sous-estimer les coûts d’un tel projet. Le budget des instances internationales n’est pas suffisant pour espérer atteindre le professionnalisme en terme de promotion.
MS : Au sujet de Brandenburg, l’intégration des jeunes est un signe fort pour les générations à venir. Le billard a besoin de publicité et doit être une vitrine pour les sponsors et organisateurs. Quelle sera la présence médiatique durant cet événement ?
WR : Nous pouvons juste espérer que cela attirera l’attention. Il n’y aura pas de présence de chaînes de télévision. Depuis une dizaine d’années, nous avons bénéficié de la retransmission de nombreuses heures de billard à la télévision mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Avec ces championnats regroupés, nous essayons de faire revivre ces bons moments. Ce sera un parcours long et difficile. Nous sommes heureux que Kozoom assure la couverture médiatique en couvrant les 20 tables simultanément ainsi les amoureux du billard pourront suivre l’événement dans son intégralité.
Il est difficile de faire plus pour Brandenburg et un événement basé sur le volontariat et des ressources limitées ne permettent pas de faire plus que ce que nous faisons.
MS : Si nous vous demandons, en tant que président de la CEB, d’établir une comparaison des années 70 à 80, que diriez-vous ? Où le sport billard a-t-il failli dans son développement comparé à d’autres sports ?
WR : Je ne peux pas faire une comparaison avec d’autres sports. Au sujet du sport billard, pour être bref, l’intérêt pour les activités récréatives a beaucoup évolué ces dernières années. Le sport billard a souffert d’une nouvelle culture du sport. Les médias se sont adaptés. Beaucoup de disciplines sportives ont mutés de façon drastique afin de satisfaire le public et les médias. Je l’ai dit maintes fois auparavant : un match de 4 heures ne peut pas convenir au grand public et nous ne pouvons donc pas nous attendre à faire les gros titres de la presse spécialisée de cette manière. L’audience est aujourd’hui le seul baromètre des médias et nous devons faire face à cette réalité.